Extraits

Il faut une heure pour atteindre cette monstruosité qui ressemble à un hôtel abandonné. C'est là que se tiennent les réunions secrètes de Cosa Nostra. Mes frères et moi sortons de la voiture et marchons vers l'entrée de l'hôtel.

Contrairement à l'extérieur défraîchi, l'intérieur est bien décoré. Je peux voir à la façon dont c'est entretenu qu'il ne s'agit pas d'un bâtiment abandonné. Quelqu'un en prend soin. Les sols en marbre rouge sont étincelants, accrochant la lueur des lustres au-dessus de la tête. Il y a des portraits d'anciens dirigeants de Cosa Nostra sur le mur et la photo de mon père est l'une d'entre elles. Je m'arrête devant, je serre les mains et je baisse la tête en signe de respect. Mes frères font de même derrière moi.

J'ai toujours pensé que j'avais tourné la page sur le meurtre de mes parents jusqu'à ce moment, mais voir la photo de mon père me remplit de rage. Elio les a tués, et il le paiera de sa propre vie.

Il paiera pour tout ce qu'il m'a pris.

Marcus pose sa main sur mon épaule. « Allons-y », dit-il, la voix basse et triste. Je hoche la tête, jette un dernier coup d'œil au portrait de mon père avant de suivre mes frères dans une pièce faiblement éclairée. Des hommes en costume noir entourent une table, chacun d'entre eux tenant une arme. Je reconnais Dante et il sourit lorsque nos regards se croisent. Salaud arrogant.

Nous sommes à la fois têtus et capricieux. Et nous ferons absolument n'importe quoi pour que nos proches soient en sécurité. Tout comme j'ai versé du sang pour la première fois pour protéger mon neveu, Lucas, il y a des années.

« Bien. Tu dois te le rappeler tous les jours. » Son sourire en coin s'estompe et je sais qu'il est sérieux. « Maintenant, qu'as-tu fait pendant le week-end ? »

« Y a-t-il un problème ? »

Il expire, visiblement exaspéré. « J'ai besoin que tu fasses attention. Elio Valentes est toujours en liberté. »

C'est vrai. « Je ne vois pas en quoi cela m'affecte ».

« Tu es une Romano et crois-moi, cela t'affecte encore plus que Marcus et moi. Tu n'es pas dans les affaires avec le reste de la famiglia, tu es vulnérable. »

Mon sourcil se soulève. « Vous êtes tous les deux plus vulnérables que moi si l'on considère que vous avez tous les deux des femmes et des enfants. Je peux me débrouiller tout seul. »

La mâchoire de Dominic se serre. « Ne quitte pas Luca des yeux et appelle-moi s'il y a quoi que ce soit de suspect ».

Je me retiens de rétorquer quand je sens l'inquiétude sincère dans la voix de mon frère. « Ne t'inquiète pas pour moi, mon frère. Je vais bien.