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" Nous sommes arrivés au moment où des militaires se saisissaient de Henri Maillot. Ils se sont dirigés vers un petit pont. Plus loin, masqué par une broussaille d'épineux, un berger a immobilisé son troupeau. Un soldat a braqué sa mitraillette sur le prisonnier.
- Et maintenant, tu vas crier "Vive la France !"
Il avait compris depuis longtemps ce qui l'attendait. Il a gonflé sa poitrine pour la dernière fois.
- Vive l'Algérie indépendante !
J'ai fermé les yeux au moment où la rafale a déchiré le silence. Maillot avait cessé de vivre quand je les ai rouverts."
Afficher en entier- Le mot le plus souvent prononcé, c'était torture, et une phrase revenait en boucle : "on ne pouvait pas faire autrement, c'était les ordres." C'était la première fois qu'ils se confiaient, et plusieurs se demandaient ce que leurs enfants, leurs petits-enfants allaient penser d'eux... Ils avaient peur de passer pour des monstres.
Afficher en entier- On a vite compris ce qui nous attendait quand, à peine débarqués sur les quais d'Alger, ils ont rempli le bateau du retour avec les civières et cercueils de ceux qui nous avaient précédés.
Afficher en entier- On n'y comprenait rien, on savait simplement qu'on était les bons et qu'eux, c'étaient les méchants.
Afficher en entier"C'est ce jour-là que j'ai commencé à me dire que tout cela était absurde, qu'on tuait un peuple pour le convaincre qu'on était venu le protéger. Le ver était dans le fruit... C'est le type même de réflexion qu'il faut chasser de son esprit dès qu'elle y prend naissance. Sinon, elle contamine tout le reste."
Afficher en entier- Le pire, c'est le nombre d'enfants aveugles. Il y en avait un groupe de sept ou huit dont le plus vieux avait tout juste 10 ans... Il se tenaient les uns aux autres, en file indienne pour aller mendier aux villages... Il paraît que ça fait rire les militaires."
J'étais incapable de répondre à ses critiques.
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