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La sortie shopping fut très agréable et à la fin, Serena avait six nouvelles tenues. Elle savait qu’il ne lui en fallait qu’une pour la cérémonie de remise des diplômes mais les autres étaient si jolies qu’elle n’avait pas pu résister à la tentation de les prendre. Et de toute façon, ce n’était pas grave. Elle avait une carte Platine et son papa s’occupait des factures tous les mois. Elle ne voyait même pas les relevés. Ils étaient envoyés directement à son bureau pour règlement.
Afficher en entierSerena écoutait distraitement le bavardage de ses amies. Elle n’était pas vraiment avec Tammy et Jan aujourd’hui. La cérémonie de remise des diplômes avait lieu dans deux jours et elle avait hâte de voir son père, qui viendrait de Toronto à New York pour l’occasion. Le lendemain, elle retournerait à la maison avec lui, et il ne manquerait pas de lui préparer une énorme fête « surprise ». Elle savait à quoi s’attendre, et elle allait devoir commencer à répéter sa mimique : « Oh, mon Dieu, comme je suis surprise ! » Serena eut un petit rire. Son père était si prévisible.
Afficher en entierNorman se carra dans son siège et regarda attentivement Richard. Il percevait le désarroi du vieil homme derrière ses tentatives d’humour. Ils venaient de terminer une réunion d’affaires où ils avaient discuté de la possibilité d’une collaboration entre leurs deux entreprises. Ils envisageaient un partenariat pour développer une nouvelle ligne de produits de soin pour la peau. Tout à coup, Richard s’était mis à parler de sa fille. De toute évidence, la situation lui pesait.
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NORMAN Steele regarda son vieux partenaire en affaires, de l’autre côté de la table au centre de la salle de réunion.
— Donc, au fond, vous me dites que c’est une gamine trop gâtée.
Le vieil homme fronça les sourcils.
— Je ne l’aurais pas formulé si brutalement… mais oui, c’est bien ce que je dis, je suppose.
Richard Van Buren joignit les mains sur le ventre et se laissa aller au fond de son siège.
— Elle m’inquiète, Norman. C’est une adulte à présent. Elle ne peut pas continuer à se comporter de la sorte.
— Ne croyez-vous pas que vous exagérez ? demanda Norman d’un ton légèrement amusé. Vous dites qu’elle est adulte. J’aurais tendance à penser que les réalités de la vie la calmeraient.
— Là est le problème. Je ne l’ai jamais exposée à aucune de ces réalités.
Richard secoua la tête et soupira.
— Depuis la mort de sa mère, quand elle avait six ans, j’ai gâté Serena et l’ai laissée faire ses quatre volontés. J’essayais sûrement de compenser la perte de sa mère, d’une certaine manière.
Son regard se perdit dans le lointain et sa voix s’adoucit
Afficher en entierIl haussa les sourcils.
— Donc voici Serena, murmura-t-il, comme pour lui-même. C’est une beauté.
— Là est le problème, dit Richard d’un air sombre. Elle est belle et elle le sait. De plus, elle est la fille d’un homme riche qui la gâte.
Son visage s’assombrit encore.
— Ce n’est pas ce que je veux. Je veux que ma fille soit prête à affronter le monde. Quand je disparaîtrai, c’est elle qui prendra les rênes de l’entreprise et à présent, elle est loin d’y être prête.
Norman s’arracha à la contemplation de la photographie et leva les yeux vers Richard.
— Vous parlez comme si vous aviez l’intention de nous quitter bientôt, dit-il avec un petit rire. Vous êtes en pleine santé !
— Oui, mais on ne sait jamais…
Il tapota la table du bout de son stylo en argent, une expression pensive sur son visage tanné.
— Serena termine ses études dans une semaine. Elle aura vingt et un ans et une licence d’histoire de l’art. Elle n’a même pas fait d’études de commerce comme je le souhaitais. Comment peut-elle être prête à reprendre l’entreprise ?
Il secoua la tête puis sourit ironiquement.
— Je ne peux même pas compter sur elle pour trouver un mari convenable. Elle n’a manifesté aucun intérêt pour les garçons qui se sont présentés. Elle continuera probablement à les rejeter pendant des années.
— Alors, qu’allez-vous faire ?
— À moins de la contraindre à épouser un homme doué d’un peu de sens des affaires, je ne vois pas.
L’extravagance de l’idée le fit sourire.
— Si seulement nous étions encore au XIXe siècle
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