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Extrait

Extrait ajouté par magaliB 2020-08-07T23:49:51+02:00

1

La Nouvelle-Orléans

Philippe et Justin Vallerand couraient dans les bois en direction du bayou, se faufilant entre les pins et les sycomores, sautant par-dessus les marigots.

Plutôt grands pour leur âge et d’allure dégingandée, ils n’avaient pas encore la musculature impressionnante de leur père. En revanche, l’arrogance innée des Vallerand se lisait sur leurs traits. Tous deux avaient d’épais cheveux bruns qui leur tombaient sur le front en boucles indisciplinées, et des yeux bleus frangés de cils sombres.

Même si les gens avaient souvent du mal à les distinguer l’un de l’autre, ils étaient aussi différents de caractère qu’on puisse l’être.

Philippe était doux, bienveillant, et il obéissait aux consignes même quand il n’en saisissait pas forcément la logique.

Justin, lui, était une petite brute qui ne supportait pas l’autorité et se vantait de contrevenir aux règles établies.

— Qu’est-ce qu’on fait ? demanda Philippe. On prend la pirogue et on va chercher des pirates sur la rivière ?

— Fais ce que tu veux, rétorqua Justin avec hauteur. Moi, j’ai l’intention d’aller voir Madeleine.

Madeleine Scipion était une très jolie brune, fille d’un négociant installé en ville. Ces derniers temps, elle avait témoigné à Justin un intérêt évident alors qu’elle savait pertinemment que Philippe était amoureux d’elle. La petite garce était ravie de dresser les deux frères l’un contre l’autre.

— Tu l’aimes ? risqua Philippe, son visage expressif crispé par la jalousie.

Justin ricana et cracha par terre.

— Si je l’aime ? Mais qui a besoin d’amour ? Je t’ai dit ce qu’elle m’a laissé lui faire la dernière fois que je l’ai vue ?

— Quoi donc ? souffla Philippe.

Ils se jaugèrent du regard.

Tout à coup Justin asséna une tape sur le crâne de son frère, puis s’élança vers la rivière en zigzaguant entre les arbres tandis que Philippe le pourchassait en braillant :

— Tu vas me le dire ! Tu vas me le dire !

Tous deux s’immobilisèrent soudain en détectant un mouvement du côté de la pirogue.

Un jeune garçon vêtu de guenilles et d’un chapeau avachi tournait autour de l’embarcation. Se rendant soudain compte qu’on l’avait découvert, il lâcha l’amarre. Vif comme l’éclair, il ramassa son baluchon et prit ses jambes à son cou.

— Il voulait voler la pirogue ! rugit Justin.

Réconciliés, les jumeaux se lancèrent à la poursuite du voleur avec des clameurs guerrières.

— Coupe-lui la route ! beugla Justin.

Philippe bifurqua à gauche et disparut derrière un bosquet de cyprès qui longeait la rive fangeuse de la rivière. Il ne lui fallut que quelques minutes pour dépasser le fuyard, puis se planter devant lui, l’arrêtant dans son élan.

— Toi, tu vas regretter d’avoir voulu prendre notre pirogue !

Après avoir essuyé d’un revers de main la sueur qui lui coulait sur le front, Philippe s’avança vers l’ennemi d’un air menaçant.

Haletant, ce dernier fit volte-face pour rebrousser chemin. Il se heurta à Justin qui l’attrapa aux épaules et le maintint à bout de bras.

Le jeune garçon laissa tomber son baluchon en poussant un cri aigu. Les jumeaux éclatèrent de rire.

— Eh, Philippe, regarde ce que j’ai attrapé ! Un lutin qui piaille et qui ne respecte pas la propriété d’autrui. Qu’est-ce qu’on va lui faire ?

Justin évitait sans mal les faibles coups de poing que tentait de lui décocher son prisonnier. Philippe s’approcha et fusilla du regard le malheureux voleur qui se tortillait en vain pour échapper à la poigne de son frère.

— Qui es-tu ? aboya-t-il.

— Lâchez-moi, je n’ai rien fait ! couina le captif.

— Seulement parce qu’on t’en a empêché.

Philippe émit un sifflement à la vue des plaques rouges et des griffures qui couvraient les bras minces du garçon.

— Eh bien, les moustiques se sont régalés, on dirait. Depuis combien de temps traînes-tu dans les marais ?

Le gamin se débattit de plus belle et réussit à flanquer un coup de pied dans le genou de Justin, qui poussa un rugissement de douleur.

— Ça suffit maintenant !

— Lâchez-moi, espèces de… brutes !

— Je vais t’apprendre les bonnes manières, moi, petit saligaud !

Justin leva le poing, prêt à boxer l’effronté.

— Attends, intervint Philippe, apitoyé malgré lui par la maigreur et l’impuissance du garçon. Il est trop petit, tu ne peux pas le frapper.

— Dieu que tu es gentil, commenta Justin, qui laissa néanmoins retomber son bras. Que veux-tu qu’on en fasse, alors ? On le jette dans la rivière ?

Déjà il entraînait vers la berge sa victime, qui se mit à pousser des cris perçants. Amusé, il décida d’en rajouter une louchée.

— Tu sais qu’il y a des serpents là-dedans ? fit-il en désignant l’eau noirâtre. Et venimeux, en plus !

— Non… je vous en supplie ! Pitié !

— Et des alligators, aussi. Ils ne vont faire qu’une bouchée de t…

Justin s’interrompit, bouche bée.

Le chapeau de leur prisonnier venait de tomber et de dévaler la berge. Il s’éloignait déjà au fil de l’eau. Le visage du garçon apparaissait maintenant en pleine lumière. Il avait les traits étonnamment fins et… une longue tresse rousse sur l’épaule.

Une fille !

D’à peu près leur âge, ou à peine plus âgée. De ses bras maigres, elle se cramponnait au cou de Justin avec l’énergie du désespoir, de peur qu’il ne la précipite dans la rivière.

— Ne me poussez pas… s’il vous plaît… je ne sais pas nager !

Justin s’écarta pour mieux examiner la petite figure marbrée de traces de boue.

C’était une fille ordinaire, plutôt agréable à regarder, sans être remarquable, même s’il n’était guère facile de savoir à quoi elle ressemblait sous cette crasse.

— Eh bien, on s’est fait avoir, Philippe ! s’exclama-t-il. Regarde donc. C’est une drôlesse. Ça change tout. Du calme, ajouta-t-il à l’intention de sa captive, toujours agrippée à son cou. Je ne vais pas te noyer. Finalement, j’ai d’autres projets.

— Justin, donne-la-moi, intervint Philippe.

— Va t’amuser ailleurs. Cette fille est à moi, asséna Justin avec son arrogance coutumière.

— Je ne vois pas pourquoi !

— C’est moi qui l’ai attrapée.

— Je t’ai aidé, je te rappelle. Et tu as déjà Madeleine !

— Bah, je te la laisse. Je préfère celle-ci.

— Laisse-la choisir entre nous, alors.

Les deux frères se défièrent un instant du regard. Puis Justin gloussa, regarda la captive et la gratifia d’une bourrade.

— D’accord. Alors dis-nous lequel de nous deux tu préfères.

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