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Extrait ajouté par TerverChante57 2018-07-17T12:09:36+02:00

Cette nuit-là, Maggie resta un peu plus longtemps, veillant à ne pas laisser le sommeil l'emporter tout à fait. C'était son jour de congé. Il faudrait juste qu'elle remonte dans l'Aile des vierges avant que les volets ne s'ouvrent.

Sir John n'avait pas l'habitude de la tenir dans ses bras, après. Ce n'était pas ce qu'ils faisaient. Maggie ferma les yeux, bercée d'une douce somnolence, se repliant en chien de fusil dans un coin du grand lit. Juste cinq minutes, se dit-elle. En plus, c'était la dernière fois, non ? Alors juste cinq minutes.

Dans son dos, elle percevait la respiration régulière de Sir John, plus loin le petit vent qui jouait dans les arbres, et, encore plus loin, la mer qui s'allongeait au pied des falaises vertes....Le mélange de tous ces murmures agissait comme un sédatif.

Le bras autour de sa taille la fit doucement rouler de l'autre côté, et, égarée, Maggie se retrouva au creux de l'épaule de Monsieur. Les yeux grands ouverts dans le noir, elle se glaça quand il prit sa main pour la poser sur sa poitrine. Oh merde, il dormait et la prenait pour une autre.

"Votre mari, dit-il après s'être éclairci la voix. Qu'est-il arrivé ?

- Pardon ?" articula-t-elle, tétanisée.

Sir John fit tourner l'alliance de Will autour de son annulaire.

"Où est-il mort ? Normandie ?

- Non, pas du tout, il est tombé d'un toit."

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Extrait ajouté par TerverChante57 2018-07-17T12:24:33+02:00

Mon Dieu, se dit Maggie, le coeur battant à lui faire mal. Mon Dieu. Elle était dans sa chambre de l'Aile des vierges, on tambourinait à sa porte en pleine nuit, et sans vouloir le croire elle savait qui c'était. Ce n'était pas possible. Il ne pouvait pas faire ça.

Elle se leva dans le noir, se cognant à la table de nuit. La douleur aveugle lui donna la nausée, elle déverrouilla la porte avec des larmes plein les yeux.

"Maggie !"

Sir John était ivre, elle le vit à ses yeux brouillés, sentit l'odeur douceâtre du whisky et de la cigarette.

Derrière lui, sous la loupiote du couloir, Maggie distinguait Bertha Stanfield tenant son peignoir à deux mains près de son cou, s'asphyxiant devant la scène.

Et puis Annie la Rousse et Colin, accourus, et Kitty, effarée. Et d'autres, peut-être.

"Monsieur, s'étranglait la grosse Bertha.

- Maggie, l'ignora-t-il. Ne t'en va pas, Maggie."

Seigneur, le majordome avait parlé. Voilà pourquoi Sir John était là, dans cet état, pour elle.

"Monsieur, souffla-t-elle à son tour. Ne faites pas ça.....

- Tu ne peux pas me quitter, Maggie, dit-il en frappant le mur.

- Que quelqu'un aille chercher Baptiste, intervint Annie. Colin, va chercher Baptiste.....

- Maggie...." Sir John s'appuyait au chambranle, tentant de mettre des flammes convaincantes dans ses beaux yeux flous, une mèche de cheveux noirs retombant sur son front. Maggie était dévastée. Exposée.

Mais les autres ne comptaient pas. Elle ne voyait que lui. Monsieur, entendait-elle encore. Monsieur.

"John !"

A travers cette seule syllabe, Maggie ne reconnut pas sa propre voix. "John, arrête !"

L'Aile des vierges fut envahie par un silence irréel, Monsieur semblant se réveiller d'un coup sous les semonces de sa femme de chambre. John.

"Laissez, Mrs Stanfield, murmura Maggie. Je m'en occupe. Que tout le monde retourne se coucher. S'il vous plaît."

Et devant les yeux effarés d'une galerie de domestiques en plein séisme, la petite emmerdeuse gauchiste attira à elle l'honorable Sir John Lyon-Thorpe, le claquement de la porte résonnant en une déflagration sociale.

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Extrait ajouté par LosUnivers 2024-04-13T15:55:33+02:00

— Katherine ne sera pas renvoyée. Je m'y engage."

Maggie se débarrassa de sa poigne d'un geste sec.

"Et pourquoi ?

— Pourquoi ? (Il eut un petit rire, et alla reprendre sa place derrière son bureau.) Vous êtes formidable. La raison pour laquelle elle était licenciée ne vous convenait pas, il vous en faut maintenant une parce qu'elle ne l'est plus ? Maggie, vous êtes une emmerdeuse professionnelle."

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Extrait ajouté par LosUnivers 2024-04-13T15:52:49+02:00

Maggie n'avait pas fermé les volets, ces volets lourds qu'elle entendait claquer en écho tout du long de l'Aile des vierges sur le coup des 9 heures du soir, quand chacun avait terminé son service – clap clap clap, fin de la représentation. Elle aimait laisser la nature décider des ombres du coucher, des lumières du réveil. Savoir quand la lune était pleine. Ne pas faire barrière au jour, jamais. Le jour, c'était l'espoir qui se levait.

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Extrait ajouté par LosUnivers 2024-04-13T15:51:04+02:00

Mais d'où ses compatriotes tiraient-ils cette propension à vouloir s'étaler partout ? Qu'est-ce qu'était un empire, sinon un complexe mal réglé ?

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Extrait ajouté par LosUnivers 2024-04-13T15:50:15+02:00

Méfiante, Maggie lui jeta un oeil par-dessus son coussin. McMillan mettant une dernière touche à la tenue de Madame, arrangeant une aigrette sur son chapeau : Pippa-ma-chère partait pour Londres renouveler sa garde-robe et celle de ses enfants invisibles pour l'hiver prochaine – déjà l'hiver en mai, ces gens courraient toujours après tout, tout le temps.

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Extrait ajouté par LosUnivers 2024-04-13T15:48:44+02:00

À l'avant-veille du grand dîner de printemps, Sir John hantait les couloirs. Il semblait surveiller les arrières de Pippa-ma-chère qui, même droguée au millepertuis, était aussi électrique que les ampoules du lustre monumental du grand salon qu'on testait trois fois par jour. Maggie se demandait d'ailleurs bien à quoi cela servait, puisqu'en général une ampoule qui claque ne prévient pas, mais bon : ces gens-là aimaient se donner l'illusion de l'omnipotence.

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Extrait ajouté par LosUnivers 2024-04-13T15:47:08+02:00

"Encore perdue ?"

Maggie s'arrêta net, levant les yeux. Sir John se tenait sur le perron, fumant une cigarette.

"Oui, Monsieur. Votre château est un traquenard."

Elle avait bien le droit de plaisanter. Il l'observa pendant qu'elle époussetait sa jupe, un éclat rieur dans ses yeux verts. "À qui le dite-vous", répliqua-t-il.

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Extrait ajouté par LaraJivago 2023-05-22T10:58:28+02:00

Oh, misère, le railla-t-elle. Vous m'en voyez navrée pour l'avenir de votre maison. Mais qu'en t-il de Kitty demain, c'est tout ce qui m'importe.

Il eut un sourire patient qui fit passer dans l'esprit de Maggie une fugace mais graphique-idée de meurtre.

« Je vais vous expliquer, dit-il. Là où vous imaginez un droit du travail, il n'y a en Angleterre que la Common Law. Ce qui veut dire que les litiges sont réglés qu'en fonction des principes généraux d droit commun.

- Dans ce cas, c'est de la discrimination. Je le répète, Monsieur.

- Discrimination? Il n'y a rien à ce sujet dans la loi britannique. Même si... Katherine s'adressait au tribunal. Ce serait long et coûteux.

C'est injuste. Vraiment ignoble. Peut-être, mais cela permet à de pauvres aristocrates saignés par l'État de continuer à employer des gens de maison, sans craindre les ennuis s'ils ont à les licencier. S'ils n'ont plus assez d'argent pour payer, par exemple. C'est le principe de la liberté de contrat en fonction des conditions du marché".

Maggie le considéra du fond de son fauteuil, incrédule. Elle aurait vraiment préféré qu'il soit un séduisant imbécile - les capacités intellectuelles du plus joli spécimen d'homme qui lui avait été donné de voir étaient une injustice totale. En plus, elle avait sous-estimé son cynisme.

« Mon Dieu, mon Dieu, siffla-t-elle. Ne me faites pas croire que Madame vire Kitty en raison d'une mauvaise situation financière ! Je suis sûre que son shopping londonien correspond peu ou prou à cinq ans de gages...

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Extrait ajouté par LaraJivago 2023-05-22T10:50:44+02:00

Pour résister à la bascule, elle se plongea dans la lecture austère du Times. La campagne de Birmanie touchait à sa fin, les Anglais avaient repris Rangoon à l'Empire du Japon, envahisseur de la colonie depuis 1942. Colin va être content, ricana-t-elle en croquant sa pomme. En revanche, le processus de décolonisation de l'Inde se poursuivait avec l'envoi de missions britanniques chargées de préparer une Constitution. Mauvais point, mon gros. Mais d'où ses compatriotes tiraient-ils cette propension à vouloir s'étaler partout? Qu'est-ce qu'était un empire, sinon un complexe mal réglé ?

Quand elle habitait encore avec sa mère, elle devait lire The Guardian tous les jours. Pour son édification sociale et politique, Elizabeth entourait les articles intéressants avec un crayon de couturière, noir et gras - c'était bien la seule chose à laquelle il lui servait, sa mère savait à peine repriser une chaussette.

En 1936, Maggie avait ainsi pu saluer la victoire du Front populaire en France - le gouvernement du socialiste Léon Blum comportait des femmes, pour la première fois -, et les lois sociales comme la semaine des quarante heures et les congés payés, dont le Royaume-Uni s'inspirerait deux ans plus tard.

Et bien sûr, elle s'était inquiétée de la montée des totalitarismes en Europe complaisance du Premier ministre d'alors, Neville Chamberlain, pour l'Allemagne hitlérienne. Quand Churchill l'avait remplacé en 1940 pour mener la - sa mère fustigeait la guerre, Elizabeth avait affiché une satisfaction retenue elle n'était évidemment pas conservatrice, mais c'était tout de même mieux comme ça.

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