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Chapitre 1

Ferney, 1765

Si un jour un de ces bonimenteurs de foire qui traîne sur le marché d’Évreux m'avait dit : « petite, tu vas gagner à la loterie, tu vivras dans un château et tu épouseras un prince charmant… », je lui aurais ri au nez ! Il n'y a que les gens crédules pour croire à de telles sornettes !

Et pourtant…

Au début, rien ne me prédisposait à devenir une demoiselle. Je savais à peine mon alphabet et je parlais mal. J'étais destinée à être ouvrière ou, au mieux, à épouser un homme de ma condition, c’est à dire désargenté, qui me prendrait sans dot et me ferait une ribambelle de marmots.

Sans doute, comme dans les contes, y avait-il là-haut, dans le ciel, une espèce de fée chargée des gens de Lettres qui me remarqua. Je l'imagine très bien sur son nuage, se pencher au-dessus des chemins boueux de ma Normandie natale, se gratter la tête du bout de sa baguette, et dire :

— Qu'est-ce donc que cette petite chose aux cheveux et aux yeux noirs ? Une Corneille ? Tiens donc !

En fait, tout commença un jour de marché. Mon père, Jean-François Corneille, était un modeste tourneur de bois. Modeste, oui, mais aussi roublard et infiniment déterminé à se défaire de cette pauvreté qui colle aux pauvres, comme la boue colle aux sabots et vous empêche d’avancer.

Sa vie se passait à tourner des pieds de chaises, de tables, de buffets… Bref, de tout ce que vous voulez possédant des pieds. Et, quant il ne tournait pas des pieds, il faisait des moulures de bois, payées une misère par son menuisier de patron.

Comme les mois comptaient environ 30 jours et que la paye de papa nous permettait de vivre jusqu'au 15, il vendait également des paniers d'osier, que ma mère et moi tressions dans notre masure.

Ma mère… Ma mère, elle, était une de ces femmes pieuse et obéissante qui craignait tout autant son mari que le curé. De santé fragile, elle parlait peu et priait beaucoup. Sa vie se passait à attendre, pleine d’espoir, le moment où Dieu la rappellerait à lui, ce qui mettrait enfin un terme à ses misères terrestres. Résignée, soumise, elle obéissait en tout à mon père et tressait son osier comme une religieuse égrenait son chapelet, en récitant des Pater et des Ave.

Donc, un jour que mon père et moi nous vendions nos paniers au marché, un monsieur bien mis demanda tout en payant une corbeille :

— Quel est votre nom, mon brave ?

Papa n'avait rien de brave, mais c'est ainsi que les messieurs de la ville traitent les inférieurs sans le sou, avec condescendance.

— Corneille, répondit-il. Jean-François Corneille.

— Vraiment ? Vous avez un nom célèbre.

— Pour sûr que j’suis célèbre ! J’suis le meilleur vannier, et le meilleur tourneur de bois de tout Évreux !

Le client se mit à rire :

— Je n'en doute pas, mon brave. Mais je parlais d'un autre Corneille, du grand Pierre Corneille, l'immense poète qui vécut au siècle dernier. J'ignorais qu'il eut une descendance.

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