Extraits

(…) un plan médiocre exécuté immédiatement valait mieux qu’un plan excellent mis en œuvre deux heures trop tard…

<<Notre amour des secrets insignifiants, sans parler de la paperasse, n’a pas changé au cours des derniers siècles.>>

Des pulsations de chaleur dans son bras gauche l'avertirent d'un contact. Le serviteur Passereau 3 lui communiqua les coordonnées d'un bataillon d'Anguilles en approche. Arrivée estimée dans deux heures. La transmission s'acheva dans une explosion de douleur : le serviteur avait été repéré. Il ne fallait guère espérer que les Anguilles ne l'aient pas identifié comme un serviteur Kel. En plus, ils lui avaient laissé le temps de comprendre qu'il était compromis avant de le détruire, ce qui était inquiétant.

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Les gens ont du mal à voir dans les Liozh autre chose que l'incarnation de l'échec. Mais il faut un temps où ils apportaient quelque chose de bénéfique à l'Heptarcat. Ils étaient des idéalistes et des philosophes. Ils étaient nos chefs et notre conscience. Pas étonnant qu'ils aient développé un penchant pour l'hérésie."

L'accès aux quartiers des humains n'était pas formellement interdit aux serviteurs. Le travail de maintenance et les tâches ménagères dont ils étaient responsables rendaient la chose nécessaire, mais ils mettaient un point d'honneur à frapper avant d'entrer, en signe de politesse. Certains humains les chassaient si le moment était inadéquat, mais en général ils n'y accordaient guère d'importance, une attitude que les serviteurs eux-mêmes avaient encouragée depuis les quelques siècles où ils avaient accédé à la conscience.

"Toute communication est une manipulation, dit Jedao. Vous êtes mathématicienne. La théorie de l'information aurait dû vous l'apprendre."

Mikodez estimait qu'il était important de regarder des choses qui n'avaient aucun rapport avec son travail. (Pour la plupart. Il était aussi prompt que n'importe quel Shuos à imaginer des moyens d'assassiner son prochain avec des objets improbables.)

Les Anguilles s'appelaient eux-mêmes la Société de l’Épanouissement, mais l'Hexarcat n'utilisait pas cette dénomination. Leur refuser leur nom, c'était nier leur pouvoir, et c'était là une leçon à laquelle Cheris préférait ne pas penser.

La spécialité des Kel, c'était les formations de combat. La combinaison de la géométrie et de la discipline des Kel leur permettait de canaliser les effets des armes à singularité, des lances thermiques aux boucliers de champs de force. Malheureusement, comme tout ce qui était singulier, cette capacité dépendait du respect que la population locale accordait au haut calendrier de l'Hexarcat. Et le haut calendrier n'était pas qu'un système de régulation temporelle. Il englobait les commémorations, avec leurs tortures rituelles d'hérétiques, et l'intégralité du système social précaire.

Elle avait toujours aimé les corbeaux. Elle allait picorer dans le verre de charogne les réponses qu'elle pourrait et espérait en tirer une marche à suivre. A son tour de parier. La mise, c'était sa propre vie.