Extraits

"Les pots de la troisième rangée contenaient du miel, de la fleur d'oranger, des pignons, et l'un d'eux, poisseux et sale, portait une étiquette marquée « Bonbons de nuit ». Clara prit le pot, sortit son T-shirt de son pantalon pour ouvrir le couvercle. Un parfum écœurant lui parvint aux narines, par-dessus l'odeur salée de la pièce.

« Ce doit être la réserve personnelle d'Antoine. »

Elle prit un des petits berlingots qui étaient restés collés au couvercle et goûta du bout des lèvres. « C'est très bon ! C'est du sucre d'orge à la fraise ! »"

"« Il était une fois une petite fille qui avait le don de clairvoyage...

- De clairvoyance, était-elle intervenue la première fois.

- Non. De clairvoyage. C'était une petite fille très sage qui avait le don de voyager vers un pays merveilleux, à la lumière si aveuglante que la plupart des gens était incapables de voir ses portes entrebâillées... »"

Elle regarda la robe de Bébé.C'était exactement la même que la sienne. La jeune femme comprit ce qu'elle pensait, eut une moue amusée et prit une des fleurs qu'elle avait posées sur la table.

"Pour tes cheuveux noir comme les ailes du corbeau, du rose!"

Clara tenta de sourire mais n'y parvint pas.

Bébé lui piqua la rose dans les cheuveux, entortilla une mèche autour et recula d'un pas.

"-Tu as l'air d'une princesse endormie pour toujours!

-J'ai l'air de vous, répondit bêtement Clara.

-Je ne suis pas sûr que ce soit très français, intervint Antoine en lui passant le bras autour des épaules. Mais, dans quelque langue que ce soit, tu as efectivement l'air d'être Bébé, en brune. Plus d'une femme pourait s'enorgueillir de posseder une telle beauté.

-Je voulait dire que ma robe avait l'air d'être Bébé", begaya Clara.

Antoine éclata de rire. "Comme c'est bien trouvé! Toutes les robes vaporeuses ont l'air d'être Bébé!"

J’ai appelé les marraines sur ton berceau pour m’assu rer que tu aurais tout ce qu’il faut pour être heureuse. Il n’y a pas eu de problème pour l’intelligence et le courage. Ce sont des qualités qu’elles ont l’habitude de donner. Quand j’ai demandé l’amour, pour toi, elles ont un peu… Bref, elles ont commencé à pinailler.