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Elle avait raison : je fuyais. Je fuyais la vie, la souffrance, l'abandon. Celui de mon père qui, lui aussi, avait fui un quotidien trop rigide, trop prévisible ; celui des hommes que j'avais choisis parce qu'ils n'étaient pas libres. L'abandon avait été au bout de chacune de ces histoires, nécessairement. Ne pas m'engager, ne pas vivre, peut-être. Catherine était en colère, mais je savais que c'était pour me protéger. Comment lui expliquer, sans passer pour folle, que la maison m'attendait ?
Afficher en entierUn soir de juillet de l’an passé, un coup de téléphone avait fait ressurgir le passé soudainement. Une voix féminine m’avait demandé si j’étais bien Cécile Ravel,et si j’avais passé mon enfance en Dordogne. Le souffle un peu court, j’avais répondu que oui, attendant avec un mélange d’anxiété et d’espoir que mon interlocutrice se présente. J’étais restée un moment sans voix lorsqu’elle l’avait fait : c’était Catherine, mon amie d’enfance de Saint-Médard, qui avait retrouvé ma trace grâce à Internet. Elle souhaitait m’inviter chez elle ; elle était heureuse de m’entendre et, à sa voix tremblante, j’avais deviné qu’elle essayait de maîtriser ses larmes. Nous avions été si proches. Je n’avais réussi qu’à balbutier quelques mots avant de raccrocher ; après quoi, j’avais à mon tour éclaté en sanglots. J’étais heureuse, certes, mais j’avais honte. Elle avait fait l’effort, elle, de me retrouver. Je l’avais rappelée le lendemain et nous avions parlé plus longuement.
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