Ajouter un extrait
Liste des extraits
Nice s’était pomponnée pour faire honneur à Sa
Majesté Carnaval. Comme chaque année au mois de février, la ville accueillait des milliers de spectateurs venus applaudir le défilé des chars multicolores avec leurs monstres gigantesques en carton pâte, les figures grotesques à grosses têtes narguant la foule de leurs sourires factices. Perchés sur ces estrades vagabondes, de jeunes femmes et de jeunes hommes en costumes de lumière, pareils à des écuyères de cirque ou des toréadors, lançaient des brassées de fleurs odorantes
à la tête des passants pour perpétuer la traditionnelle bataille de fleurs. En tête de ce défilé baroque trônait le roi du Carnaval qui, à la fin des festivités, serait brûlé
en mer sur fond de feu d’artifice.
Cette année, par mesure de sécurité face aux menaces d’attentats terroristes, le corso carnavalesque avait été circonscrit aux abords de la place
Masséna où était disposé un cortège de barrières que gardaient les forces de l’ordre comme une ombre portée des réjouissances ambiantes. On redoutait qu’à
tout moment un véhicule fou ne débaroule au beau milieu de la joyeuse kermesse, écrasant sans distinction hommes, femmes et enfants, ou faisant tout sauter
à coup de bombonnes de gaz. Les temps étaient difficiles, le Carnaval pouvait se transformer inopinément en jeu de massacre.
Afficher en entier