Extraits

- Ne t'explique jamais, Alma, la coupa Henry. Cela te fait paraître faible.

- Je crois que nous sommes tous de passage, commença-t-elle. (..)Je crois que nous sommes tous à demi aveugles et remplis d'erreurs. Je crois que nous comprenons très peu de choses et que ce que nous comprenons est pour l'essentiel faux. Je crois que l'on ne peut survivre à la vie - cela, c'est évident ! - mais que si l'on a de la chance, on peut supporter la vie pendant longtemps. Si l'on est à la fois chanceux et obstiné, la vie peut parfois même être savourée.

Lâchée en liberté pour la première fois de sa vie dans le royaume de l'amour, possédée d'une impossible énergie, Alma se reconnaissait à peine. Ses capacités semblaient sans limite. Elle avait à peine besoin de sommeil. Elle se sentait capable de remonter un torrent à la rame. Elle traversait le monde comme auréolée de feu. Elle était vivante.

Le débat est le chemin le plus sûr vers la vérité, car c'est la seule arme avérée contre la pensée superstitieuse ou les axiomes apathiques

Il y a un niveau de chagrin si profond qu'il cesse de ressembler au chagrin. La douleur devient si sévère que le corps ne peut plus la ressentir. Le chagrin se cautérise, il cicatrise et empêche que l'on continue de sentir. Une telle anesthésie est une sorte de miséricorde.

Le désespoir est une affaire bien ennuyeuse qui devient rapidement répétitive, et c'est ainsi que pour Alma chaque jour devint une réplique de celui qui le précédait: triste, solitaire et flou.

Le monde naturel est le théâtre d'une épuisante brutalité où les espèces, grandes comme petites, rivalisent pour survivre. Dans cette lutte pour l'existence, les forts subsistent, les faibles sont éliminés.

- Ne t'explique jamais, Alma, la coupa Henry. Cela te fait paraître faible.

" N'aie point trop d'audace, Henry, disait-il à son fils. On ne peut égorger le mouton qu'une fois. Mais, avec un peu de sagesse, on peut le tondre chaque année."

Je crois que nous sommes tous à demi aveugles et remplis d'erreurs. Je crois que nous comprenons très peu de choses et que ce que nous comprenons est pour l'essentiel faux. Je crois que l'on ne peut survivre à la vie - cela, c'est évident ! - mais que si l'on a de la chance, on peut supporter la vie pendant longtemps. Si l'on est à la fois chanceux et obstiné, la vie peut parfois même être savourée.