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Soudain, j’entends des gémissements, des sanglots déchirants, je me dirige vers les sons, et à quelques mètres de moi, je vois Chris. Je suis dissimulée par les arbres, il ne m’a pas entendu arriver, j’hésite à la surprendre dans cet état-là, j’assiste à son martyr malgré moi. Il pleure et ne quitte pas des yeux une dague, au manche noir qui diffuse une lueur argentée dès que la lame accroche un petit rai de lumière. Il est assis sur un arbre, une bouteille de whisky posée à ses pieds. Mon cœur se tord de douleurs quand je pense aux nombreuses nuits qu’il a dû passer ici à libérer sa peine, seule.
Je finis par m’approcher lentement, il doit m’avoir entendue depuis un moment, mais ne relève même pas la tête dans ma direction, je m’approche de lui lentement, et malgré la fraîcheur que je véhicule, trempée jusqu’à l’os, j’essaie de lui apporter un peu de chaleur pour le réconforter. Je pose mes paumes sur ses épaules, et le serre contre moi, il reste immobile un long moment puis dans un mouvement brusque, enserre ma taille et presse sa tête contre mon ventre. Je me baisse, et lui relève la tête pour lui parler, lorsque ses yeux dépareillés rendus vitreux par l’alcool plongent dans les miens, il capture mes lèvres dans un baiser enflammé.
Afficher en entierQuoi ? Il est fou ? Même si la nuit a été magique, j’ai une vengeance à exercer. La panique s’empare de moi, je n’aurai pas dû me laisser distraire, j’aurai dû résister à ces sentiments inutiles. J’attrape sa main et la rejette puis me relève vivement. Je cherche des vêtements dans ma chambre, m’habillant rapidement pour couvrir ma nudité, je ramasse les habits de Chris éparpillés dans la chambre et lui balance à la figure. Surpris, il me demande :
— Sacha, c’est quoi le problème ? Il t’arrive quoi ?
Je crie plus que je ne parle, la panique, la colère liée à ma stupidité transperce dans ma voix :
— C’était une erreur, je n’aurai pas dû craquer, je dois me concentrer sur la mission, pars, s’il te plaît !
Il reste immobile pendant un instant alors que je continue à m’activer, puis il se lève et essaie d’attraper ma main, je la recule, le regard menaçant, je lui dis :
— Ne me touche plus !
La fureur s’empare de son visage, il me toise avec méchanceté et me lance :
— Tu n’es plus à l’Organisation, tu as le droit d’éprouver des choses, tu as le droit de faire ta vie, tu ne peux pas m’envoyer promener comme ça, pas après cette nuit.
Qu’il se permette de me dire ce que j’ai le droit ou non de faire me rend hystérique, je veux lui faire mal :
— Il ne s’est rien passé cette nuit, je t’ai juste utilisé pour évacuer la tension, maintenant, pars !
Il s’habille, nerveusement, aussi têtu que moi il essaie d’avoir le dernier mot :
— Cherry aurait peut-être été utile pour finir…
Qu’il ose me comparer à une prostitué déclenche un réflexe de rage chez moi, je le gifle. Nous restons un moment face à face, puis un sourire en coin vient s’afficher sur son visage. Il sait qu’il m’a touché, je lui crache à la figure :
— Pauvre con, ta mère aurait mieux fait de t’avaler !
Il se redresse, se dirige vers la porte, mais ne peut s’empêcher de marquer un point à sa joute verbale :
— Elle au moins, elle avale !
La porte claque avant que j’aie pu ajouter quoi que ce soit.
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