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Le Nain perdit conscience. Son esprit dérivait vers des profondeurs obscures, tandis que son âme se préparait à rejoindre la Forge Éternelle de Vraccas, là où une douce chaleur lui ferait oublier ses tourments glacials.
Afficher en entierDe là, il voulait gagner les Montagnes Grises avec l’intention de ramener à la vie l’ancienne forteresse du passage de Pierre et tenir ainsi la promesse qu’il avait faite naguère. Les Nains des trois Maisons devaient repeupler le Royaume dévasté des Cinquièmes pour honorer la mémoire de Giselbart Œil-de-Fer, fondateur de la Cinquième tribu et du clan des Yeux-de-Fer.
Tungdil ne se faisait aucune illusion. Cette nouvelle aventure serait aussi dangereuse que les précédentes. Tant que la porte monumentale restait ouverte, de nouvelles créatures de l’Outre-Pays pouvaient franchir le col du Septentrion et s’installer dans les galeries du bastion déserté.
Ô Vraccas, j’espère que les ennemis qui nous attendent ne seront pas trop nombreux, pria-t-il en silence tandis qu’il marchait à côté de Mallen vers le bivouac. Nous avons déjà tant guerroyé. Cela doit bien prendre fin un jour.
Au loin, ils entendirent Furibard qui entonnait une chanson que Bavragor Poing-Marteau, leur défunt compagnon, se plaisait à chanter durant leur odyssée. Seul Boïndil se réjouit déjà des prochains combats.
Mallen tendit un hanap de bière à Tungdil. Ils trinquèrent ensemble sous les vivats des soldats. Le Nain était satisfait ; la communauté réunissant tous les peuples du Pays Sûr, reformée au Noirjoug, semblait se souder, du moins entre les Nains et les Humains.
Il observa ses guerriers et les soldats d’Idoslân qui se mêlaient autour des feux. Des odeurs alléchantes de viande rôtie et de soupe flottaient sur le bivouac. Tous mangeaient avec appétit. On parlait naturellement de la bataille qui s’était achevée quelques heures plus tôt ; certains Humains racontaient des anecdotes, drôles ou curieuses. Ils mimaient, brandissant des fourchettes. Les Nains vidaient bruyamment leurs assiettes, riaient et intervenaient de temps à autre en taquinant gentiment les orateurs.
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