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Je suis une page sous ta plume.
J'accepte tout. Je suis une page blanche.
Je garde tout ton bien précieux,
Je le cultive pour te le rendre au centuple.
Je suis le village, je suis la terre noire.
Tu m'es pluie et soleil.
Tu es Maître et Dieu et moi_
Tchernoziom et papier blanc!
Afficher en entierÔ femmes! Pour chacune il était_
Folie et ardeur!
Souvenez-vous avec quelle flamme
Il vous aimait!
Souvenez- vous comme vous
Guettiez chacun de ses regards,
Souvenez-vous des serments
Dans la nuit noire.
Et ne soyez point lâche
Devant sa misérable croix,
Chacune, souvenez-vous en silence
De ses lèvres.
Afficher en entierLa guerre, la guerre!_Encens et icônes_
Les éperons jacassent,
Mais je n'ai rien à faire ni du tsar
Ni des querelles des peuples.
Comme sur une corde fêlée
Je danse_petit danseur
Je suis l'ombre d'une ombre. Je suis lunaire
De deux sombres lunes.
Afficher en entierRivale, un jour je te viendrai;
La nuit plutôt, au clair de lune,
Quand dans l'étang crie le crapaud,
Et quand délire la pitié.
Et, attendrie par le battement
Jaloux de tes paupières,
Je te dirai: je ne suis pas,
Je suis un songe et tu me rêves.
Et je dirai- console-moi,
Mon coeur blessé se tord,
Et je dirai- le vent est frais,
Le ciel brûle d'étoiles
Afficher en entierAvec une immense tendresse- car
Bientôt je quitterai tout ceci-
Je pense aux épaules
Qui porterons ce loup,
A celui qui prendra le plaid douillet
Et cette canne fine à tête de lévrier,
A celui qui portera mon bracelet d'argent,
Incrusté de turquoises...
Et tout ces papiers et ces fleurs
Que je n'ai pas la force de garder...
Ma dernière rime- et toi,
Ma dernière nuit !
Afficher en entierA BYRON
Je pense au matin de votre gloire,
Au matin de votre vie,
Quand démon vous vous êtes éveillé
Et Dieu pour les hommes.
Je pense à vos sourcils
Qui cerclent la flamme de vos yeux,
A la lave du sang ancien
Qui coule dans vos veines.
Je pense à vos doigts- si longs-
Dans vos cheveux bouclés
Et aux regards qui vous dévorent
Dans les salons et les allées
Je pense à ces coeurs que, trop jeune,
Vous n'eûtes le temps de lire,
Tandis que des lunes jaillissaient
Et s'éteignaient pour votre gloire.
Je pense à ce salon obscur,
Au velours penché sur la dentelle,
A vous qui m'auriez dit vos vers
Et moi- les miens- pour vous.
Je pense encore à la poussière
Qui reste de vos lèvres et de vos yeux-
A tous ces yeux qui reposent morts...
A eux, à nous...
Afficher en entierIl en tomba combien dans cet abîme
Béant dans le lointain !
Et je disparaîtrai un jour sans rimes
Du globe, c'est certain.
Se figera tout ce qui fut, --- qui chante
Et lutte et brille et veut :
Et le vert de mes yeux et ma voix tendre
Et l'or de mes cheveux.
Et la vie sera là, son pain, son sel
Et l'oubli des journées.
Et tout sera comme si sous le ciel
Je n'avais pas été !
Moi qui changeais, comme un enfant, sa mine,
--- Méchante qu'un moment, ---
Qui aimais l'heure où les bûches s'animent
Quand la cendre les prend,
Et le violoncelle et les cavalcades
Et le clocher sonnant...
---Moi, tellement vivante et véritable
Sur le sol caressant.
À tous --- qu'importe ? En rien je ne mesure,
Vous : miens et étrangers ?! ---
Je vous demande une confiance sûre,
Je vous prie de m'aimer.
Et jour et nuit, voie orale ou écrite :
Pour mes "oui", "non" cinglants,
Du fait que si souvent --- je suis trop triste,
Que je n'ai que vingt ans,
Du fait de mon pardon inévitable
Des offenses passées,
Pour toute ma tendresse incontenable
Et mon trop fier aspect,
Et la vitesse folle des temps forts,
Pour mon jeu, pour mon vrai...
--- Écoutez-moi ! --- Il faut m'aimer encore
Du fait que je mourrai.
Afficher en entierÀ sa fille
Avec l'hirondelle tu es venue,
À la même heure,
La joie d'un petit corps,
Des yeux nouveaux.
Naître au mois de mars
-- Seigneur, vois-tu le salut ! --
C'est être un oiseau
Sur terre.
Les hirondelles plongent dans le ciel,
La maison est sens dessus dessous :
L'enfant piaille, l'oiseau gazouille
Dehors.
En novembre les journées sont courtes,
Longues sont les nuits.
L'aronde aux ailes bleues --
Outre mers !
Le froid de ces terres rudes
Serre la poitrine délicate.
Les hirondelles ont emporté
L'enfant.
Pauvre couronne au front, immobile,
Des paupières délicates immobile est le bord.
Dors mon enfant, oiselet de Dieu,
Dors, dors !
Afficher en entierVivez! On fane, un jour!
Afficher en entierJ'aimerais vivre avec vous
Dans une petite ville,
Aux éternels crépuscules
Aux éternels carillons.
Et dans une petite auberge de campagne-
Le tintement grêle d'une pendule ancienne-goutte à goutte de temps.
Et parfois le soir, montant de quelque mansarde_une flûte,
Et le flûtiste lui-même à la fenêtre.
Et de grandes tulipes sur les fenêtres.
Et peut-être ne m'aimeriez-vous même pas....
Au milieu de la chambre- un énorme poêle de faïence,
Sur chaque carreau - une image;
Rose, coeur et navire.
Tandis qu'à l'unique fenêtre_
Il neige, neige, neige.
Vous seriez allongé tel que je vous aime; paresseux,
Indifférent, léger.
Par instant, le geste sec
D'une allumette.
La cigarette brûle et se consume
Et longuement à son extrémité,
_Courte colonne grise_ tremble
La cendre.
Vous n'avez même pas le courage de la faire tomber_
Et toute la cigarette vole dans le feu.
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