Extraits

Le vieil homme lui fait l'effet d'un petit garçon. Son visage strié n'a plus rien de celui d'un sage. Le devient-on jamais alors ?

« Je suis un vieil homme, mademoiselle. Un vieil hommes las, et aigri, n'ayons pas peur des mots, alors je peine à me projeter dans une mouvance révolutionnaire. Mais je sais que certains n'ont pas tout à fait renoncé. »

Bulle et Ernest toisent souvent ces panoramas obscènes, la rétine irritée par mille couleurs criardes qui leur vendent des vacances sous cloches, des pilules de bonheur, des élixirs de calme, des cheveux en silicone, des parcs d’attraction sous acide, des tremplins pour une gloire aussi sordide qu’éphémère, des purificateurs d’air, d’eau, des assurances, des vêtements pour ainsi dire jetables, un bonheur en plastique, des hommes et des femmes ultra souriants qui rappellent que tout cela est un cirque qui ne convainc plus grand monde.

On clique, on se repaît de l’horreur, on se paye des frissons qui laissent sans voix et sans volonté, qui n’autorisent que l’émotion ou l’effroi. Pas d’analyse, jamais. Mais des flashs, des alertes, des urgences, tout un tas d’injonctions qui obligent l’attention et détournent la réflexion.

Vendre l’apocalypse, plutôt que penser la renaissance.