Commentaires

Je ne suis pas mécontente d'avoir terminé ce livre. Ce n'est pas du tout ce que je lis habituellement. Ce changement n'a pas été désagréable d'ailleurs, je ne regrette pas cette découverte. C'est une bonne chose d'élargir ses horizons.

Ce qui explique cette note, c'est avant tout le ton du livre et le narrateur, que j'ai trouvé assez pompeux/présomptueux.

Ce qui m'a surtout intéressée dans ce roman, c'est ce regard de l'intérieur sur le système carcéral et les lois françaises. C'est un sujet dont on parle peu et dont on ignore, en fin de compte, beaucoup. Avoir ce regard depuis l'intérieur était prenant. Cela fait également froid dans le dos quand on découvre que certains représentants de la loi s'amusent à "torturer", agresser ces hommes qui n'ont pas demandé à être là (ce n'est pas vrai pour tous, certains méritent leur place en prison).

Ce qui m'a révoltée, c'est la façon dont le système a "abusé" de ses pouvoirs pour s'en prendre à Michel Vaujour. Les débuts du narrateur avec le milieu carcéral sont en partie dû à ses actions mais aussi parce qu'un certain flic, aidé d'un juge, a tenu à garder Vaujour éloigné. Même si je condamne les actes répréhensibles du narrateur, je trouve ça écœurant qu'il ait écopé d'une peine plus importante à cause d'un homme qui avait les bonnes relations. Ca ne justifie pas tout mais je peux comprendre que faire confiance au système judiciaire soit compliqué après un tel acte.

Le parcours de Michel Vaujour est bien rendu. Le découpage du livre permet de cerner toutes les étapes et moments forts qui ont marqué le cheminement de Vaujour vers plus de calme et de sérénité. Cette progression permet de mieux cerner le personnage.

Venons en maintenant à ce qui m'a freinée tout au long de ma lecture : le ton, assez pompeux, du narrateur. Je ne connais pas Michel Vaujour, je ne sais pas comment il s'exprime habituellement mais...je n'ai pas aimé le ton avec lequel il narre son histoire. C'était à la fois un mélange de condescendance et de colère. En tout cas, c'est ainsi que je l'ai ressenti. Il semblait fier de ses actes, de ses évasions et dans le même temps, il est en guerre contre le système.

Je ne doute pas qu'il y ait aussi beaucoup de sincérité dans ces mots. Les derniers chapitres notamment, où il témoigne son affection pour Jamila, sont sans aucun doute très sincères ^^

Je retiendrai toute la partie sur l'exploration de nos prisons. C'est une réalité qui fait un peu froid dans le dos. Et je ferai abstraction de ce personnages dont les valeurs heurtent les miennes, ce qui explique sûrement que je n'ai pas adhéré à sa façon de s'exprimer.

Une lecture intéressante, une tranche de vie que je ne suis pas mécontente d'avoir lu...même si j'ai mis très longtemps ^^'