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– Qui es-tu, toi ?
Il remarqua un bracelet accroché à son poignet. Il se pencha, car sa vue n’était pas très bonne.
– Yoann... Quel drôle de nom. Eh bien Yoann que viens-tu faire parmi nous ?
L’homme au chapeau se mit à rire aux éclats. Mais son rire tomba aussi vite qu’il commença. Il devint grave.
– On ne peut pas te garder ici. Ce serait de la folie.
Il regarda encore l’enfant qui lui fit un sourire amusé.
– Pas de décision hâtive. Il faut que j’en parle au fossoyeur. C’est mon ami. Il saura quoi faire.
Afficher en entierLa nuit était bien avancée lorsqu’un drôle de personnage coiffé d’un grand chapeau marchait en regardant attentivement les tombes. Il était constamment courbé. Il avançait sans bruit, flottant presque. Sa main effleurait les épitaphes. Elle semblait parfois les traverser. Ses doigts s’emparèrent de trois roses noircies par le temps et il les contempla de ses yeux transparents.
– Bon sang, comme elles sont belles. Je devrais en tirer un bon prix.
L’étrange homme les fourra dans son sac à bandoulière et on vit au travers toutes sortes de fleurs mortuaires. Elles étaient toutes fanées. C’est ce qui les rendait si précieuses. Soudain, il leva la tête. Il crut entendre des pleurs.
– Hein ? Si c’est pas un nourrisson ça, je veux bien être encore pendu.
Afficher en entierUne horloge sonna quelque part dans la ville endormie au moment où l’ombre escalada le mur du cimetière couvert de lierre. Le ciel se dégagea et la lune éblouit un instant le visage de la jeune femme. Elle se tenait baissée en haut du mur. Elle semblait terrorisée. Une épaisse cape la recouvrait entièrement et le capuchon lui cachait en partie ses longs cheveux noirs, brillants, qui dégringolaient en cascade sur ses joues pâles. Elle tenait quelque chose dans son bras, caché sous la cape. Brusquement, elle leva la tête quand le tonnerre gronda dans le lointain. Elle ne perdit pas un instant et descendit le mur en s’agrippant aux branches fatiguées d’un vieux chêne qui tombaient contre le mur. Ses pieds sentirent de gros graviers. Une avenue se dessinait devant elle. La jeune femme pressa le pas. De chaque côté se dressaient des tombes dont les stèles et les croix usées semblaient se courber sur son passage. Le vent souffla, emportant avec lui les feuilles d’automne qui dansaient en tourbillons mélancoliques. La pluie tomba à nouveau. La jeune femme grelottait. La pluie s’intensifia. Elle alla vite s’abriter sous un arbre posté entre deux tombes. Elle resta un temps sous ces branches, mais la pluie passait au travers et tout son corps tremblait. Elle serrait un peu plus fort contre son sein l’enfant qu’elle portait.
– Que vas-tu devenir ?
Sa voix était triste. Elle pleurait en silence.
– Il ne faut pas qu’ils te trouvent. Ici ils ne te verront pas.
Afficher en entierUne ombre furtive traversa la rue parsemée de flaques, souvenirs d’une pluie récente. Les nuages sombres cachaient une pleine lune qui se rapprochait inéluctablement des douze coups de minuit.
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