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Il devinait tout en lui parlant que cette Sophie n'était pas encore gâchée par les "tics" du milieu, et il se demandait combien de temps encore l'éducation de ces familles provinciales qu'il décelait en elle tiendrait le coup face à la vague montante des libertés nouvelles dont il mesurait par anticipation les dégâts sur l'attitude de ces jeunes femmes qui, sur la terrasse, buvaient sans mesure.
Afficher en entierDes femmes élégantes fumaient de longues cigarettes, des hommes en smoking noir leur souriaient. Dans un coin, ses confrères étaient en pleine discussion. Elle s'approcha et s'installa près d'eux dans un confortable fauteuil, prenant soin de positionner élégamment ses jambes de côté tel qu'elle avait vu Anouk Aimée le faire.
Afficher en entierPendant que le personnel du navire s'activait au restaurant pour préparer la première grande soirée, dans le bureau du commandant un homme sentait son coeur battre de plus en plus fort.
Au dernier moment l'officier Pierre Vercors n'était plus sûr de sa démarche.
Afficher en entierLe jeune gradé n'en pouvait plus.
Il avait monté les marches quatre à quatre en courant et il arriva devant la porte de la passerelle où se tenait l'état-major tout essoufflé. Il reprit sa respiration, rajusta sa casquette et frappa.
Afficher en entierElle reprit son habillage et enfila se longs gants noirs, toute son attention semblait concentrée sur cette opération délicate. Rose et noir, c'est parfait, se dit-elle. Ca fait très couture. Tout en s'habillant, elle s'imaginait en train de descendre l'escalier qui, à ce qu'elle en savait, dominait la salle à manger, permettant ainsi aux invités de se faire admirer.
Afficher en entierEffectivement, cet officier lui avait rappelé l'acteur, pourtant il n'y avait rien de commun entre les deux hommes. Peut-être l'uniforme... Gérard Philippe avait quelque chose de juvénile, cet officier-là était un homme au visage marqué.
Afficher en entierUne alerte ! Tout le personnel ! Tout de suite les grands mots. Celui-là, il est comme Béatrice, il exagère, pensa Sophie tout en se demandant où elle avait bien pu voir récemment ce visage. Elle était maintenant persuadée d'avoir croisé cet homme, mais où ?
Afficher en entierLes vents qu'elle avait sentis souffler sur cet océan tout à l'heure, les eaux au moment du départ, passeraient les coteaux de la terre de France. Ils iraient bientôt courber les longs peupliers de sa terre de Bigorre, ils balaieraient les feuilles des platanes dans la grande plaine et, au bout de leur course, ils siffleraient à la cime des grands pins d'Argelouse, au nord des Landes, là où la terre se meurt.
Afficher en entierSeulement, à tant tourner et virer, à partir au hasard, elle se retrouva sur un palier sans repères. Elle était perdue. Etait-elle à l'avant du navire, au milieu, en bas ? A dire vrai, ça ne lui déplut pas d'être cette inconnue qui navigue en toute liberté sans besoin de personne.
Afficher en entierDans la nuit, les grandes lettres du mot France se détachaient sur le fond de ciel sombre et, derrière la proue, tout en haut comme une vigie, la large bande éclairée de vitres panoramiques de la timonerie laissait deviner les silhouettes attentives des officiers et des marins du quart.
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