Extraits

Il ne s’en plaignait pas, sa vie de célibataire lui convenait à la perfection. Pourquoi s’emmerder avec une femme ? Ce qui était certain, c’est qu’aucune n’emprisonnera son cœur. Il n’était pas fait pour en aimer qu’une seule.

Son père, Joaquim Blake, aimait et respectait les femmes. Ce qui ne l’empêchait nullement de s’en servir pour satisfaire uniquement ses besoins sexuels.

Comme il le disait si bien : Je suis né pour baiser. Ou encore : Je baise donc je suis.

Il avait enseigné à Warren et au frère de ce dernier, Dean, que beaucoup de femmes ne demandaient et n’attendaient que ça.

Et que tant qu’il y avait des chattes à baiser, ils ne devaient pas s’en priver. C’était le credo de son père.

Un credo dont il avait également fait le sien depuis longtemps. Toutes y passaient : célibataires, en couple, futures mariées, mariées, mères de famille, divorcées.

Krysea et son frère Vayne arrivèrent dans le quartier d’affaires de Berkeley, devant le grand immeuble de Wesko-Norr.

— Est-ce que ma présence est vraiment nécessaire ? demanda la jeune femme en redressant la jupe de son tailleur crème, alors qu’ils sortaient de la voiture de

Vayne.

— Tu es mon assistante, j’ai besoin de toi pour cette réunion.

Il ne put retenir un sourire amusé en la regardant se tortiller dans sa jupe, essayant de la faire descendre plus bas sur ses cuisses.

— Qu’est-ce qui m’a pris de mettre une jupe aussi courte ? pesta-t-elle.

— Tu es parfaite, dit Vayne, rassurant.

En arrivant au rez-de-chaussée, ils se dirigèrent vers l’ascenseur. Krysea se regarda dans le miroir et soupira. Ce que lui renvoyait son reflet la faisait vraiment passer pour une fille qui ne demandait que… ça.

Son col roulé de la même couleur que sa chevelure, couleur noisette, se plaquait comme une seconde peau sur sa poitrine, mise plus en évidence par sa veste qui lui cintrait la taille.

La jupe lui arrivait mi-cuisse, dévoilant des jambes dorées, allongées par ses escarpins noirs.

Son opulente chevelure cascadait sur ses épaules.

— Regarde-moi, j’ai l’air d’une… escort. Mais qu’est-ce qui m’a pris de m’habiller de cette façon ? répéta-t-elle encore une fois.

— Eh bien, au moins, les gens de Wesko signeront les yeux fermés, lança son frère tranquillement.

— Vayne ! s’exclama-t-elle, offusquée par ce qu’il venait de dire.

— Je plaisante, dit-il en riant.

— Ce n’est pas drôle, reprit-elle, fâchée.

— Tu es adorable quand tu boudes, lança-t-il avec un clin d’oeil. Crois-moi, tu es parfaite.

Elle leva les yeux au ciel.

L’ascenseur les conduisit au cent vingtième étage.

Ils se dirigèrent vers l’hôtesse d’accueil qui offrit son plus charmant sourire à

Vayne, malgré la présence de la jeune femme à ses côtés.

Krysea sourit intérieurement. Son frère était effectivement très bel homme. Il faisait toujours un effet incroyable aux femmes. Elles venaient à lui, sans qu’il ne lève le petit doigt.

Avec ses cheveux neigeux, ses yeux vairons – argenté pour l’un, doré pour l’autre – il était irrésistible et si mystérieux. Les femmes étaient folles de ça.

Maintenant qu’il était marié, il ne regardait plus qu’une seule femme :

Kalissandre, son épouse.

— Qui dois-je annoncer, susurra l’hôtesse en s’humectant les lèvres de façon suggestive.

— Vayne Masterton et son assistante, dit-il de sa voix grave et profonde.

Krysea se demanda si la fille n’avait pas trempé sa culotte en l’entendant parler.

— Bien sûr, monsieur Masterton, je vous annonce de suite.

Elle quitta son poste et passa devant lui en roulant des fesses pour aller frapper

à la porte d’un bureau sur la gauche, alors qu’elle aurait pu utiliser l’Interphone.

Ce qui amusa Vayne.

Elle revint vers eux et se planta face au jeune homme.

— Monsieur Sherman arrive, dit-elle avec un petit sourire séducteur.

— Merci, dit Vayne, poliment.

— À votre service, monsieur Masterton, susurra-t-elle.

— Le message est clair, je crois qu’elle a le feu aux fesses, chuchota Krysea.

— Eh bien elle cherchera quelqu’un d’autre pour l’éteindre, répondit-il simplement.

Alors qu’elle rangeait son téléphone, son regard croisa celui d’un homme, assis à deux tables d’elle. Il la fixait intensément. Ses yeux restèrent accrochés aux siens durant quelques secondes. Elle les détourna au bout d’un moment, gênée.

Elle termina sa limonade et se leva en laissant des pièces sur la table.

Warren regarda la jeune femme s’éloigner en la suivant des yeux. Un mois maintenant qu’il la voyait venir dans ce café et prendre une boisson sur la terrasse extérieure.

Il ne l’avait pas encore abordée, ce qui était étonnant de sa part. En général, il ne perdait pas de temps quand une femme lui plaisait.

Avec celle-là, il avait pourtant envie de prendre son temps. L’observer était devenu une sorte de jeu.

Il aimait les femmes ravissantes en particulier. Celle-là était d’une beauté hors du commun. Pourtant, autour de lui, dans ce café, les jolies filles ne manquaient pas.

La première fois qu’il l’avait vue, il avait senti son ventre se serrer. Seules les très belles femmes lui produisaient cet effet.

Elle avait des yeux extraordinaires : gris lumineux. Il se demanda s’ils prenaient une teinte orageuse lorsqu’elle était en colère ou lorsqu’elle avait un orgasme. Sa verge frémit à cette pensée érotique.

Elle devait mesurer au moins un mètre soixante-dix, portait toujours des jeans ou de longues jupes, avec des tee-shirts ou blouses la plupart du temps, des baskets ou chaussures plates.

Il ne l’avait encore jamais vue avec une tenue sexy. Ce qui avait pour effet de pousser son imagination très loin.

Il aimait l’élégance chez les femmes. Malgré ses tenues basiques, elle dégageait une certaine classe et possédait ce petit quelque chose en plus qui attirait irrémédiablement le regard.

Et par-dessus tout, il la trouvait très à son goût.

Lorsqu’elle chaussait ses lunettes et qu’elle repoussait la masse de sa chevelure sur un côté de son épaule, son air sensuel et coquin se révélait.

Elle ne devait pas être consciente de l’effet qu’elle produisait chez les hommes, par ce simple geste. Si cela fonctionnait sur lui, les autres devaient en

être également victimes.