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Et le prêtre de raconter les vies et les exploits de saint Hilarion et sainte Rictrude, qui fatiguaient leurs bourreaux, pouvant passer des heures à endurer les coups de pique en gardant le sourire, soupirant d'aise lorsqu'on les rôtissait sur le grill, changeant eux-mêmes de côté afin que leur chair soit partout dorée et craquante.
Afficher en entierL'école des loisirs, chapitre XVI, p.285
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Elle ajusta sa couronne.
- Ce sont les miens, désormais. Je suis leur reine. Essayez donc de toucher à eux, et vous verrez.
Elle avait parlé avec le feu, la flûte en main. Peest ne douta pas qu'elle parviendrait à le repousser. Il la trouva plus ensorcelante que jamais. Il admettait qu'elle lui tienne tête. Peut-être même en était-il heureux.
Il s'inclina...
Afficher en entierL'école des loisirs, chapitre XII, p.217-218
[...] Son église était emplie de tous les pesteux d'Hamelin.
[...] Dans la dramatique quiétude de l'église, Mirella prit sa flûte, et entama un air. Ouït-on jamais mélodie plus entraînante ? Impossible de l'écouter sans avoir envie de battre le pied. Sous les grandes voûtes, les notes se répercutaient en écho, gagnaient en volume, si bien qu'on aurait juré que tout un orchestre vous invitait à la danse.
Le languide gaillard qui se trouvait le plus près de Mirella céda à l'envoûtement et se mit à sautiller. Plus contagieux encore que les miasmes de la peste était son déhanchement ! Son voisin esquissa les pas d'une gigue. Bientôt, tous les pesteux tressautaient en beau quadrille, emportés par la musique.
Des couples de danseurs se formèrent. De nobles dames prirent par le bras des vilains qui labouraient les terres de leurs époux. Des grabataires tremblants de fièvres confluentes, emmitouflés dans leurs drapels, jetèrent bas leurs défroques, pour s'ébattre plus librement.
Tous les pesteux dansaient la giguedouille en bel ensemble. La lune illuminait leurs membres décharnés. Ils agitaient frénétiquement leurs bras et jambes rétrécis jusqu'à l'os.
Afficher en entierL'école des loisirs, p. 205
« Les humains ne valent mie ni miette [...]. Rien n'est plus plaisant que de faire le ménage ici-bas. Désencombrer la terre de leurs cris, agitations et salissures, et admirer un beau lever de lune sur la nature libérée. »
Afficher en entierL'école des loisirs, p. 195
« Le chant de guerre des lépreux
Nous
Nous sommes
Nous sommes laids
Nous sommes lépreux
Nous sommes les preux sires.
Nous
Nous sommes
Nous sommes bas
Nous sommes battants.
Nous
Nous sommes
Nous sommes mal
Nous sommes malins
Nous sommes malintentionnés.
Nous
Nous sommes
Nous sommes gueux
Nous sommes guéris
Nous sommes guerriers ! »
Afficher en entierL'école des loisirs, p. 182
« Après s'être terrés si longtemps, en tel épouvantement, les habitants avaient besoin de lâcher leur bride. Ils avaient tant perdu, et si fort tremblé ! Maintenant la colère les soulevait. »
Afficher en entierL'école des loisirs, p. 182
« — C'est la seule qui a continué à nous porter de l'eau.
Et comme il ne pouvait concevoir un tel acte de générosité, il ajouta :
— Elle cherchait donc à vous empoisonner !
Soudain, tout était clair. La sorcière avait causé ce mal, et l'étranger les en avait débarrassés. Les habitants d'Hamelin aimaient les vérités simples. Il leur semblait fort naturel que leurs malheurs proviennent d'une gueuse, et qu'un hommes soit leur sauveur. »
Afficher en entierL'école des loisirs, p. 176
« Après des semaines de silence, les manifestations de joie des habitants sonnaient à son oreille comme un grondement déplaisant et violent. Plus lui plaisait la quiétude de la ville déserte. »
Afficher en entierL'école des loisirs, p. 94
« Le jour du Seigneur, les habitants quittèrent leur logis pour se rendre à la messe. L'église était pleine. Les nobles, devers l'autel, devaient se serrer, bousculés qu'ils étaient par les bourgeois et les artisans, qui eux-mêmes subissaient la poussée de la menuaille qui s'engorgeait entre chaque pilier.
Maugré la proximité, personne ne craignait la contagion : les habitants des maisons marquées n'avaient pas le droit d'aller à l'église et, surtout, chacun savait que le Mal ne pouvait entrer dans la maison de Dieu. »
Afficher en entierL'école des loisirs, p. 89
« “Urbs pestilentia adflicta est.”
Comme nul dans la foule ne réagissait, le bourgmestre traduisit :
— Il se dit que la peste est dans la ville.
Sitôt, le mot déclencha un murmure épeuré. Tout le jour, les habitants l'avaient prononcé tout bas. Voilà que le bourgmestre le clamait haut et fort : cela valait presque confirmation. La peste noire, portée par les rats infectés, tuait des bourgs entiers en quelques semaines. »
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