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Nous tombâmes et brûlâmes. Pas un, mais tous. Ce sont nos cendres, les éclats de verre qui restent de la fenêtre par laquelle nous avons regardé l’humanité mourir. Ce n’est pas notre monde, mais ils ne sont pas assez forts. Pourquoi ? Quel était Son plan ? Une ruine croulante, une plaisanterie cruelle. Le sang qui coule dans leurs veines est faible. Mais c’est du sang et il coulera. Il doit couler. Pour éliminer l’infection. Purge. Douleur. Rien n’est possible sans sacrifice.
Est-ce Son plan depuis le tout début ?
Si le Senatorum Imperialis avait depuis longtemps des allures de cirque aux yeux du Grand Maître Vangorich, l’habitude qu’il avait prise de se réunir en des lieux différents en avait fait une foire ambulante. Question de sécurité, avaient affirmé par les autres Hauts Seigneurs. Avec la lune d’assaut ork toujours tapie à distance de frappe, quoique réduite au silence et encerclée de toutes parts, il n’était pas très avisé de se rassembler au même endroit plusieurs fois de suite.
Pas certain cependant qu’il soit plus sûr ni même réconfortant de se retrouver sous le dôme fissuré de la Chapelle Anésidorienne – fier sanctuaire de la foi et de la puissance impériales, du moins jadis – alors que les mosaïques et frises de l’édifice arboraient encore les cicatrices de l’arrivée de la lune d’assaut.
Le gros du décorum élaboré des conclaves des Hauts Seigneurs avait graduellement disparu après chaque épisode de la tragédie grandissante qui touchait Terra et le Segmentum Solar. Fini les hordes de domestiques, la pompe des escortes de Lucifers Noirs, les clairons et les bannières gaiement colorées.
Le troupeau de clercs, d’administrateurs, d’enregistreurs-vox et vidéo, de factotums et de conseillers avait sérieusement fondu et avait été pour ainsi dire remplacé par deux compagnies de Lucifers Noirs vêtus non pas de leur uniforme cérémoniel, mais de leur barda. L’immense espace résonnant de la chapelle semblait d’autant plus grand et vide sans le bruit de fond des fonctionnaires grouillants qui le remplissaient habituellement de leurs gribouillages et murmures.
Le Palais Impérial, cet édifice tentaculaire, était d’une majesté proprement excessive. Du moins, c’est le sentiment qu’en avait Vangorich. Les champs de parade construits pour les légions étaient désespérément vides. Les halls dédiés aux rassemblements de milliers de personnes étaient envahis de poussière. D’immenses ailes avaient été bâties pour abriter les armées d’administrateurs qui n’avaient fait que grossir au fil des derniers millénaires, tandis que l’immensité du passé pesait sur les lieux, chaque coquille vide témoignant d’un pouvoir qui avait depuis longtemps disparu.
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