Extraits

La douleur se fit alors plus forte, plus profonde, mais, au vu de la façon dont il l’avait éduquée, elle trouva le second orgasme encore meilleur. — C’était fantastique ! cria-t-elle. Recommence, s’il te plaît. Elle vit que le jardinier les regardait. Mais elle s’en fichait. Tout ce qui lui importait était cet étrange mélange pervers d’agonie et d’extase que Fabrizio lui avait enseigné à aimer et que son corps désirait en permanence.

Elle percevait ce pouvoir qu’il avait sur elle, sa force physique, à laquelle elle ne pouvait échapper. Elle commença à lutter, tâchant de mettre des coups de pied derrière elle, et elle l’entendit lancer un juron étouffé. Il maintint sa main droite sur la nuque de la jeune Italienne, l’obligeant à garder les bras et les épaules contre le plan de travail pendant que sa main gauche passait sur sa taille, afin de mettre le bas de son corps dans la bonne position. Il donna un coup sur ses pieds pour que ses jambes soient correctement écartées.

Dans son demi-sommeil, les cris qu’elle avait entendus se mêlaient à ce qui ressemblait à des gémissements de plaisir et des protestations étouffées. Faisant des allers-retours entre le sommeil et une semi-veille, Megan avait fait des rêves d’une étonnante sensualité, des rêves excitants qui l’avaient un peu désorientée. Au réveil, elle s’était demandé si elle avait vraiment entendu ces bruits ou s’ils avaient été le fruit de son imagination. Elle ne voyait pas d’où pouvaient bien venir ces bruits puisque personne ne dormait à son étage.

Leonora se pressa jusqu’à l’estrade. Elle aimait ça, contrôler, qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme, dominer et donner du plaisir sexuel contre la volonté. À l’image de son frère, elle était une vraie acharnée du contrôle, mais ses méthodes étaient moins subtiles. Avec son mètre soixante-trois, elle était beaucoup plus petite que l’autre femme, mais cela n’avait pas d’importance, car elle bougea légèrement le corps d’Alessandra, lui donnant un angle qui lui permettait de s’agenouiller entre les jambes de la jeune femme et offrait aux trois hommes situés plus bas la meilleure vue possible. Elle empoigna les chevilles de sa proie et commença à remonter tout en massant les mollets. Alessandra tenta un mouvement de recul, tâcha de se libérer des caresses insidieuses et excitantes qui allaient venir. Leonora attrapa fermement ses jambes, et, comme ses mains s’insinuaient dans l’entrecuisse, Alessandra commença à gémir de désespoir. Les doigts de Leonora ouvrirent les lèvres du sexe, et elle approcha sa bouche au plus près de la vulve exposée, respirant doucement tout contre, afin qu’Alessandra comprenne bien ce qui allait lui arriver. L’anticipation de ce qui allait se produire ajoutait à l’excitation d’Alessandra. À nouveau, ses tétons se transformèrent en petits pics, la peau de son ventre si plat ondula légèrement. Après quelques secondes d’une attente insupportable, la langue de Leonora frappa avec une précision incroyable, s’enroulant autour du clitoris excité d’Alessandra, afin que le volume des gémissements de détresse et de plaisir mélangés augmente. Leonora sentit la soie de sa culotte devenir humide, excitée qu’elle était elle aussi de voir Alessandra batailler encore une fois contre un plaisir interdit qui allait de nouveau la vaincre. Comme elle léchait, un peu de sueur perla sur sa lèvre supérieure et sur sa poitrine.

Elle détestait le bandeau, ce que Fabrizio savait très bien, raison pour laquelle il l’avait choisi. Il lui était arrivé tant de choses dans l’obscurité du bandeau de velours noir que sa peur était aussi intense que l’incroyable plaisir qu’elle en avait tiré. Un plaisir plein de douleur qui s’était emparé d’elle au cours des longues et étranges séances d’initiation sexuelle dans le monde de Fabrizio et des trois voyeurs dans la pièce.

Fabrizio tira le bandeau noir de sa poche, l’attacha fermement autour de ses yeux et fit courir un doigt sur la colonne vertébrale de la jeune femme, lui griffant la peau de son ongle au passage.

— Tu es ravissante, murmura-t-il. As-tu seulement idée du plaisir que cela me procure ?

— Ça va faire combien d’orgasmes ? demanda doucement Leonora Balocchi à son frère Fabrizio.

— Cinq.

— Elle n’avait la permission que pour quatre, n’est-ce pas ?

— Exact.

— Ce qui signifie qu’il faut qu’elle soit punie pour celui-ci ?

Le plaisir dans la voix de Leonora était évident.

— Évidemment. D’ailleurs, Alessandra en a parfaitement conscience, répondit son frère. C’est pour cette raison qu’elle a essayé de tricher.

La pièce était sombre. De lourdes tentures avaient été installées devant les fenêtres pour empêcher le soleil d’été d’entrer. Tout au bout de la pièce, debout sur une estrade, se tenait une jeune femme, grande et mince, son splendide visage encadré par des cheveux clairs. Elle était totalement nue, sa mince poitrine était gonflée, ses tétons tendus par l’excitation.

La pièce était silencieuse. Mais ce silence était chargé d’un érotisme électrique. Assis confortablement sur des sièges en cuir, trois hommes et une femme scrutaient la jeune beauté aux cheveux clairs, tandis qu’elle, suivant les instructions qu’on lui avait données, écartait ses longues jambes et commençait à passer ses doigts entre ses cuisses.

Son souffle devenait plus audible à mesure que son excitation montait, et son corps commença à trembler. Ses grands yeux myosotis qui avaient fait sa renommée s’agrandirent alors qu’elle approchait de l’orgasme. Presque imperceptiblement, elle changea le rythme qu’elle imprimait à ses doigts, et son corps relâcha de la tension.

À mesure que la tension sexuelle montait, chacun de ses muscles se contracta, jusqu’à ce que, poussant un cri, elle succombe à un nouvel orgasme d’une intensité et d’un plaisir insupportables.

— Tu manques toujours de contrôle sur toi-même, lâcha Leonora qui s’était relevée et faisait face à la jeune femme.

Bien qu’elle sût qu’il lui fallait à présent quitter l’estrade, elle était trop tentée par les seins d’Alessandra. Elle tendit les mains et pinça fortement les mamelons. À la stupéfaction générale, le corps d’Alessandra convulsa encore une fois de plaisir.

— Est-ce que cela mérite deux punitions ? demanda Leonora avec malice comme elle retournait s’asseoir.

Fabrizio ne répondit pas à sa sœur. Il regardait son amante en plissant les yeux. Sa chevelure magnifique, habituellement si ordonnée, était devenue une crinière sauvage ; les racines de ses cheveux dégouttaient de sueur. Ses joues étaient rouges, tout comme sa poitrine. Elle avait l’air merveilleusement désorientée et humiliée. L’érection qui se forma dans le pantalon de Fabrizio était si intense qu’elle en devint douloureuse.

Malgré cela, il n’avait aucune intention de se donner du plaisir avant un certain temps. C’était un amusement pour lui, et une expérience de plus pour Alessandra. Regardant à sa gauche, il fit un signe de la tête à Renato Staffieri, qui était à la fois son meilleur ami et l’amant de sa sœur.

C’était au tour de Renato de punir Alessandra, et cela amusait Fabrizio, car il savait que la chose n’était pas vraiment du goût de l’homme. Sa sexualité, bien qu’elle fût intense et couvrît un large spectre, était d’une nature différente, mais il aimait le jeu et n’avait jamais laissé tomber Fabrizio.