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Extrait

Extrait ajouté par anonyme 2018-02-11T08:07:52+01:00

Je me pose parfois la question : que serait devenu mon père si j'étais morte avant lui ? Une roue qui se détache, un pneu qui fait fausse route... J'ai retrouvé ce matin l'article sur l'hérédité, et cette photo où je mange une petite voiture. Quelques pages plus loin, je me suis arrêtée sur celle de Margaret Salinger assise sur les genoux de son père. Nous nous ressemblons un peu. Salinger vit reclus dans sa propriété du New Hampshire. On n'a rien lu de luis depuis trente ans, mais ce n'est pas pour autan un auteur silencieux : il aurait une quinzaine de romans entreposés dans son coffre-fort. J'ai essayé de me mettre à la place de la fillette sur les genoux de son papa, mais je ne n'y suis pas arrivée, comme si la case "portrait de famille" avait été oblitéré dans mon cerveau. Salinger à la bouche ouverte, il parle et se veut convaincant. Il regarde sa progéniture dans les yeux. Margaret se tortille les mains, attentive et boudeuse. Peut-être est-il en train de lui raconter la naissance du monde. Ou de lui expliquer qu'il faut aller faire la sieste si elle veut être en forme pour la promenade. L'image d'un bon papa, en somme, avec son cortège de souvenirs délicieux : les projections des films de Hitchcock dans le salon et le bruit de la pellicule giflant la paume lorsqu'elle s'échappe du projecteur, cette partie de frisbee avec les dauphins de l'aquarium de Miami ou ces pièces de monnaie qu'il donnait sans compter pour alimenter le juke-box. Mais en marge de ce portrait réjouissant, ou plutôt venant l'assombrir, se dessine sous la plume de sa fille la figure d'un gourou maléfique naviguant entre les croyances sectaires, du néo-bouddhisme à la scientologie, infligeant à sa famille des séances d'acuponcture avec des cure-dents et ne supportant de la part de son entourage aucune défaillance. Dans un monde, écrit Margaret Salinger, tout défaut est une trahison et fait de vous un moins que rein. Elle parle de la cabane dans les bois où il s'enfermait pour travailler. Très jeune, elle avait pris l'habitude de lui apporter son déjeuner. Son père n'avait été obligé de lui interdire de regarder ce qui traînait sur son bureau. Margaret n'a jamais lu la moindre de ses notes : elle s'appliquait à détourner le regard pour éviter d'en prendre connaissance, ne serait-ce que par inadvertance. Je me revois dans le salon, déchiffrant en cachette les titres des romans. On peut aisément imaginer ce que fut pour salinger la lecture du livre de sa fille, lui qui avait sur si ben imposer à ses proches sa discrétion maladive. Sûrement de quoi se brouiller à vie avec elle.

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