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"Non je n' étais ni malheureuse ni effrayée. En cet instant, j'étais juste résignée."
Afficher en entier« Réveille-toi ! »
Une douce voix résonna au creux de mon oreille et me fit frissonner. J’ouvris les yeux lentement sur un ciel que la lune pleine éclairée de sa blancheur.
« Alexianne ! »
Je tournai la tête vers la droite, là d’où semblait provenir ce si beau son mais ne trouvai qu’un magnifique papillon aux ailes d’un rouge sang qui posé sur ma main semblait danser sous les rayons blancs.
Je regardai autour de moi, essayant de comprendre où j’étais et mis quelques secondes avant de me rappeler.
Et ce rappel fut brutal.
Depuis combien de temps étais-je allongée là sur le pont de ce yacht, à même le sol ? Je me souvenais m’être réveillée vers treize heures, après avoir passé une nuit chaotique, j’avais avalé un verre d’eau et je m’étais affalée au soleil. Il m’avait d’abord réchauffé même si je gardai toujours en moi cette impression de froid, comme si mon cœur avait été gelé. Ensuite, j’avais commencé à sentir sa brûlure sur ma peau mais n’avais pas eu la force de me relever. Cette douce torture, ce feu me donnait l’impression d’exister à nouveau. J’étais vivante puisque je souffrais, non ?
Afficher en entier« Ton soldat est mort. À la place, il y a un macchabée est la seule chose qu'il souhaite, c'est de s'assurer une descendance. »
Afficher en entier« Comment j'avais pu ne pas le voir ? Ils étaient tous identiques pour moi. La peau grisâtre, les yeux rouges et l'envie de sang. Jamais je n'avais remarqué que seuls les hommes revenaient. »
Afficher en entier« Une affiche « Vaccinez-vous contre la grippe ! » était accrochée sur un des murs et m'aurait presque fait rire si j'en avais la force. »
Afficher en entier« Immédiatement, j'ai rampais jusqu'au bidon d'essence que je gardais toujours près de moi et m'en aspergeais sans lésiner. Je ne sentais plus sa brûlure, ma peau était maintenant habituée et l'odeur qu'elle dégageait me donner une impression de sécurité. Ce ne pouvait être des contaminés, pas ici, en plein milieu de l'océan… »
Afficher en entierJe regardais la femme qui était endormie devant moi et la comparais avec celle sur la photo.
C'était deux personnes différentes...
Physiquement déjà celle sur la photo avait des formes rondes alors que mon Alexianne était presque cassable tant elle était fragile et amaigrie. Mais le physique comptait peu pour moi, ce qui me choqua ce fut son visage. Elle aussi elle regardait cet homme avec un amour immense qui me brûla la poitrine. Elle était amoureuse et cela se voyait.
Je retournais la photo pour y lire " mon amour, ma vie, mon Louis" suivie d'une écriture moins délicate " la raison de mon retour, la femme de ma vie, mon Alexianne".
Octobre 2016.
Je posais la photo sur la commode. Voilà pourquoi elle me fuyait. Son coeur était déjà à quelqu'un d'autre
Afficher en entierD'un geste presque insultant elle me demanda de me placer face à eux.
— Présente-toi !
Je la fixais un moment avec, je l'espérais un regard mauvais. Quoi, on était de retour à l'école?
— Je m'appelle Alexianne Le Marchal, j'ai vingt-six ans et je viens de France.
— Comment es-tu arrivée ici ? continua-t-elle sur le même ton.
— Par la poste.
Je pense que tout le monde savait comment j'étais arrivée là, non ? Elle me fusilla du regard et je repris.
Afficher en entierJe voyais les faisceaux des lampes qui se dirigeaient en trois positions différentes. J'étais stressé, ça aurait dû être moi ! Même s'il était vrai que j'avais une confiance absolue en William, je ne voulais pas qu'il court le moindre risque. Ni lui, ni les autres.
— R.A.S sur le pont, dit Jérémy.
— Faites gaffe, il y a une odeur d'essence ! intervint William.
— R.A.S en bas, il n'y a personne sur ce bateau ! Putain de bordel ... hurla Lionel. Un sifflement strident retentit quand sa radio s'écrasa avec fracas.
— Lionel qu'est-ce qui se passe ? hurlais-je.
— Quelqu'un m'a bousculé et m'a donné un coup de poing avant de s'enfuir à l'avant, dit - il abasourdi.
Au loin, les lumières des lampes-torche se regroupaient sur le pont. Trois faisceaux, ils
étaient tous là.
— Enzo, quelqu'un s'est jeté à l'eau, sans doute un contaminé, me dit William.
— Lionel serait mort si c'était le cas, les contaminés ne fuient pas, dis-je nerveusement.
C'était un homme, effrayé sans aucun doute, assez costaud pour mettre Lionel à terre.
Afficher en entier— Putain, c'est quoi cette odeur d'essence ? dit Anna en entrant.
— Anna, tu pourrais baisser d'un ton, s'il te plaît. Elle se pinça le nez.
— C'est elle qui pue comme ça !
— C'est de l'essence... Et oui, c'est elle.
Pourquoi d'ailleurs ? Cette fille était un vrai mystère. Anna la dévisagea avec dédain.
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