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Lu en septembre dernier. Un livre qui a reçu le prix Renaudot des lycéens en 2019.

À travers le portrait de femmes émouvant, le roman nous renseigne sur le milieu psychiatrique en France au 19e siècle, et plus précisément sur le traitement des "hystériques" du professeur Charcot : ces femmes internées et devenues de véritables cobayes humains, à la merci d'une spécialité médicale encore balbutiante et terriblement maltraitante...

« Chaque année à la mi-carême se tient un très étrange Bal de Folles », le tout Paris est présent en compagnie de femmes déguisées en colombines ou encore en gitanes, ce bal est en faite l’une des dernières expériences de Charcot, brillant psychiatre de son époque, qui désire faire de ces « folles » des femmes comme les autres à travers l’art. Difficile de ne pas être ému par ces destins, aussi je suis entré dans le roman comme on pénètre dans une danse débridée. Ce premier roman allie à la fois la psychiatrie et la condition (déplorable) de la femme au XIXe siècle, les personnages ont beaucoup à nous apprendre, loin des clichés, loin des jugements aussi. Le livre est bouleversant et nous fait passer par tout un panel d’émotions mais surtout révoltant vu les conditions de traitements de ses « hystériques », terme fourre-tout de l’époque. On s’indigne, on s’énerve, mais on ressent avant tout et bien là la grande puissance de ce texte, il met en valeur des sentiments universels.

Pour un premier roman c’est une grande réussite, Victoria Mas décroche le prix Renaudot des lycéens qui ont su voir toute la densité du roman qui « met à nu la condition féminine ». Si les chapitres sont un peu longs, une dizaine de pages, ils passent très vite car on est directement plongé sans sommation dans l’univers de l’asile. Une belle réussite.

Chaque année, à la mi-carême, se tient un très étrange « bal des folles ». Le temps d’une soirée, le Tout-Paris s’encanaille sur des airs de valse et de polka en compagnie de femmes déguisées en colombines, gitanes, zouaves et autres mousquetaires.

Réparti sur deux salles – d’un côté les idiotes et les épileptiques ; de l’autre les hystériques, les folles et les maniaques – ce bal est en réalité l’une des dernières expérimentations du célèbre neurologue, le Professeur Charcot, désireux de faire des malades de la Salpêtrière des femmes comme les autres. Parmi elles, Eugénie, Louise et Geneviève, dont Victoria Mas retrace le parcours, dans ce premier roman qui met à nu la condition féminine au XIXe siècle.

Ce roman rend hommage à ces femmes internées non parce qu’elles étaient malades mais parce qu’elles dérangeaient. L’époux, le père ou tout simplement la société pouvaient décider de leur internement sans qu’elles aient leurs mots à dire, sans certificat médical, sans même un comportement constituant un danger pour elles-mêmes ou pour les autres. Simplement parce qu’elles étaient gênantes ! Pour un peu de caractère et de contestation elles étaient mises au banc de la société. Une fois hospitalisées, il leur était extrêmement compliqué de prouver leur « normalité ». Et là, à l’hôpital de la Salpêtrière des médecins en pleine étude des maladies psychologiques utilisaient des moyens peu orthodoxes, afin de mettre fin à une « crise » (panique, épilepsie...). C'est l'époque où le Professeur Charcot travaillait sur les manifestations de l'hystérie. Devant ses étudiants admiratifs, il menait des expériences affreuses sur ses patientes, pour tenter de les "guérir" par le biais de séances d'hypnose, de puissantes douches froides, des électrochocs - ce qui ressemblait plus à de la torture qu'autre chose.

A travers l'histoire d'Eugénie, qui a le tort de posséder des pouvoirs de communication avec les morts, Victoria Mas nous convie au quotidien des habitués du service de psychiatrie, patientes et soignants, et c'est toute la détresse de ces femmes qui apparait entre les lignes. Le célèbre Bal des Folles existait réellement. Il s'agissait d'une fête populaire, qui avait souvent lieu le jour du mardi gras, fin février. Les bourgeois et les personnes hautement placées dans la société venaient à cette cérémonie pour côtoyer des femmes jugées malades, les « épileptiques », alors appelées les « hystériques », qui leur servaient de divertissement. Comme le rappelle l'auteure, "entre l'asile et la prison, on mettait à la Salpêtrière ce que Paris ne savait pas gérer : les malades et les femmes".

Témoignage d'un temps passé, le roman a le mérite de rendre hommage à ces femmes victimes de la « folie « de leur entourage. Sans pathos, basé sur des documents historiques, le roman se lit facilement. L’on frémit d'indignation sur le sort injuste de ces femmes humiliées.

L'écriture de l'auteure est très fluide et agréable. Une histoire prenante qui nous renvoie dans un passé, pas si lointain… Une très belle découverte.

Voilà un roman que j’attendais de lire et dont j’avais lu beaucoup de retours dithyrambiques. Comme souvent lorsque je vois passer ce genre de retour, je m’attends à recevoir une claque en lisant, à être bouleversée. Malheureusement, j’en suis ressortis déçue et mon retour est assez mitigé voir une déception. Je n’ai pas spécialement été touchée par ce roman, je crois que je suis un peu passée à côté.

Effectivement, le sujet traité était la principale raison de ce pourquoi je voulais le lire. J’aime apprendre des faits historiques et là, il est question de femmes internées à la Salpetrière, les méthodes de Charcot et ses expériences.

Cette thématique est pourtant pertinente mais j’ai trouvé que le sujet était survolé. Je m’attendais à beaucoup plus de détails sur la condition des femmes, quitte à ce que ce soit nettement plus dur à lire. J’avais besoin de descriptions, de faits relatés pour être embarqué dans cette histoire.

Au final, je trouve que l’auteur s’est plus focalisé sur le côté « fantastique » avec le don de cette fille qui parle aux morts. Alors, oui ok, c’est pas déplaisant à lire (bien qu’un peu plat pour moi) mais c’était pas ce à quoi je m’attendais. « Le bal des folles » mais, quel bal au final nous est raconté ? C’est de ça dont je voulais qu’on parle mais finalement, le bal des folles n’est qu’un détail dans l’histoire qui ne porte pas là dessus.

Alors évidement certains faits relatés bouleversent, on parle de la condition féminine au 19 eme siècle. Mais pour moi, ce n’est pas assez approfondi, le roman est trop court et pas assez immersif …

Eh ben, je n'arrive pas vraiment à définir ce livre. Je dois dire que je l'ai trouvé beau et triste à la fois. C'est un livre plein de rebondissements et, où beaucoup de femmes se sont retrouvées trahi par des gens en qui elles avaient confiance. Des filles brisées par des êtres chers et réunis dans un hôpital psychiatrique, qui, d'ailleurs, ressemble plus à une prison qu'autre chose.

Si je devais définir en un mot ce livre, ce serait : "déroutant".

Je conseille se livre en espérant qu'il vous plaira à vous aussi.

J'avais beaucoup d'attentes pour ce roman et dès le premier chapitre j'ai été déçue par l'écriture. Je la trouve trop moderne pour décrire une histoire se passant au XIXème siècle et parfois artificielle notamment dans les dialogues. Elle se veut ancienne mais je ne trouve pas le résultat naturel. J'espère que l'histoire me plaira quand même...

Update : je suis déçue qu'un tel sujet, si intéressant, n'ait pas été exploré d'une manière légèrement plus scientifique, en tout cas, un peu moins romancé, je n'ai pas été séduite par ce livre.

Il est bien dommage que le bal des folles se situe dans les dernières pages de ce livre.

19ème siècle. Dans un pavillon de la Salpétrière, le docteur Charcot, spécialiste des maladies neurologiques, fera des expériences sur de nombreuses femmes, jeunes et moins jeunes, placées sur décision de leur famille (parents, maris) suite à des troubles soi-disant "nerveux", (traumatisme durant l'enfance ou bien ne rentrent pas dans une norme de l'époque etc... L'une des principales "malades" entend des voix et a des visions et l'infirmière qui essaie de donner une vie humaine au quotidien à ces femmes sont les deux principaux personnages.

Une immersion dans l'hôpital de la Pitié à Paris à la fin du XIXeme. Dans cet hôpital, on prend en charge les folles... Celles qui dérangent, qui choquent, celles que les bourgeois bien pensants veulent rayer de leur vie. Des questions sur la place de la femme, ses libertés, sa place comme patiente... Très beau

Ce livre est un coup de coeur, il expose la condition des femmes atteintes de troubles mentaux au 19ème siècle. Les personnages sont attachants et ont des histoires super tragique. On rentre très vite dans l'histoire, elle se lit très vite. C'est vraiment une très bonne lecture ;)

Roman choral où l'on suit tour à tour le parcours de Louise ou d'Eugénie, les patientes, et de Geneviève, l'infirmière. Au XIXe siècle, l'internement dans l'hopital psychiatrique pour les femmes est assez arbitraire : le moindre soupçon de folie, d'hystérie, de mysticisme ou tout simplement de rébellion est un motif qui pousse à la dénonciation. Internée pour ne pas correspondre au moule, pour ne pas être dans la norme... le même schéma se répète depuis des siècles.

Proche en esprit de "La salle de Bal", le Bal des folles s'attarde plus sur l'injustice des internements et des traitements que sur les personnages à proprement parler...