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Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-07T18:46:58+01:00

Bien des gens verront dans l’assassinat brutal de Grace Jefferies, cinquante-sept ans, en juin 1970 à Bournemouth, Dorset, un nouvel exemple de l’influence de l’opinion publique sur le déroulement d’une enquête policière. L’indignation de la presse devant les sévices infligés à Grace, une femme introvertie et handicapée, lacérée de multiples coups de couteau, a mis la population en ébullition et incité la police à lui présenter rapidement un coupable. Les manchettes des quotidiens du samedi 6 juin 1970 établissaient des parallèles avec le massacre de Sharon Tate par la famille Manson, survenu moins d’un an auparavant1.

« À l’approche du procès Manson, la police craint que ce crime ne fasse des émules », « Une grand-mère torturée et saignée à la californienne », « Orgie sanguinaire », « Des murs barbouillés de sang ». Force est de supposer que ces rapprochements émanaient de la police ; en effet, l’unisson est trop frappant pour qu’ils puissent être imputés aux journalistes. Si tel est bien le cas, ces titres étaient plus que tendancieux. Grace était seule au moment du crime, contrairement à Sharon Tate, dont les cinq invités furent massacrés en même temps qu’elle. Quant au qualificatif « barbouillés », on ne peut qu’y voir une description délibérément déformée des éclaboussures de sang relevées sur le mur de Grace, dues à la rupture d’une artère. Ce mot donne en effet l’impression que la police de Bournemouth avait découvert des traces comparables au « PIG » tracé en lettres de sang sur la porte d’entrée de Sharon Tate.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-07T18:46:46+01:00

La brouille entre les deux filles ne passa pas inaperçue de leur famille ni de leurs professeurs. Une ou deux fois, le père de Louise Burton essaya d’en connaître la cause mais Lou, qui harcelait ses parents pour se faire enfin couper les cheveux à la gavroche, haussa les épaules et prétendit que Cill s’était fait une nouvelle amie. Billy s’esquivait chaque fois que le sujet revenait sur le tapis ; aucun de ses parents n’imagina qu’il pouvait savoir quelque chose. D’ailleurs, l’affaire ne les intéressait pas suffisamment pour qu’ils insistent. Libérée de l’influence de Cill, Louise revint à des tenues plus normales pour une collégienne de treize ans, et le bref épisode d’absentéisme scolaire qui lui avait valu l’attention importune de la directrice cessa du jour au lendemain.

Les parents de Priscilla Trevelyan ne furent pas mécontents non plus de cette rupture. Leur fille était devenue impossible depuis sa puberté, et la soumission inconditionnelle de Louise Burton n’avait fait qu’exacerber son insolence. Déçu par l’indiscipline de Cill et troublé par sa maturité précoce, M. Trevelyan avait essayé de la mater. Il remarqua avec soulagement l’éloignement soudain des deux adolescentes mais n’en parla jamais. Il craignait de provoquer une réconciliation et interdit à sa femme de témoigner la moindre compassion à leur fille. Il imputa la morosité de Cill à cette amitié brisée, et ferma les yeux, trop content qu’elle ait promis de ne plus manquer l’école.

L’optimisme des professeurs fut douché par une bagarre qui opposa Cill et Louise pendant un cours d’éducation physique, le vendredi 29 mai. Il y avait eu trois semaines de silence hostile, puis une phrase de Louise avait fait réagir Priscilla. Ce fut un crêpage de chignon en règle, toutes dents et griffes dehors, la plus petite encaissant le plus de coups, avant qu’un professeur de sport furieux ne finisse par les tramer chez la directrice. Priscilla resta silencieuse, le visage buté, refusant de parler, tandis que Louise pleurnichait. Cill lui avait tiré les cheveux, disait-elle, et avait essayé de la convaincre de recommencer à sécher. La directrice ne la crut pas mais, en l’absence d’excuses et d’explication sérieuse, elle décida d’infliger à Priscilla huit jours d’exclusion. Louise n’écopa que d’un avertissement.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-07T18:46:36+01:00

Mais Lou ne pouvait pas s’esquiver aussi facilement. Elle était coincée contre le banc et perdit l’équilibre quand le brun se jeta sur elle. Elle tomba. Il lui attrapa les bras et la maintint dans l’herbe, écartelée. En entendant ses gémissements affolés, Cill revint en courant. Leurs mères auraient dû les prévenir des risques liés à l’hypersécrétion de testostérone, mais elles ne leur avaient donné qu’un conseil : si tu te fringues comme une pute, tu te feras violer, et tu ne l’auras pas volé.

Croyant n’avoir plus rien à apprendre, Cill était la plus naïve. Avec un instinct animal, Lou se figea immédiatement et les adolescents excités se désintéressèrent d’elle. Ripostant énergiquement, Cill attira contre elle toute leur agressivité. Elle cria à Billy de courir chercher du secours. Mais il n’avait que dix ans, il avait trop bu et ne sut que se cacher la tête entre ses bras.

Ce fut quand ils la tramèrent par les cheveux sous le couvert des arbres que Cill renonça. La douleur était insupportable et des larmes ruisselaient sur ses joues maquillées. Cette souffrance était pire que tout ce qu’elle avait pu connaître. Ils la voulaient tous les trois – c’était la meneuse – et ils la prirent à tour de rôle. Le noiraud la viola deux fois. Elle était trop jeune pour comprendre le terme de traumatisme psychologique, mais ses vêtements déchirés – ces vêtements qu’elle aimait tant, dont elle avait eu tellement envie –, la sueur, la chaleur et la souillure d’un viol collectif prolongé, leurs visages lubriques et triomphants alors qu’ils se succédaient sur elle la détruisirent bien plus sûrement que leurs pénétrations surexcitées et fugaces.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-07T18:46:21+01:00

Les garçons avaient ramassé en ville deux filles de treize ans. La plus maigre, qui remorquait son petit frère de dix ans, ne les intéressait pas ; l’autre, une adolescente bien développée aux yeux caressants, était plus tentante. Elles étaient assises face à face sur un banc, les genoux remontés sous le menton, leurs orteils se touchant. Les quatre garçons, affalés dans l’herbe à leurs pieds, avaient les yeux fixés sur leur petite culotte. Vêtues de bottes montantes, de minijupes et de hauts crochetés à large maille sur des soutiens-gorge noirs, les filles savaient parfaitement où siégeait leur pouvoir, et elles s’en amusaient. Elles parlaient sexe, ignorant ostensiblement les garçons.

La réaction de leur public était plutôt décevante. Ils se passaient une bouteille de vodka volée sans manifester le moindre intérêt pour le flirt grossier des petites allumeuses. En l’absence de partenaires, tous les jeux, même les plus excitants, finissent par lasser. Agacée par l’indifférence des garçons, la maigrichonne commença à les asticoter, les traitant de puceaux, mais la plus grande, Cill, reposa les pieds par terre d’un balancement de jambes et tira sa jupe sur ses fesses. « C’est trop con, dit-elle. Viens, Lou. On retourne en ville. »

Son amie, une sorte de petit clone mal nourri aux yeux charbonneux et aux lèvres rose pâle, accomplit à son tour son numéro de tortillage de jupe et se leva. Elles cherchaient à imiter Cathy McGowan, la vedette de leur émission préférée, Ready, Steady, Go !, avec ceinturon sur les hanches et lourde frange lissée au fer. Cette coiffure allait bien à Cill, dont les traits étaient assez marqués pour la supporter, mais Lou, une gamine menue comme Twiggy, aurait préféré une coupe à la gavroche. Cill n’était pas d’accord. Leur pacte d’amitié les obligeait à se ressembler – autant qu’il était possible à une gamine au soutien-gorge rembourré de Kleenex et à une adolescente bien en chair.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-07T18:45:55+01:00

Ce n’était pas vraiment un parc, plutôt une étendue d’herbe sèche à côté de Colliton Way, où les gens du coin venaient promener leur chien matin et soir. Dans la journée, l’endroit était presque désert. Seuls quelques collégiens qui séchaient traînaient près des rangées d’arbres, le long des clôtures. La police y mettait rarement les pieds. Du reste, une bonne centaine de mètres séparaient l’unique entrée du lieu où se retrouvaient généralement les jeunes cancres. Le temps que deux flics corpulents parcourent cette distance, les gamins avaient pris le large, franchissant d’un bond les barrières qui séparaient le parc des jardins limitrophes. Et, chaque fois, les plaintes des propriétaires affluaient si rapidement et si massivement que la police, peu soucieuse de se compliquer l’existence, préférait ne pas intervenir.

Au moins, tant qu’ils étaient dans le parc, les jeunes ne commettaient pas de vols. Autant fermer les yeux et concentrer les efforts officiels de la maréchaussée sur le centre-ville. L’absentéisme scolaire était loin d’arriver en tête de liste des comportements délictueux.

Situé dans le quartier pauvre de Highdown, Colliton Way était singulièrement dépourvu d’atouts. Le chômage y était élevé, la fréquentation scolaire médiocre, et les nouvelles constructions prévues sur le terrain vague, prometteuses d’emplois et de logements nouveaux, ne semblaient pas près de se concrétiser. Le seul chantier en cours était celui de l’usine de machines-outils Brackham & Wright, qui devait remplacer le bâtiment actuel, vétuste, de Glazeborough Road. Cette perspective n’avait rien de réconfortant pour les ouvriers, dont beaucoup habitaient Colliton Way. En effet, les progrès technologiques se traduisaient toujours par des compressions de personnel.

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