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Les pillards

Tout avait commencé quand le roi des elfes clairs, était arrivé avec un superbe bouquet de perce-neige. C’étaient les premières fleurs de cet hiver sans fin. Obéron était un elfe puissant, qui portait sur ses courts cheveux blonds la couronne de rosée de la royauté. Bien que svelte, son allure en imposait, et rares étaient ceux qui auraient osé lui chercher des ennuis. Ses yeux, de la couleur du blé mûr, étaient allongés en virgule vers les tempes, et ses oreilles s’étiraient en pointe caractéristique de sa race.

Il avait dû rassembler tous ses pouvoirs magiques pour faire pousser ces quelques fleurs, malgré la nuit persistante du Fimbulvetr[2]. Il voulait impressionner Lif, fille humaine du dieu vane[3] de la Fécondité et du Renouveau. Elle le faisait carrément craquer. Non seulement elle était belle et pleine d’un charme lumineux, mais leurs magies de la vie étaient proches. Ils aimaient les plantes et les protégeaient tous les deux. Obéron pensait qu’il était l’époux tout désigné de la belle héritière.

Il avait vêtu ce jour-là une tenue d’hiver splendide, qui ressemblait à un assemblage de cristaux de neige. La matière était scintillante, transparente, légère et semblait chaude et douillette. En fait, les araignées d’Álfheim[4] avaient confectionné chacun des flocons qu’elles avaient reliés en un somptueux tissu, digne du monarque. La taille était marquée par la ceinture d’un baudrier d’or, duquel pendait un fleuret à la poignée richement ornée.

Obéron allait chez la naine Frigirda, qui prêtait sa demeure pour servir de quartier général aux forces des dieux sur terre. C’était une habitation creusée sous un tertre, près de la ville d’Aix-en-Provence, et que tous appelaient « le terrier ». Le roi comptait bien y retrouver Lif.

L’elfe descendit dans la pièce à vivre en demi-dôme, où se rassemblaient les alliés. Ses ailes diaprées battaient lentement dans son dos quand il s’approcha d’une jeune femme aux longs cheveux noirs en mouvement, resplendissante de vie, et belle comme un fruit mûr. Comme chaque fois, il eut un choc en la voyant. Elle avait des yeux en amande, d’un gris bleuté lumineux, un peu étirés vers les tempes, comme si elle avait du sang d’elfe. Sa peau, d’une blancheur d’albâtre, diffusait une clarté dansante, même si, en dehors de ces détails, son apparence ne la distinguait pas d’une humaine ordinaire. À la vue de l’elfe, un grand sourire illumina son visage. Elle aimait bien Obéron.

Il s’agissait de Lif, l’héritière de la magie du dieu de la Fécondité et de la Fertilité, Freyr. Autant dire que la jeune femme était particulièrement courtisée, car, comme future génitrice du monde à venir, elle en serait la souveraine incontestée. C’était pour elle une situation toute nouvelle : elle avait grandi comme une enfant à peu près ordinaire, près d’Aix-en-Provence. Elle n’avait rien compris à la société humaine, ce qui était le terrible effet secondaire de sa nature partiellement d’outre-monde. La jeune fille était tellement submergée par tous les bruits et les mouvements qui l’entouraient dans le monde des hommes, qu’elle n’avait pas eu de place dans tout ce chaos sensoriel pour construire une bonne compréhension des gens et des interactions sociales. D’aucuns disaient qu’elle était autiste. Alors, malgré sa beauté incontestable, elle était passée pour une demeurée, et les garçons avaient plus pensé à se moquer d’elle qu’à la draguer. Heureusement pour Lif, dès qu’elle était en contact avec les peuples des autres mondes, elle n’avait plus aucun problème pour entendre correctement et comprendre ses interlocuteurs. Aussi découvrait-elle seulement maintenant les jeux suaves de la séduction.

Obéron hocha sa belle tête blonde et salua l’assemblée. Il s’inclina devant Lif, ses ailes scintillantes majestueusement déployées derrière lui. Il lui tendit les perce-neige.

— Veuillez accepter ce modeste hommage à la blancheur de votre teint, dit-il en la couvant de ses yeux couleur blés mûrs.

Vidar, le dieu du Silence et de la Vengeance, toujours adossé à un mur en retrait pour observer les autres, s’était redressé à l’arrivée de l’elfe. Il était de taille moyenne, plutôt trapu, et avait les cheveux mi-longs, noir et feu comme un berger allemand. Son visage, encadré par une courte barbe fauve, était anguleux. Il avait les yeux enfoncés et des sourcils touffus. Il aurait été agréable à regarder, s’il n’avait pas eu cet air sombre et calculateur. Il avait, disait-on, une chaussure magique, avec une épaisse semelle qui lui servirait d’arme durant la bataille finale. Peut-être. Un esprit plus prosaïque aurait remarqué qu’il s’agissait d’une semelle pour compenser un pied bot. Mais cet esprit prosaïque n’aurait pas tenté de l’affirmer devant le terrible Vidar. En tout cas, l’ase*, fils naturel d’Odin, était lui aussi sur les rangs pour la main de la jolie Lif. Et il appréciait d’autant moins l’offrande de l’elfe qu’il n’avait jamais pensé lui-même à courtiser la belle.

— Alors, le volatile, dit-il, tu crois qu’elle va te choisir parce que tu lui donnes de l’herbe ?

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Résumé de l’épisode précédent

Au commencement des temps, une prophétesse parla à Odin, père de tous les dieux. Elle lui annonça qu’un jour, la fin des temps arriverait, et qu’il fallait qu’il s’y prépare. Ce serait son ami d’alors, le malveillant Loki, qui déclencherait ce cataclysme, car les dieux l’auraient enchaîné à un rocher pour l’éternité, en punition de son crime : il avait tué le dieu de l’Amour et de la Beauté, fils d’Odin. La prophétesse parla des signes qui annonceraient l’apocalypse. Le frère combattra le frère, les parents souilleront leurs enfants de relations incestueuses, les tempêtes dévasteront le monde. Un hiver et sa nuit de trois ans tomberont, détruisant les récoltes. Alors, les chaînes se briseront et Loki sera libéré. Le temps du chaos arrivera. Le dieu du Mal réunira ses forces pour anéantir ceux qu’il hait de toutes ses tripes, les ases et les vanes[1], les deux sortes de dieux vénérés des Vikings.

Jusqu’à présent, la prophétie s’était avérée rigoureusement exacte. L’infâme Loki s’était libéré. Il avait lancé les géants du Feu sur le monde, tuant les hommes par milliers et privant ainsi les dieux de la ressource des prières que les humains envoyaient aux forces qu’ils représentaient. Un de ses fils, le serpent marin géant, provoquait tsunamis et raz de marée. La société humaine s’était désagrégée. Il n’y avait plus d’électricité, plus d’eau courante, plus de police, plus de nourriture non plus. Les hommes mouraient en masse, et les dieux s’affaiblissaient.

Au milieu de ce désastre, une jeune humaine du nom de Lif découvrait qu’elle était un pion majeur dans la guerre du bien et du mal : elle portait en elle la magie du renouveau qui devait permettre au monde de renaître, lorsque tous ces fous se seraient entre-tués. À cela, s’ajoutait une prédiction qui la concernait personnellement : elle allait survivre à l’apocalypse, et l’homme qui serait à ses côtés à ce moment-là, également. Ils devaient se marier et avoir beaucoup de petits humains qui repeupleraient la planète.

Parmi ses prétendants se trouvait en première place Loki, qui n’avait pas du tout l’intention de mourir au combat, comme l’indiquait la prédiction. Il lui suffisait, avait-il déduit, de garder la jeune fille à ses côtés pour survivre, selon la prophétie. En plus, la beauté de Lif et surtout son refus de s’intéresser à lui, avaient attisé son désir et son orgueil. Sur les rangs, on trouvait aussi Thor, le dieu du Tonnerre, appuyé par sa maman, qui avait envie de devenir la grand-mère de l’humanité nouvelle. Obéron, roi des elfes clairs, se sentait admis à postuler la main de Lif, puisqu’il avait été créé par le dieu de la Fécondité et du Renouveau, comme Lif. Vidar, demi-frère de Thor, dieu silencieux de la Vengeance, devait survivre à la fin du monde et devenir le dieu principal. C’était une bonne raison pour revendiquer aussi la main de la belle.

Et puis, il y avait Abestos, un alfe sombre rebellé contre Loki, son créateur. Lui, il ne pensait pas mariage, ni descendance. Le pauvre était tout simplement tombé amoureux de Lif, avant même de savoir qui elle était.

Avec tous ces prétendants, Lif s’était fait deux ennemies mortelles : Sigyn, la compagne bafouée de Loki, et Sif, la femme que Thor avait répudié afin d’épouser Lif.

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