Extraits

Puis, en sortant de l'école, je tombai sur elle. Je ne sais pas comment j'avais pu la manquer, mais comme un idiot, j’ai foncé droit sur elle. Les livres et les papiers qu'elle portait tombèrent par terre et elle se pencha immédiatement pour les ramasser. « J’imagine que tu n’as pas l’intention de t’excuser », grogna-t-elle sans prendre la peine de me regarder. Pendant un instant, je ne sus trop quoi dire. Les chaussures en jeans qu'elle portait la faisaient ressembler davantage à une étudiante qu'à une enseignante. Et ce regard… Ce regard. Tout, en fait. Ses lunettes géantes qui lui allaient bien. Pas à la mode comme les filles qui les portaient sans verres correcteurs, mais elles lui allaient légitimement bien. Et son visage avec ses grands yeux et le bouton rose d'une bouche ne montraient aucun signe des huit années qui nous séparaient. Elle ressemblait vraiment à une étudiante. Une étudiante très irritable. « Désolé Mam’zelle Macmillian », dis-je en souriant, alors qu'elle arrangeait ses cheveux hors de son visage et qu'elle équilibrait la pile de livres sur une hanche. Le mouvement était souple et confiant, comme si elle avait l’habitude. « Passe un bon week-end, jeune Maître Turner », dit-elle en me frôlant. « C'est comme ça que les professeurs sont censés parler aux élèves ? » criai-je après elle. Elle n'avait pas pris la peine de répondre en s’éloignant, mais je pus voir le début d'un sourire au coin de sa bouche avant qu'elle ne disparaisse de ma vue. Et juste comme ça, j’étais à nouveau aspiré dans cette obsession malsaine.