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En cette fin d’avant-midi, la place du marché de Pequos bourdonnait d’activités. Klaxonnant bruyamment, un camion de livraison tout blanc aux couleurs de l’Inca-Kola tentait de se frayer un chemin dans la cohue. Sans vraiment prétendre au titre de ville, Pequos s’identifiait comme un important village prospère, selon les critères péruviens. Plaque tournante des échanges entre marchands de la côte et agriculteurs vivant sur les hauts plateaux, Pequos offrait généreusement ses multiples étalages de fruits et de légumes, ses montagnes de vestes en laine aux couleurs vives, quelques ateliers de poterie et de quincaillerie.
Afficher en entierUn « boum » résonna sous le tiroir central, suivi d’un « aïe ! » sonore. Frottant son crâne dégarni, le lieutenant se releva, reprit une position plus digne de son titre et se limita à un « ouais, quoi encore ? ».
― Désolé, lieutenant... déclara McGraw avec un sourire à peine voilé. J’ai Duval sur la « deux », il est à l’aéroport, sur les traces de Nadia.
Se frictionnant toujours la tête en grimaçant, il décrocha son téléphone :
― Duval ?
― …
À la mimique de son supérieur, McGraw devina que les nouvelles n’étaient pas très bonnes.
― C’est pas vrai ! s’exclama le lieutenant.
― ...
― Mais cet aéroport est une vraie passoire !
― ...
Afficher en entierSans attendre, Guidor jeta un regard discret derrière lui, s’assurant ainsi qu’aucun autre passager ne s’intéressait à sa personne. Il fit au trio un signe de la main, une faible lueur éclaira son siège et rapidement, il s’évapora dans l’air.
Afficher en entierNadia épia le guide de lumière quelques secondes, haussa les épaules et n’insista pas. Elle plongea la main dans la pochette du siège avant et en retira un magazine. Elle n’avait feuilleté que quelques pages lorsque Guidor daigna se manifester. Il toucha le bras de la jeune femme et d’un geste de la main, lui demanda d’attirer l’attention des enfants. Nadia se pencha dans l’allée et murmura :
― Caroline, Steven...
Les deux jeunes remarquèrent l’attitude sérieuse de Guidor. Ils devinèrent immédiatement l’importance de cette sollicitation et cessèrent leur jeu sur-le-champ. Steven détacha sa ceinture. Au risque de bousculer Caroline, il quitta son siège situé près du hublot et se pencha vers l’allée. À voix basse, Guidor expliqua :
― Je dois vous quitter pour quelque temps.
― Tout de suite ? murmura Steven.
Guidor confirma d’un signe de la tête.
Afficher en entierPar le petit hublot carré aux coins arrondis, loin au-dessus des nuages, Steven et Caroline laissaient gambader leur imagination. Devant eux s’étendait, à perte de vue, un large tapis ouaté.
― Et celui-là ressemble à un cheval, suggéra Caroline en pointant du doigt une impressionnante masse nuageuse qui se déformait lentement.
― Un cheval qui a le cou de plus en plus long, renchérit Steven.
― Alors, c’est soit une girafe ou un cheval à long cou, concéda Caroline sans se démonter.
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