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« – Vous, vous avez un don, devina Brigitte après avoir posé sur sa petite table ronde plusieurs paquets de cartes de différentes dimensions. Et votre cousin aussi !
Saisie par cette première révélation, la jeune princesse retint son souffle.
Le boudoir était aussi étroit que le salon. L’unique fenêtre était masquée par un grand drap noir et le plafond avait été peint de la même couleur. Quelques étoiles jaunes, découpées dans du carton épais et collées sur les murs, apportaient une touche de mystère. Sept bougies, disposées dans des bougeoirs en mosaïque, dispensaient une lueur grasse et tremblotante. Malgré le parfum familier de sa mère et celui, plus léger, qui se dégageait des cheveux propres de la voyante, la fillette se sentait nerveuse.
Brigitte fixa Éolia dans le fond des yeux, puis elle déclara brusque-ment :
– Commençons… »
Afficher en entier« Ils rejoignirent le colonel, qui les salua.
– C’est ici que vont être exposés les bijoux de la couronne ? interrogea le petit prince.
– Oui, Votre Altesse, répondit l’officier, qui ne cessait de jeter des coups d’œil appuyés en direction de la princesse.
Il distribua quelques ordres à des agents en civil, puis ajouta :
– À partir de vendredi soir, cet endroit sera noir de monde.
Ses hommes et lui avaient travaillé fort pour mettre au point l’itinéraire des camions blindés chargés de transporter les joyaux. Et plus encore pour sécuriser cette vieille tour datant du Moyen Âge.
Monsieur X désigna l’ensemble du rez-de-chaussée d’un geste ample de la main.
– C’est ici que les visiteurs seront accueillis. Devant nous se trouvent les guichets munis de détecteurs de métaux, comme dans les aéroports. À gauche, en entrant, nous avons installé les toilettes. Il y en aura à chaque étage. Et, à droite, une guérite sera occupée en permanence par deux agents de sécurité. »
Afficher en entier« – Et si nous allions voir là-haut ce qui se passe vraiment ? dit-elle, finalement libérée de ses angoisses de la journée.
– Bien dit ! approuva Arnaud. Donnez-moi vos mains.
Paloma tendit la sienne, mais la princesse était réticente.
– Pour quoi faire ? demanda-t-elle, soupçonneuse.
– Eh bien, pour escalader la tour !
De mauvaise grâce, la fillette prit la main du garçon : elle était chaude et ferme.
– J’ai compris ! Nous allons…
Avant qu’elle ne termine sa phrase, Éolia se sentit toute légère. Ses épaules et ses bras ruisselèrent de poudre d’or. Tous trois s’élevèrent du sol et longèrent la façade de pierre.
L’ascension fut si rapide qu’Éolia crut que son cœur remontait dans sa poitrine. Pour leur part, Arnaud et Paloma lançaient des «yééé !» et des «olé!» dans le ciel zébré par les fusées du feu d’artifice. »
Afficher en entier« Essoufflés d’avoir grimpé d’étroites volées d’escaliers, les deux enfants étaient adossés aux parois de pierre. Vingt mètres plus bas se tenaient les visiteurs accompagnés de leurs guides.
– Elle doit sûrement être très en colère ! haleta Frédérik, les joues toutes rouges.
Rivée à ses jumelles, Éolia étudiait les visages, quand elle repéra soudain le chignon d’une vieille femme.
– Je l’ai trouvée ! s’exclama-t-elle.
Au même instant, comme si elle l’avait entendue, Madame Étiquette leva son nez crochu en direction du sommet de la tour sud, et cligna des yeux derrière ses lunettes.
– Oh ! Oh ! fit Éolia en se retenant de rire.
– Elle nous a vraiment vus ?
La gouvernante grimaça puis se faufila au milieu des gens qui écoutaient poliment les explications de leur guide.
– Qu’est-ce qu’on fait ? »
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