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En prenant conscience d'être un monstre, on prend conscience d'être humain...
Afficher en entierChapitre 1
Le jour laissait place à la nuit lorsque la voiture quitta l’au- toroute pour s’enfoncer dans la forêt sombre et épaisse. Alexandre était confortablement installé au volant. La musique était à son volume maximum. La vitre baissée, il filait à toute allure en direction de sa maison secondaire située sur la côte, éloignée de la ville et de ses tourments. Sur le siège passager se trouvait un journal froissé. Son regard était irrésistiblement attiré par ce bout de papier mais il s’interdisait de le regarder. Cela lui rappelait de mauvais souvenirs.
Un an plus tôt, il obtenait son diplôme de journalisme avec succès. Ce jour-là, tous les élèves, ainsi que les professeurs étaient présents. Une seule personne manquait à l’appel et l’on se questionnait sur l’absence suspecte de la meilleure élève de l’école : sa petite-amie. La veille, leur appartement avait été le théâtre d’une violente dispute. Le jeune homme avait quitté précipitamment les lieux en claquant la porte. Depuis, il n’avait reçu aucune nouvelle de la jeune fille.
Alexandre ne remarqua pas tout de suite son absence. Quand un de ses professeurs vint l’interroger, il tenta im- médiatement de la joindre par téléphone. Sans réponse. Peut-être lui en voulait-elle encore et ne désirait pas le voir pour l’instant. « Qu’importe » se disait-il. Il n’allait pas gâcher ce jour tant attendu pour une histoire stupide. Le soir-même, il se rendit chez ses parents. À son arri- vée, il découvrit qu’une fête surprise avait été organisée en son honneur. Ses amis les plus proches, les membres de sa famille ainsi que les voisins, qu’il connaissait depuis son enfance, s’étaient réunis. La soirée se déroula à mer- veille. De toute part, on le félicitait et sa mère, une fois à l’écart de la fête, lui déclara qu’il avait amplement mérité son diplôme car il avait fourni un effort considérable tout au long de ses études. Il quitta la soirée à une heure tardive, rempli de bonheur et d’optimisme. Il allait enfin devenir journaliste, intégrer une rédaction, enquêter sur des scandales médiatiques et fréquenter des figures importantes. Pour la première fois, Alexandre avait confiance en l’avenir. Mais arrivé à son appartement, en pénétrant dans sa cuisine, il fit une ter- rible découverte ; sa petite amie s’était pendue. Depuis ce soir-là, Alexandre n’arrivait plus à dormir.
La route lui paraissait interminable ; il ne fallait pas rouler autant pour atteindre la côte. Au bout d’une heure, sans croiser âme qui vive, Alexandre ne reconnaissait plus les lieux. L’obscurité commençait à l’angoisser et la radio n’émettait plus que du grésillement. Il fallait se rendre à l’évidence : il était perdu. Alors il rebroussa chemin. Le pied au plancher, les arbres défilaient les uns après les autres, le vent s’engouffrait brutalement dans l’habitacle et le vrombissement du moteur étouffait tout autre son. Subitement, sans qu’il n’ait le temps de réagir, une forme, qu’il identifia comme un animal surgissant du bois, coupa sa route. Par réflexe, il tenta de l’éviter mais il perdit le contrôle. Le véhicule se brisa. Les vitres implosèrent et il exécuta plusieurs tonneaux avant de s’immobiliser, à l’en- vers, dans un fossé. Un silence profond succéda à l’accident. Une épaisse fu- mée s’échappait du capot froissé. L’embrasement était imminent. Ebranlé par le choc, Alexandre eut à peine le temps de comprendre qu’il avait eu un accident qu’il per- dit connaissance.
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Le jour laissait place à la nuit lorsque la voiture quitta l’au- toroute pour s’enfoncer dans la forêt sombre et épaisse. Alexandre était confortablement installé au volant. La musique était à son volume maximum. La vitre baissée, il filait à toute allure en direction de sa maison secondaire située sur la côte, éloignée de la ville et de ses tourments. Sur le siège passager se trouvait un journal froissé. Son regard était irrésistiblement attiré par ce bout de papier mais il s’interdisait de le regarder. Cela lui rappelait de mauvais souvenirs.
Un an plus tôt, il obtenait son diplôme de journalisme avec succès. Ce jour-là, tous les élèves, ainsi que les professeurs étaient présents. Une seule personne manquait à l’appel et l’on se questionnait sur l’absence suspecte de la meilleure élève de l’école : sa petite-amie. La veille, leur appartement avait été le théâtre d’une violente dispute. Le jeune homme avait quitté précipitamment les lieux en claquant la porte. Depuis, il n’avait reçu aucune nouvelle de la jeune fille.
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Alexandre ne remarqua pas tout de suite son absence. Quand un de ses professeurs vint l’interroger, il tenta im- médiatement de la joindre par téléphone. Sans réponse. Peut-être lui en voulait-elle encore et ne désirait pas le voir pour l’instant. « Qu’importe » se disait-il. Il n’allait pas gâcher ce jour tant attendu pour une histoire stupide. Le soir-même, il se rendit chez ses parents. À son arri- vée, il découvrit qu’une fête surprise avait été organisée en son honneur. Ses amis les plus proches, les membres de sa famille ainsi que les voisins, qu’il connaissait depuis son enfance, s’étaient réunis. La soirée se déroula à mer- veille. De toute part, on le félicitait et sa mère, une fois à l’écart de la fête, lui déclara qu’il avait amplement mérité son diplôme car il avait fourni un effort considérable tout au long de ses études. Il quitta la soirée à une heure tardive, rempli de bonheur et d’optimisme. Il allait enfin devenir journaliste, intégrer une rédaction, enquêter sur des scandales médiatiques et fréquenter des figures importantes. Pour la première fois, Alexandre avait confiance en l’avenir. Mais arrivé à son appartement, en pénétrant dans sa cuisine, il fit une ter- rible découverte ; sa petite amie s’était pendue. Depuis ce soir-là, Alexandre n’arrivait plus à dormir.
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La route lui paraissait interminable ; il ne fallait pas rouler autant pour atteindre la côte. Au bout d’une heure, sans croiser âme qui vive, Alexandre ne reconnaissait plus les lieux. L’obscurité commençait à l’angoisser et la radio n’émettait plus que du grésillement. Il fallait se rendre à l’évidence : il était perdu. Alors il rebroussa chemin. Le pied au plancher, les arbres défilaient les uns après les autres, le vent s’engouffrait brutalement dans l’habitacle et le vrombissement du moteur étouffait tout autre son. Subitement, sans qu’il n’ait le temps de réagir, une forme, qu’il identifia comme un animal surgissant du bois, coupa sa route. Par réflexe, il tenta de l’éviter mais il perdit le contrôle. Le véhicule se brisa. Les vitres implosèrent et il exécuta plusieurs tonneaux avant de s’immobiliser, à l’en- vers, dans un fossé. Un silence profond succéda à l’accident. Une épaisse fu- mée s’échappait du capot froissé. L’embrasement était imminent. Ebranlé par le choc, Alexandre eut à peine le temps de comprendre qu’il avait eu un accident qu’il per- dit connaissance.
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