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Le jour où la mort viendra frapper à la porte, quel présent lui offriras-tu ?
Je placerai devant la visiteuse la pleine coupe de ma vie - certes je ne souffrirai pas qu'elle reparte les mains vides.
Et la douce vendange de tous mes jours d'automne et de toutes mes nuits d'été ; de ma vie affairée et les moissons et les glanures, au terme de mes jours je les placerai devant elle - quand, à ma porte, viendra frapper la mort.
Afficher en entierNon, il n'est pas en ton pouvoir de faire éclore le bouton.
Secoue-le, frappe-le : tu n'auras pas la puissance de l'ouvrir.
Tes mains l'abîment ; tu en déchires les pétales et les jettes dans la poussière.
Mais aucune couleur n'apparaît, et aucun parfum.
Ah ! Il ne t'appartient pas de le faire fleurir.
Celui qui fait éclore la fleur travaille si simplement.
Il y jette un regard, et la sève de vie coule dans ses veines.
À son haleine, la fleur déploie ses ailes et se balance au gré du vent.
Comme un désir du cœur, sa couleur éclate, et son parfum trahit un doux secret.
Celui qui fait éclore la fleur travaille si simplement.
Afficher en entierLe mendiant qui est en moi éleva ses mains amaigries vers le ciel sans étoiles et cria dans l'oreille de la nuit son appel affamé.
Afficher en entierJe saisis ma lampe terrestre, et, sortant de la maison, je criai : " Venez, enfants, j'éclairerai votre sentier ! "
La nuit était encore profonde lorsque je m'en revins, laissant la route à son silence, et criant : " Eclaire-moi, ô divin feu ! car ma lampe terrestre gît brisée dans la poussière ! "
Afficher en entierSi quitter ce monde est une réalité aussi forte que l'aimer, alors il doit y avoir une signification dans les rencontres et les séparations de la vie.
Afficher en entierLe voyageur doit frapper à toutes les portes avant de parvenir à la sienne.
Afficher en entierExtrait - traduction d'André Gide
Tes yeux m'interrogent, tristes, cherchant à pénétrer ma pensée; de même la lune voudrait connaître l'intérieur de l'océan.
J'ai mis à nu devant toi ma vie tout entière, sans en rien omettre ou dissimuler. C'est pourquoi tu ne me connais pas.
Si ma vie était une simple pierre colorée, je pourrais la briser en cent morceaux et t'en faire un collier que tu porterais autour du cou.
Si elle était simple fleur, ronde, et petite, et parfumée, je pourrais l'arracher de sa tige et la mettre sur tes cheveux.
Mais ce n'est qu'un coeur, bien-aimée. Où sont ses rives, où sont ses racines?
Tu ignores les limites de ce royaume sur lequel tu règnes.
Si ma vie n'était qu'un instant de plaisir, elle fleurirait en un tranquille sourire que tu pourrais déchiffrer en un moment.
Si elle n'était que douleur, elle fondrait en larmes limpides, révélant silencieusement la profondeur de son secret.
Ma vie n'est qu'amour, bien-aimée.
Mon plaisir et ma peine sont sans fin, ma pauvreté et ma richesse éternelles.
Mon coeur est près de toi comme ta vie même, mais jamais tu ne pourras le connaître tout entier.
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XXXV
Là où l'esprit est sans crainte et où la tête est haut portée,
Là où la connaissance est libre,
Là où le monde n'a pas été morcelé entre d'étroites parois mitoyennes,
Là où les mots émanent des profondeurs de la sincérité,
Là où l'effort infatigué tend les bras vers la perfection;
Là où le clair courant de la raison ne s'est pas mortellement égaré dans l'aride et morne désert de la coutume,
Là où l'esprit guidé par toi s'avance dans l'élargissement continu de la pensée et de l'action -
Dans ce paradis de liberté,
Mon père, permets que ma patrie s'éveille.
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LXIX
Le même fleuve de vie
Qui court à travers mes veines nuit et jour
Court à travers le monde
Et danse en pulsations rythmées.
C'est cette même vie qui pousse à travers
La poudre de la terre sa joie
En innombrables brins d'herbe,
Et éclate en fougueuses vagues de feuilles et de fleurs.
C'est cette même vie que balancent flux et reflux
Dans l'océan-berceau de la naissance et de la mort.
Je sens mes membres glorifiés au toucher de cette vie universelle.
Et je m'enorgueillis,
Car le grand battement de la vie des âges
C'est dans mon sang qu'il danse en ce moment.
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Non, il n'est pas en ton pouvoir de faire éclore le bouton
Secoue-le, frappe-le : tu n'auras pas la puissance de l'ouvrir.
Tes mains l'abîment ; tu en déchires les pétales et les jettes dans la poussière.
Mais aucune couleur n'apparaît, et aucun parfum.
Ah ! il ne t'appartient pas de la faire fleurir.
Celui qui fait éclore la fleur travaille si simplement.
Il y jette un regard, et la sève de vie coule dans ses veines.
A son haleine, la fleur déploie ses ailes et se balance au gré du vent.
Comme un désir du coeur, sa couleur éclate, et son parfum trahit un doux secret.
Celui qui fait éclore la fleur travaille si simplement.
Rabindranath Tagore La corbeille de fruits
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