La catalane

Un polar noir qui m’a emmenée, ou plus exactement entraînée, dans les Pyrénées Orientales. 435 pages qui se sont tournées presque toutes seules…

Vic, gardienne de la paix à la BAC de Paris, revient pour la première fois depuis 10 ans dans sa région natale. Un retour pour une mise au vert, mais qui ne se déroulera pas comme prévu.

A son corps défendant, Vic va se retrouver mêlée à l’enquête de Vincent, un ami d’enfance : l’enlèvement d’une famille, parents et enfant.

Tout est loin d’être aussi simple que ça en a l’air. Vic est un personnage complexe, rongé par plusieurs choses. Par une enquête interne, qui explique son retour, mais aussi par son passé. Elle repense à ce « club des 5 » qu’elle formait avec Vincent, Joan, Antonin et Xavier. Des amis inséparables qui faisaient les 400 coups. Jusqu’au décès de l’un d’eux. Le groupe éclate, Vic part sur Paris. Puis le décès de Miquel, son mentor, celui qui lui a fait découvrir la boxe, l’enterrement auquel elle n’a pas pu assister…

Je ne sais pas trop quoi penser de Vic. Elle est loin d’être antipathique, mais je ne me suis pas vraiment attachée à elle. J’étais plutôt intriguée et curieuse au sujet de ce personnage aux multiples zones d’ombre.

Pourquoi cette enquête interne ? Pourquoi semble-t-elle liée à la mort de Joan ? Que s’est-il vraiment passé ce jour-là ? Beaucoup de questions qui se soulèvent et qui petit à petit vont trouver réponses.

Mais il n’y a pas que Vic. Il y a aussi l’enquête en cours. L’enlèvement d’un enfant, suivi de celui de ses parents. Qui, pourquoi ?

En tant que lecteur, on voit ce qu’il fait subir aux parents, avec ces chapitres dans lesquels on est aux côtés de ce malade. Mais on ne sait rien sur les enfants. Parce qu’il n’y a pas qu’une seule famille portée disparue… Quel peut bien être son mobile ? Sera-t-il arrêté à temps ?

L’affaire est suivie par Vincent, le seul avec qui Vic a gardé un semblant de contact Sans doute parce que leur métier les a rapproché. A moins qu’ils n’aient quelque chose en commun…

L’auteur sait très bien nous prendre dans ses filets et attiser la curiosité pour nous appâter… Il soulève des pans de voile, petit à petit, pour mieux nous ferrer… Tant de choses qu’on a envie de comprendre. Alors, oui, j’ai passé un bon moment.

Je connaissais l’écriture de l’auteur pour avoir lu Le clan. Un style que j’avais aimé, direct, clair, rythmé mais qui m’avait semblé très masculin. Ici, j’ai trouvé moins d’armes, moins de combats et plus de psychologie au niveau des personnages. Et j’avoue que je préfère.

Une intrigue complexe, un rythme soutenu. Deux enquêtes prenantes, le passé qui refait surface. Un univers structuré que l’auteur maitrise parfaitement, pour notre plus grand plaisir. Un excellent moment de lecture, avec en prime de jolies descriptions de paysages.