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- Vous semblez tellement sûr de ce que vous avancez, tellement pessimiste, a commenté ma mère.
- Si je me fis à ce que j'ai vu, je pense que je suis réaliste, a objecté Herb. En fait, ce que je crois maintenant frise presque l'optimisme. Je pense que nous pouvons faire quelque chose en dépit des difficultés. Des choses terribles s'en viennent, mais nous pouvons les neutraliser.
- Comment ? a dit ma mère.
- Nous devons nous organiser de mieux en mieux à mesure que le monde extérieur va se désorganiser de plus en plus. La situation va dégéner rapidement. Par conséquent, nous devons nous améliorer plus rapidement et continuer de nous améliorer. Il ne s'agit pas seulement de réagir aux événements, mais de les anticiper à temps.
- Comme vous dites en parlant des échecs, il faut prévoir quelques coups d'avance, ai-je déclaré.
- Exactement.
- Et vous pensez que la prochaine étape consiste à affecter davantage de gens armés aux postes de contrôle, a fait ma mère. Et quelle est l'étape suivante ?
- C'est difficile à dire.
- Difficile à dire ou vous ne voulez pas le dire ? ai-je lancé.
- Tout le monde a ses secrets, a-t-il répondu.
Il m'a regardé droit dans les yeux tout en effleurant doucement d'une main la protubérance formée par son pistolet. Est-ce qu'il me menaçait ou... J'ai soudain compris son message. Il m'avait y remis une arme et je l'avais acceptée, mais ma mère l'ignorait. C'était notre secret commun, mais je n'allais pas pour autant m'empêcher de l'interroger davantage.
- Rien ne vous empêche de nous dire ce qui, selon vous, va se passer ensuite, ai-je poursuivi. Quel est le prochain coup de cette partie d'échecs ?
- Ce que tu ne comprends pas, c'est qu'aux échecs il faut être capable non seulement de penser au prochain coup, mais aussi de voir six ou sept coups à l'avance. Les bases qui vont nous permettre de décider des prochaines étapes se trouvent ici, a-t-il affirmé en tapotant les feuilles qu'ils avaient posées sur la table. La ressource la plus précieuse dont nous disposons, ce sont les gens auprès de qui nous avons mené cette enquête et les compétences qu'ils possèdent.
- Même si vous refusez de nous dire quelles sont vos compétences à vous ? ai-je demandé. Peut-être que vos compétences, ajoutées à ce que vous avez vu, constituent la clé dont nous avons besoin pour sortir de cette crise. Vous devez nous le dire, dites-le à ma mère.
Il a esquissé un sourire.
- Peut-être qu'il serait temps pour moi de...
Le bruit caractéristique d'un coup de feu l'a interrompu.
Ma mère s'est redressé sur sa chaise.
- D'où pensez-vous que ça venait ?
- Difficile de le dire avec certitude, il n'y a eu qu'un seul coup de feu. Ça pourrait venir du centre commercial ou...
Des tirs nourris ont alors éclatés. Les coups de feu étaient si nombreux que j'aurais été bien incapable de dire à quel moment l'un s'arrêtait et le suivant commençait !
Afficher en entierÀ l'exception des piétons et des quelques cyclistes qui défilaient devant nous, j'étais le seul à circuler sur la voir publique. Nous étions au centre de l'attention générale. Je me sentais presque coupable de rouler en voiture pendant que tous les autres devaient user leurs souliers.
Sans crier gare, un individu a bondi du trottoir et a surgi devant ma voiture en agitant les bras frénétiquement. J'ai donné un coup de volant qui m'a permis de l'éviter sans difficulté. Tandis que nous poursuivions notre route, il a proliféré un flot d'injures qui ont réussi à prénétrer par la vitre ouverte.
Droit devant, l'intersection était partiellement bloquée par des voitures et les personnes qui grouillaient tout autour. La voie à suivre n'était pas du tout évidente. J'ai ralenti, mais Herb s'est penché vers moi et a appuyé sur le klaxon, qui a aussitôt retenti. Les gens se sont rangés avec lenteur sur le côté, certains lançant même des regards furieux sur notre passage.
- Continue d'avancer, a ordonné Herb.
Nous nous sommes engouffrés dans la brèche.
- Il ne faut surtout pas t'arrêter. Tu ne peux rien faire pour eux. Poursuis ta route.
- Jusqu'où ?
- Rends-toi au magasin Jamison Pools, dans le petit centre commercial de Burnham Road, pas très loin du pont.
- Mais vous n'avez pas de piscine.
- Je veux profiter de l'occasion.
- Pour acheter une piscine ?
- Non, bien sûr. Tes parents me laissent utiliser la vôtre à volonté. Tu sais où se trouve le vendeur de piscines, non ?
- Je sais où il est, mais j'ignore toujours pourquoi nous allons là-bas.
- Pour acheter du chlore.
- Encore une fois, vous n'avez pas de piscine.
- Le chlore est un produit chimique absolument indispensable. C'est l'une des rares choses que je n'ai pas en stock... Regarde, d'autres véhicules qui roulent !
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