Extraits

- Dans la vie, tu as deux choix : te relever ou rester à terre. Décide de ton chemin, répliqua-t-il d’une voix éteinte.

C'était notre truc. Lorsque Nick et moi avions la même cible dans le viseur, nous nous lancions des challenges. Pour le dernier en date, le perdant avait dû se promener sur la cinquième avenue en costume de la reine des neiges. Autant dire que j'avais vécu le moment le plus hilarant de ma vie. Le voir en robe de princesse Disney chanter à tue-tête "Libérée, Délivrée" valait tout l'or du monde.

- Si tu abîmes cette partie de mon anatomie, répliquai-je en caressant sa joue. Tu ne pourras jamais y goûter... je t'assure que tu manquerais quelque chose.

- Quel prétentieux, se moqua-t-elle en tapant dans ma main.

- Un marqué ne peut rien contre moi. Et rassure-toi, je n'ai pas prévu de l'abîmer, s'amusa-t-elle en glissant la pointe sur mon torse. Il n'est pas question de le rendre à son propriétaire tout cassé.

Cette femme est une pure sadique.

Je fourrai ma veste dans mon sac, craquai ma nuque puis libérai la bride à mes ailes. Une fraction de seconde plus tard, elles déchiraient mon T-shirt en se déployant à l'abri des regards.

- Et un autre de foutu ! pestai-je.

Je tendis la main pour frôler la pointe épineuse en me mordant le bord de la langue pour contenir un sanglot. Mon vœu avait été exaucé. Depuis mon Élévation, j'étais comme elle. Sauf qu'après mûre réflexion, j'aurais préféré être une humaine.

Je me redressai à mon tour et observai le filet d’alcool couler le long de sa commissure. Elle poussa un râle en jetant sa tête en arrière. Je récoltai la goutte de vodka avec mon pouce et la portai à ma langue. Ses dents mordillèrent ce morceau de chair que je désirais goûter. Là, elle saisit ma paume pour dessiner les pourtours de la marque de sa dague. Son contact me fit frissonner et mon corps manqua un battement lorsqu’Anahiel y déposa un baiser brûlant.

Du bout des doigts, j’effleurai sa clavicule pour remonter le long de sa gorge. Anahiel inclina légèrement sa tête sur le côté, m’offrant ainsi un accès à cette parcelle de peau cachée derrière sa chevelure.

J’avais l’impression d’être un vampire assoiffé devant une proie. Je rompis la distance en appuyant ma main libre dans le bas de son dos. Son corps se plaqua contre le mien dans un soupir. La bouteille toujours en sa possession, elle la porta à mes lèvres et me fit boire. Ses iris irradiaient, fascinés par le niveau d’alcool qui continuait de descendre. Elle fondit sur ma bouche après m'avoir arraché le goulot. Le goût de sa langue se mêla à celui de la vodka, créant l’explosion nécessaire pour faire sauter les derniers verrous de ma conscience. J'empoignai ses fesses avec hargne, plaquant un peu plus son corps contre le mien. Un long gémissement mourut contre mes lèvres, réveillant mon érection. Ses ongles se plantèrent dans mon dos tandis que sa bouche courait le long de mon cou. Je pressai ses hanches puis remontai sur son ventre avant de m'emparer de son sein. Anahiel s’arqua, appuyant son intimité contre moi.

Elle va me rendre fou.

À genoux, j’embrassai son ventre en laissant mes paumes remonter le long de ses cuisses. Elle les pressa en gémissant avant de glisser ses doigts dans mes cheveux. J’esquissai un sourire en soufflant sur son nombril avant d’y déposer une nuée de baisers et remontai jusqu’à son sein pour le suçoter. Anahiel soupira de plus belle, m’invitant à poursuivre. Je continuais mon ascension jusqu’à son cou quand soudain ses mains s’immiscèrent sous mon T-shirt imbibé d’alcool pour s’arrêter à la limite de l’élastique de mon jogging. J’empoignai alors sa nuque pour m’emparer à nouveau de ses lèvres.

— Il ne faut pas, haleta-t-elle entre deux baisers.

Dans un râle, je la plaquai contre le mur. Sa poitrine se soulevait au rythme lourd de ses respirations. Je posai mon bras au-dessus d’elle, luttant une dernière fois contre mes désirs. Anahiel se cambra, le regard incandescent.

— Si tu veux arrêter, dis-le-moi tant que j’ai encore les idées claires.

Elle se hissa en équilibre sur la pointe des pieds en griffant mon torse. Un râle s’échappa de ma gorge. Sa bouche s’immobilisa à quelques millimètres de la mienne. Moi je n’osais plus bouger, suspendu à ses mots. C’était à elle de décider. J’apposai mon front contre le sien dans un grognement à peine contenu.

— Je vais écouter mon corps et pas ma tête, chuchota-t-elle en m’embrassant avec avidité.

Je lui rendis son baiser en me repaissant de sa langue. Anahiel empoigna mes fesses pour me coller à elle. Lorsque sa main saisit mon sexe, j’eus un éclair de lucidité. J’attrapai son poignet pour l'interrompre et m’éloignai d’elle.

— Qu’est-ce que…

— Il est préférable qu’on arrête.

Elle passa ses doigts sur ses lèvres gonflées, incrédule.

— Tu n’en as pas envie… pourtant je…

La repousser me demandait un effort surhumain. Mais même si je crevais d’envie de savourer chaque centimètre de son corps, c'était mieux ainsi. Elle était là ma limite. Et je savais qu’en couchant avec elle, je la franchirais pour de bon.

— Oh que si ! Sauf que je ne veux pas être un regret.

Un liquide chaud et visqueux goutta sur mon visage.

L'odeur du sang.

Je mordis mon avant-bras pour retenir mon cri et collai mes genoux contre ma poitrine.

- Petite Anahiel, m'appela-t-il. Sors de ta cachette...