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Son invocation, aussi pédante fut-elle, resta sans réponse. Je le vis ouvrir la bouche, certainement pour réitérer sa demande, puis il s’arrêta brusquement. Une sorte d’électricité malsaine avait envahi le lieu en nous traversant. Devant le cercle où nous nous tenions, la terre du sol devint meuble, puis se transforma en boue. Une main longue et blanche aux ongles de cristal ne tarda pas à en sortir.

_ Il n’est pas Azazel… Murmura le sorcier, plein de crainte.

Le bras qui sortit de la porte était très blanc également, mais recousu de partout d’un fil noir très épais fort peu esthétique. Les cicatrices larges semblaient être très récentes, ce qui n’était probablement pas le cas. L’être démoniaque fut bientôt extirpé tout entier, comme s’il avait attendu l’invocation avec impatience, et le vieux en resta coi de terreur. Il ne maîtrisait pas apparemment tant que ça le commerce avec les démons et c’était moi qui allait en faire les frais.

_ Atlas le Néphilim, vous n’êtes pas celui que j’ai mandé ce soir, par les pouvoirs que me confère ce livre ! Voilà votre sentence qui vous défend d’être rebelle à notre volonté, et qui vous ordonne de retourner dans votre demeure. Que la Paix soit entre Vous et nous ! » Reprit-il en froissant nerveusement les pages de son maudit ouvrage.

Mais le démon ne bougea pas d’un pouce, et ne semblait d’ailleurs guère prêter attention au discours pompeux du vieil homme. Il avait de très grands yeux rouges, comme gorgés de sang, qu’il dardait sur moi. Je n’étais peut-être pas un initié, mais je ne me faisais guère d’illusions sur les raisons de son empressement à répondre à l’invocation.

Il semblait avoir été de tous les combats en Enfer tant tout son corps était affreusement balafré, tout en gardant cette blancheur de peau contrastante. Son visage sans âge était déformé par un rictus sadique d’où saillaient des crocs inégaux et aiguisés, encadré par des cheveux mi-longs formant une couronne d’épis noirs. Il allait torse nu et arborait un pantalon de cuir sommairement taillé sur la bête elle-même, à en croire le sang qui en dégorgeait encore et l’âcre relent de chair en décomposition qu’il véhiculait. Il était à peu de choses près tout l’opposé du genre de démon que sa stupide incantation était censée attirer.

« Qu’est-il advenu d’Azazel ? Fit le vieux d’une petite voix misérable.

J’avais envie de le piétiner et de l’expédier hors du cercle pour rassasier celui qui convoitait mon sang.

_ Il a été empêché de venir subitement. J’ai jugé bon de le désosser et de l’envoyer pourrir dans les limbes pour me proposer à sa place pour la dangereuse entreprise que vous planifiez.

Sa voix résonnait de façon métallique, comme si des éclats de fer étaient fichés dans sa gorge.

_ Depuis quand les démons prennent-ils des initiatives ? S’étonna le prétendu spécialiste en démonologie.

Je couvris mon visage de mes mains glacées et humides. Comme j’avais envie d’en finir avec cette mascarade !

Ce fut le néphilim qui s’adressa à moi en ces mots :

_ Tous deux, nous savons mieux que personne la vanité de la vie terrestre. A peine nous laisse-t-on entrevoir l’esquisse d’une joie, d’un bonheur éphémère que des fardeaux encore plus lourds nous frappent, balayant toutes les promesses d’espoir pour toujours. La Fortune ne nous montre que sa face la plus noire et nous ne pouvons que ployer sous la douleur et la honte. Et le pire est que s’il fallait en croire le Livre Saint, nous aurions dû atteindre directement le Paradis. Mais même la mort se rit de nous. Nous devons ramper à l’aveugle dans l’ombre pour l’éternité, nous nourrissant de souffrance. Nos cœurs sont carbonisés par la peine, nos entrailles nous brûlent de rage mais jamais nous ne connaîtrons la paix ou la vengeance, même si tout ce que nous désirons est la rédemption. La vie te dégoûte, Kethel. Tu es tellement las, tu n’aspires qu’à la mort tout comme moi. Viens à moi, et je ferais de toi un néphilim. Tu seras bientôt aussi puissant que les Dieux.

Je fis un pas vers le bord du cercle mais je sentis les mains crochues et calleuses du vieux qui me retenaient. Je me rappelais ses mises en garde, mais quelle valeur avaient-elles encore alors qu’il m’avait imposé le spectacle affligeant de sa faiblesse ?

_ Sans moi, le corps qui gît dans l’autre pièce ne te sert à rien, Kethel. Tu peux le brûler tout de suite car nulle âme ne reviendra l’animer. Ne laisse pas les craintes imbéciles des pauvres mortels t’atteindre. De toute manière, je le sens, en dedans, tu es déjà mort. »

Le néphilim avait ajouté cela d’un ton tranquille, toujours sans même tenter de s’approcher. Voulait-il mon sang ou voulait-il m’aider ? Le temps que la question me traverse l’esprit et je me retrouvai hors du cercle. J’étais alors assez près du démon pour qu’il me happe, ce qu’il fit avec un grognement de délectation. Je ne me rappelais pourtant pas avoir fait quelque mouvement pour sortir de ce satané cercle. Cela ne pouvait être que le cercle lui-même qui s’était éloigné de moi pour me forcer à faire face à mon destin.

Je me souviens m’être immédiatement abandonné dans ses bras comme un misérable couard, attendant qu’il me boive sans même tenter de repousser sa morsure. Il sentait le fer et la bête pourrie. J’étais vivant et pourtant déjà à demi-mort, et je sentis qu’il n’y avait aucune issue possible pour me défaire de ses griffes.

Pourtant, ce qui m’arrivait n’avait rien d’agréable en soi. Mais plus il buvait à ma gorge et plus son corps se réchauffait, ce qui me faisait me sentir étrangement bien, faible et las. Loin de subir une mort violente, je ressentis même par moments des vagues trop brèves d’une jouissance physique intense.

Au moment de basculer dans l’inconscience, j’étais extatique et mon corps était liquide et engourdi. Commençant à m’étouffer dans mon propre sang qui remontait dans mes poumons, je tentai de me rappeler pourquoi j’étais dans une telle situation. Mais mon esprit resta désespérément vide. La peine et la douleur disparurent pour un temps, la lumière disparut à jamais.

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