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« Je l’imagine, la nuit, reclus dans la solitude d’une chambre étouffante, harcelé par les fantômes de ceux qu’il a tués, qui viennent pourfendre son sommeil et lui demander des comptes. La question est obsédante : comment arrive-t-il, le matin, le soir, à se regarder dans un miroir sans être horrifié par son visage de meurtrier ? J’imagine que là où il se terre, très loin en Extrême-Orient, il doit bâillonner ces démons intérieurs et ces cauchemars, à coups de larges rasades d’alcool et de pipes d’opium. »
Afficher en entier« À ce stade de notre amitié, notre relation fraternelle s’était quelque peu détricotée. Entre Noël 2008 et Pâques 2010. C’était dans la logique naturelle des choses humaines. Entre seize et vingt-six ans nous nous étions amusés, entre vingt-six et trente-six ans nous avions entamé nos vies d’hommes, voyages, boulots, amours… Xavier s’était marié, il était devenu père, solide et responsable. Entre trente-six et quarante-six ans nous devions assumer nos choix, consolider nos acquis et ne jamais renoncer à de nouvelles expériences. Puis, était arrivée la dernière ligne droite avant la cinquantaine et le premier véritable état des lieux. Qu’ai-je réussi, raté ? Puis-je encore rebondir ? Suis-je fini ? Nous allions bientôt le savoir. »
Afficher en entier« Le lendemain matin, lorsque, devant un café fumant, je racontai mon cauchemar symphonique à Pierre-Jean, mon hôte, il ne s’étonna point. Le studio jouxte le cimetière Montparnasse… il y a même des galeries souterraines qui passent dans le sol… tu imagines le nombre d’artistes enterrés à proximité… Baudelaire, Kosma père, Jacques Demy, Ionesco, Maupassant, Gainsbourg,… toutes ces âmes qui flottent… elles sont venues te saluer… Cette hallucination auditive se nomme paracousie ; elle touche surtout des musiciens qui, inconsciemment, entendent des musiques qu’ils connaissent par cœur et reproduisent la partition que joue l’orchestre. »
Afficher en entierJe repris ma vie parisienne et, un matin, le facteur glissa une large enveloppe en vélin blanc sous ma porte, puis une deuxième de mêmes dimensions. Un carton de mariage annonçait l’union solennelle de Louise et Jean-Gabriel à l’église Saint-Ferdinand suivie d’une réception au Cercle interallié rue du Faubourg-Saint-Honoré et le second invitait au mariage de Valeria, la sœur de Xavier, avec Julien.La cérémonie religieuse se déroulerait dans un petit village de l’Oise, à Méry-sur-Oise, et le dîner se passerait dans les salons du Trianon Palace de Versailles. Les mondanités et l’amour étaient de retour. J’appelai Xavier qui me confirma l’invitation :— Eh oui, on vieillit, ma sœur se marie… je suis ravi…— Et Louise, son mariage ? On y va ensemble ?Il y eut un blanc, puis :— Je n’irai pas… ce serait malsain… non, je ne le sens pas…— Enfin, Xav’ ? Y a prescription… ça va être une belle fête, je vais m’ennuyer sans toi…— Arrête ! Il y aura toute la bande, Simon et Compagnie… et même Élisabeth, alors crois-moi, tu seras bien entouré…— Et toi… où tu seras ?— En retraite, mon ami, au monastère du Barroux avec ma famille… et je prierai pour toi…— Ouais… en attendant, tu vas faire pénitence, tu me prêteras ta bagnole puisque tu me lâches…— Pas de problème… tu viendras chercher les clefs. Elle est garée dans le garage d’Agnès. Ses frères bricolent dessus…— Mais avant, on se voit aux épousailles de ta sœur ?
Afficher en entier„Pour qu’une fête soit réussie, affirmait Marie-Laure de Noailles, il faut qu’il y ait des punis ! »
Elle s
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