Ajouter un extrait
Liste des extraits
Là, Tringlot s'endormit. Le brouhaha de l'orage même dans le lointain, et le grand vent s'étaient tus. Seuls, autour de la maison "end dur", quelques chevrotements de brebis, quelques ébrouements de chiens jouaient avec le creux de la nuit.
L'été s'attarda longtemps, même dans l'arrière-saison les jours étaient interminables, de plus en plus chauds, clairs, immobiles. Cet excès rendait mélancolique. Les bêtes languissaient ; même Louiset, allongé dans l'herbe. Il tailait un bout de bois ; après l'avoir taillé il le jetait ; il en prenait un autre, ou alors il regardait fixement la lame de son couteau.
Afficher en entierLà, Tringlot s'endormit. Le brouhaha de l'orage même dans le lointain, et le grand vent s'étaient tus. Seuls, autour de la maison "end dur", quelques chevrotements de brebis, quelques ébrouements de chiens jouaient avec le creux de la nuit.
L'été s'attarda longtemps, même dans l'arrière-saison les jours étaient interminables, de plus en plus chauds, clairs, immobiles. Cet excès rendait mélancolique. Les bêtes languissaient ; même Louiset, allongé dans l'herbe. Il tailait un bout de bois ; après l'avoir taillé il le jetait ; il en prenait un autre, ou alors il regardait fixement la lame de son couteau.
Afficher en entier- Où est-il ce Recous ?
- Là, je vais vous faire plaisir, monsieur le Président : Jean-Baptiste Recous (vous dites que je connais que des morts) eh bien, celui-là, il est vivant, comme vous et moi. Il est à Tourves, en train de rapetasser des savaies. A votre service !
Afficher en entierTringlot : « Mon vice, c'était vivre. Tu n'as pas besoin de t'inquiéter : toi tu fumes, moi je vis et, comme vice, rends-toi compte si c'est coquet ! Des femmes je n'y crache pas dessus à l'occasion. Je ne crache sur rien, mais je ne fais pas de folie, ni pour une chose ni pour l'autre ; des femmes, qu'est-ce que tu veux que j'en fasse, spécialement ? Du moment que je jouis de tout ? »
Afficher en entierExactement,dit Louiset,il faut toujours couper la chique à quelqu'un si on veut que ça s'arrange.
Afficher en entierToi, Louiset, tu connais la solitude de la montagne ; moi je connais la solitude des coups de trique et c'est aussi une sacrée solitude.
Afficher en entierAu matin, le vent tomba, laissant un grand silence. Le ciel se dressa sur la neige comme un mur noir.
- “J'insiste, dit Casagrande. Je sais que vous pourriez partir malgré les congères, mais restez : j'ai besoin de vous. N'entrons pas dans les détails. Si nous entrions dans les détails, nous serions perdus. En gros, voilà de quoi il retourne : il me faut un compagnon; pour cent mille raisons : l'âge, apparemment, et surtout l'usure. J'ai battu en retraite toute ma vie, depuis l'université de Florence jusqu'à Quelte ; le chemin est long et sans intendance; je me suis nourri de ma propre substance et il n'y avait pas gras au départ. Finalement, ici, j'ai été acculé à un balcon; je domine mais la tête me tourne et de plus en plus. J'ai besoin d'un point d'appui.”
Il s'entoura de précautions et de phrases contournées; en même temps, à la dérobée, il délivrait un regard à la fois très pointu et très bleu.
« Ça tombe à pic, se dit Tringlot. je voulais rester et je ne savais plus comment tourner mon compliment. »
Afficher en entierJ'ai beau être un enfant trouvé, j'ai toujours eu des goûts de luxe : tout ce qui est doux, gras, lisse ou craquant m'enchante.
Afficher en entierL'obscurité me sert. Quand on voit tout, on ne voit rien ; là, dans le noir, je suis obligé de tout détailler, centimètre par centimètre.
Afficher en entierVous ou moi,nous prenons sur nous de vieillir,pour la simple raison qu'il faut vieillir ou mourir jeune,il n'y a pas de milieu.
Afficher en entier