l'amour, surtout l'amour

Je tiens tout d’abord à remercier les Éditions Ex Æquo pour ce service presse, que j’ai mis beaucoup de temps à lire car, comme vous le savez, parfois ce n’est pas le moment !

Ce recueil, au travers de 3 nouvelles, nous parle comme son titre nous l’indique, de l’Amour, mais pas n’importe lequel. L’Amour qui se questionne, celui de la maturité. L’amour réfléchi. Celui qui se fait tendre ou qui se fait passion. Celui qui est une évidence également. Et ces histoires ont constamment en toile de fond l’Art, l’art qui se nourrit de l’amour ou au contraire du manque de celui-ci. L’Art qui prend trop de place également, et qui supplante le sentiment amoureux. Mais n’est ce pas parce qu’il est trop tiède justement ?

Vous imaginez bien que ces textes ont su toucher ma corde sensible d’artiste ! J’avoue même un gros coup de cœur pour le premier, qui m’a semblé plus tendre et poétique, les mots glissant sur moi comme une caresse. La psychologie des personnages est très forte et il se dégage beaucoup d’émotions de ces mots alignés avec talent. J’ai un peu moins aimé les deux suivants, surtout le dernier que j’ai trouvé heurté par ses phrases courtes et agressives. Mais peut-être avais-je juste laissé passer le moment ?

Dans tous les cas, j’ai trouvé qu’il se dégageait de ce recueil un sentiment de mélancolie noyée dans le temps qui passe, empli de doutes, de drames et de passion aussi. Ce temps qui nous file entre les doigts et qu’il nous faut rattraper. Ce temps de l’Amour serait-il d’ailleurs nécessaire à l’écrivain pour écrire, à l’artiste pour peindre ? L’Art et l’Amour entreraient-ils alors dans un cercle vicieux ? Celui où l’Amour serait nécessaire à la création en même temps qu’il serait difficile de concilier les deux ? Autant de questions que les personnages se posent, nous posent et dont il nous faut trouver nous même les réponses, grâce à ces couples ordinaires nés d’une plume qui ne l’est certainement pas !

L’amour, surtout l’amour. Trois mots. Trois nouvelles. Trois hommes. Différents ? Ce n’est pas certain. Ils sont auteurs dont la plume s’est nourrie d’une muse. Mais leur muse les a quittés. Ils l’aimaient, mais n’ont pas su la garder. Et le désir qui les brûle aujourd’hui ne suffit pas à attiser leur création artistique.

Dans ce recueil mettant en scène trois générations d’hommes, l’auteur nous montre qu’au-delà de l’envie qui enflamme les sens, l’amour seul a le pouvoir de sublimer l’art.