Extraits

Avram ne révéla pas sa découverte car il savait qu'on se moquerait de lui ou, pire encore, qu'on le prendreait pour un fou.

Mais ils conseilla à Namir de capturer des boucs lors de sa prochained expédition dans les collines et il encouragea Guri le fabricant de lampes à mener à bien son projet d'élevage de cochons. Il confia la méraculeuse nuvelle à Marit et elle l'accepta sans protester, car elle lui venait de la Déesse. Avram savait qu'avec le temps, alors qu'ils commencaitent à élever des ânes, des chiens, deschèvres et des cochon, les hommes observeraient les mêmes choses que lui et finiraient par tirer les mêmes conclusions.

Le Spectre avançait de guingois à cause du recul de ses tirs. Au bout de quelques secondes, le pilote redressa l’appareil et s’apprêta à refaire un passage dans le canyon. Lorsque l’avion eut terminé son demi-tour et s’aligna pour son deuxième passage, il restait sept soldats ennemis qui avançaient encore. Hunt couvrit la retraite de son sergent. Il tua cinq Afghans avec une grenade suivie d’un tir nourri. Mais les deux derniers arrivèrent jusqu’à lui. Le premier lui tira dans l’épaule alors qu’il se retournait pour battre en retraite

Hunt abattit deux hommes dans sa course. Jamais deux sans trois : il tua le dernier à la baïonnette, puisque son chargeur était vide. Utilisant l’arme de son holster, il acheva l’homme, puis se laissa tomber sur le sol pour remplir son chargeur avant de se remettre debout et de recommencer à tirer. — Mettez-vous à l’abri des rochers ! cria-t-il. Deux de ses hommes atteignirent cette position relativement protégée tandis que les autres continuaient à tirer sur l’ennemi qui avançait. Les soldats afghans étaient drogués au pavot, au fanatisme religieux et aux feuilles narcotiques de khat qu’ils mâchaient. La pente était rougie par le sang de leurs camarades, mais ils continuaient à avancer

Tu pars skier ? demanda-t-elle, parce que ce sport faisait partie de leurs bons souvenirs ensemble. — Construire un gratte-ciel, répondit-il. — Tu trames toujours quelque chose. — Oui, concéda-t-il. Michelle, si je t’appelle, c’est parce que notre fils a été envoyé en Afghanistan. Michelle l’ignorait ; l’envoi de troupes était encore un secret et Chris n’avait pas pu divulguer sa destination à sa mère. — Oh non ! laissa-t-elle échapper, ça ne me plaît pas du tout ! — Je pensais bien que tu dirais ça. — Comment l’as-tu découvert ? demanda Michelle. Je suis toujours surprise par ta capacité à dénicher les informations. — Ce n’est pas de la magie, dit-il. J’ai tellement de sénateurs et d’hommes politiques dans ma poche qu’il va falloir que j’achète des pantalons plus larges. — Tu sais comment ça se passe là-bas ? — Je crois que la mission se révèle plus dure que ne l’avait prévu le Président, dit-il. Apparemment,

Son interlocuteur n’avait nul besoin de se présenter. Elle avait eu le coup de foudre pour lui à vingt et un ans, dans les années 80 alors qu’elle débarquait du Minnesota, bien décidée à s’amuser sous le soleil californien. Après une relation ponctuée de ruptures et de réconciliations, causées à la fois par l’incapacité de cet homme à s’engager, et ses absences fréquentes pour affaires, à l’âge de vingt-quatre ans, elle avait donné naissance à un fils. Bien que le nom du père ne fut jamais apparu sur le certificat de naissance et que tous deux n’aient jamais vécu ensemble, lui et Michelle étaient restés proches. Aussi proches qu’il était possible avec un tel homme

 Quelle femme ! murmura Sam, quelle femme ! Revenue vers le devant de sa galerie, à son bureau qui donnait sur Rodeo Drive, Michelle aperçut l’un des artistes qu’elle représentait sur le seuil de la porte. Là encore, sa gentillesse avait été payée de retour ; les artistes sont capricieux et inconstants, mais ceux de Michelle l’adoraient et très peu la quittaient pour une autre galerie. Ceci, ajouté au fait qu’elle avait pu financer entièrement son affaire, avait largement contribué à son succès. — Je savais que cette journée serait bonne ! lança-t-elle à l’homme barbu. Mais je ne savais pas que mon artiste préféré allait me rendre visite. L’homme sourit

Dans une ville où les belles femmes ne manquaient pas, Michelle Hunt, à quarante-neuf ans, voyait encore les hommes se retourner sur son passage. Grande, les cheveux noisette et les yeux bleu-vert, elle avait la chance d’avoir une silhouette qui ne lui demandait ni régime constant ni exercices intenses pour rester svelte. Ses lèvres étaient pleines et ses dents droites, mais c’était ses yeux de biche et sa peau parfaite que l’on remarquait instantanément. Si les belles femmes sont aussi banales en Californie du Sud que le soleil et les tremblements de terre, Michelle avait autre chose, ce je-ne-sais-quoi qui ne peut être créé par le bistouri d’un chirurgien, ni par les vêtements et la manucure ou la simple volonté. Michelle possédait cette qualité qui la faisait apprécier des hommes et des femmes et leur faisait rechercher sa compagnie ; elle était heureuse, satisfaite et positive. Michelle Hunt était elle-même. Et elle attirait les gens comme une fleur attire les abeilles au printemps

Agnes hocha la tête et plia la tente. — C’est pas vraiment la voie habituelle pour devenir militaire. — George Bush a étudié dans cette université, dit Hunt. Et il a été pilote dans la Navy. — Je croyais qu’il était dans la Garde nationale, intervint le sous-officier Jésus Herrara en prenant la tente des mains d’Agnes. — Je parle de George Bush père, dit Hunt. Notre Président est également diplômé de Yale et en effet il a été pilote de la Garde nationale

Le lieutenant Chris Hunt parlait rarement de son passé, mais ses camarades de combat avaient glané quelques indices à son sujet. D’abord, l’armée n’avait pas été pour Hunt un moyen de quitter un trou paumé et voir du pays. Il venait du sud de la Californie et si on le questionnait, il admettait qu’il avait passé son enfance dans la région de Los Angeles, se refusant à déclarer qu’il avait grandi à Beverly Hills. Deuxième trait remarquable, Hunt était un meneur d’hommes né. Sans aucune condescendance ni airs de supériorité, il ne s’efforçait pas non plus de cacher sa compétence et son intelligence

D’autres groupes furent envoyés sur la côte pour se procurer des perches de bois afin de construire des échelles permettant d’accéder aux recoins de la grotte, tandis que quelques hommes creusaient des marches dans la pierre. On façonna des portes aux motifs complexes à partir de dalles de pierre qui pivotaient sur des gonds, afin de cacher l’objet à des ennemis qui pourraient convoiter son pouvoir. Des gravures en écriture runique et des statues surgirent de la pierre, éclairées par la lumière des quelques ouvertures qui faisaient également rentrer l’air dans la grotte. Éric supervisait le travail de loin en se laissant guider par sa vision. Il visitait rarement le site et continuait à résider dans la colonie sur la côte