Extraits

Sa seule chance d’évasion s’en allait. Sa seule chance de…

Ce fut alors qu’elle admit ce qu’elle avait tellement combattu. Pour une fois, elle ne chercha pas à se mentir, ni à cacher ses émotions. Aucun besoin. Bien que John soit avec elle, Xhex était isolée de lui. Plus encore, la proximité de sa mort modifiait tout à coup ses priorités.

— John, dit-elle doucement.

Il s’arrêta, et se retourna pour regarder le lit.

— Je t’aime.

Le beau visage se crispa de douleur, puis le mâle leva la main et se frotta à l’endroit du coeur. Comme si quelque chose l’avait douloureusement étreint.

Et il s’en alla.

Le corps de Xhex réagit sans réfléchir. D’un bond puissant, elle courut derrière lui et plongea vers la porte, les bras tendus, la bouche grande ouverte.

En heurtant le mur invisible de sa prison, elle entendit un bruit strident – comme une sirène… ou le sifflement des fusées avant que le feu d’artifice n’explose… ou peut-être était-ce le système d’alarme qui venait de se déclencher?

Non, rien de tout ça.

C’est elle qui hurlait à pleins poumons.

- Pour être franc, je me sens bizarre.

- Et ce n'est pas à cause de ses charmants garçons, n'est ce pas?

- J'ai menti. C'est la première fois que je sors avec un homme.

Son aveu lui valut un haussement de sourcil moqueur et il ne put s'empêcher de rire .

- Et ouais, je suis un sacré farceur.

L'expression suave de Saxton céda la place à une expression sincèrement chaleureuse.

- Eh bien, je suis ravi d'avoir été ton premier rendez-vous.

Blay rencontra son regard.

- Comment savais-tu que j'étais qay?

- Je l'ignorais. Je l'espérais simplement.

Blay rit de nouveau.

- Alors, dans le mille.

Après une courte pause, il tendit la main.

- Merci pour cette soirée.

Lorsque Saxton glissa sa main dans la sienne, un pur frisson de désir les traversa.

- Tu es conscient que ce genre de soirée ne se termine pas comme ça, en temps normal. A supposer que les deux parties soient intéressées.

Blay n'avais pas envie de lâcher la main de Saxton.

- Oh... vraiment?

Saxton hocha la tête.

- On a plutôt coutume de s'embrasser.

Blay baissa les yeux sur les lèvres de Saxton, se demandant quel goût elles pouvait bien avoir.

- Viens par ici, murmura Saxton, lui prenant la main pour l'entraîner dans une contre-allée sombre.

Blay le suivit docilement, grisé par une tension érotique qu'il n'avait nullement l'intention de briser. Dès qu'ils furent à l'abris des immeubles, il sentit le torse de son compagnon contre le sien, puis leur hanches qui se soudaient..

Il prit alors conscience de l'intensité du désir de Saxton.

Et vice versa.

- Dis-moi, murmura Saxton. As-tu déjà embrassé un mâle avant moi?

Songer a Vhif en cet instant précis n'étais pas vraiment sa priorité, aussi secoua-t-il la tête pour effacer cette image de son esprit. Comme son stratagème tombait à l'eau et que les yeux bleu et vert du mâle refusaient de disparaître, il mit à exécution la seule solution qui l'empêcherait de penser à son pyrocante.

Il approcha son visage de selui de Saxton et captura ses lèvres.

Le corps massif de John tressaillit lorsqu'elle chuchotat « Oh, mon Dieu...» dans un soupir.

Puis son sexe se glissa en elle, écartant lentement, délicieusement, l'étau moite de sa féminité.

Ils fonçaient plein nord vers l’autoroute quand John enjamba le siège pour passer à l’arrière… et se jeter sur Qhuinn, les deux mains autour de la gorge du mec.

Ils se battaient en plein quand Blay hurla :

— Mais vous êtes complètement cons ou quoi?

Pas le temps de répondre. John cherchait à étrangler son pote qui lui martelait la tronche – réussissant d’ailleurs à lui pocher un oeil.

Tout ça à 100 à l’heure. En pleine ville. Avec un mandat de police lancé probablement contre le Hummer si les flics s’étaient relevés assez vite pour les voir filer avec Blay.

Pourtant, ils continuaient à se battre.

— Ça va? demanda-t-il à John.

John leva les yeux et hocha la tête, aussi Qhuinn signala rapidement :

— Ça te pose un problème que je prenne de l’exercice derrière ce rideau?

Dis « oui », pria Blay. Dis-lui que ça te gêne. Dis-lui de rester là.

— Bien sûr que non, répondit John. Amuse-toi bien.

— Je suis là si tu as besoin de moi. Même si je dois sortir le cul au vent.

— Ouais, ben je préfère ne pas devoir assister à ça.

Qhuinn se mit à rire.

— J’imagine.

Puis il y eut une brève pause, et il se détourna vers l’arrière-boutique sans regarder Blay.

Une bouffée de parfum épicé envahit la pièce, plongeant Blay dans un silence stupéfait.

Jamais il n'aurait imaginé que cette conversation attiserait l'odeur d'union de Vhif.

Il fit volte-face.

Mettant fin au long silence tendu, il se dirigea vers son meilleur ami, attiré par son odeur.

Tandis qu'il approchait, le regard brûlant de Vhif le transperça et le lien qui les unissait, ce lien qu'ils s'étaient efforcés d'enterrer tous les deux, surgit brusquement dans la pièce, aussi éclattant qu'un feu d'artifice.

Lorsqu'ils furent nez à nez, Blay s'immobilisa, collant son torse à celui de Vhif.

- Dis le mot, murmura-t-il d'une voix enrouée. Dis-le et je n'irai pas.

Les mains puissantes de Vhif se refermèrent autour du cou de Blay qui, sous la pression, bascula la tête en arrière, entrouvrant les lèvres pour pouvoir respirer. Vhif enfonça ses pouces de chaque côté de sa mâchoire.

[...]

- Mieu encore, susurra Blay. Pourquoi ne m'embrasses-tu pas...?

Blay se retrouva soudain plaqué contre la commode qui heurta violemment le mur, faisant s'entrechoquer les flacons d'eau de toilette et valser la brosse. Ignorant le désosdre, Vhif captura les lèvres de Blay dans un baiser dur, enfonçant ses doigts dans son cou.

— Voilà le marché que je te propose – et c’est non-négociable. Nous travaillerons ensemble à le retrouver – à l’attraper – à le tuer. Nous travaillerons en équipe, ce qui signifie que si l’un de nous va quelque part, l’autre y va aussi. À la fin, le premier de nous deux qui tombera sur Lash aura droit de le descendre. Un point c’est tout.

Xhex poussa un soupir de soulagement. C’était la bonne solution. Elle le sentait. Elle n’avait pas aimé être à la ferme sans lui. Elle ne s’était pas sentie à l’aise.

— Marché conclu.

Le visage de John ne manifesta ni surprise ni satisfaction. Elle se demanda ce qu’il avait prévu de faire si elle avait refusé. Et préféra ne pas s’y attarder.

Puis elle comprit pourquoi il était si calme.

— Quand ce sera fini, nous nous séparons. Définitivement.

- je n'aurais jamais cru que se soit si difficile de prononcer trois petit mots.

John expira bruyamment, un peu comme s'il avait reçut un coup dans le plexus solaire. ce qui était drôle, c'est qu'elle éprouvait exactement la même chose. mais parfois, malgré la sensation de nausée et le souffle court, il était nécessaire de dire ce qu'on avait sur le cœur.

- John...

elle s'éclaircit la voix.

- je...

- quoi? articulât il dis le moi. s'il te plait, dis...

elle carra les épaule.

- John Matthew... je ne suis qu'une idiote.

comme il clignai des yeux, visiblement dépité, elle soupira.

- je sais... çà fait plus de trois mots.

— C’est pour te venger de la nuit dernière avec Layla?

La main serrée sur ses boutons, Blay se figea net.

— Nom de Dieu.

— J’ai raison alors? C’est pour ça que…?

Blay se retourna.

— T’est-il jamais venu à l’idée que tout n’était pas relié à ta précieuse petite personne? Il se trouve simplement qu’un mec m’a invité et que j’ai envie d’y aller. Tu arrives à comprendre ça? Ou bien es-tu tellement égoïste que tu ne voies le monde qu’à travers ton filtre narcissique?

Qhuinn eut un léger recul.

— Saxton est une traînée.

— Oui, j’imagine que tu es bien placé pour en connaître les caractéristiques.

— C’est vrai. Il est très classe et très élégant, mais c’est quand même une traînée.

— Peut-être que je n’attends de lui qu’un interlude sexuel. (Blay releva un sourcil.) Après tout, ça fait un bail que je suis chaste. Et ces femelles qu’on a levées ensemble au début dans les bars ne m’ont jamais tellement branché. Il est temps que j’explore de nouveaux territoires.

L’enfoiré eut le culot de pâlir. Incroyable ! Et il arriva même à vaciller en arrière pour s’effondrer contre le panneau de la porte.

— Je n-ne veux p-pas qu’on me t-touche.

— C’est ce que m’a dit John. Mais vous avez vécu une expérience traumatisante...

— Non, pas vraiment. (Elle sentit la réponse émotionnelle de John, planté dans un coin, mais n’eut pas l’énergie nécessaire d’en tenir compte.) Je vais très bien.

— Alors considérez cet examen comme une simple formalité.

— Vous tr-trouvez que j-j’ai l’air de me soucier des for-formalités?

Le regard d’un vert de forêt s’étrécit:

— Vous avez l’air d’avoir été frappée. De ne pas avoir suffisamment mangé ou bu. Ou dormi. À moins que vous prétendiez que ce bleu sur votre épaule est juste du maquillage? Et ces cernes sous vos yeux un mirage?