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Si cette aptitude est sensible dès la Planète géante (1950), il faut reconnaître qu’elle ne s’épanouira que progressivement. Le monde colossal où l’auteur nous entraîne à la suite de Claude Glystra, son héros, ce patchwork de cultures jalouses de leur spécificité, ce creuset de toutes les aventures possibles, est digne de ceux dont Vance tirera plus tard des tétralogies. Et pourtant, sans doute en raison des contraintes de la publication en magazine, il ne donne lieu qu’à un roman relativement traditionnel et, il faut bien l’avouer, un peu étriqué. On en retient ces noms flamboyants dont l’imagination onomastique de Vance a le secret (Montmarchy, le lac Pellitante, Parambo, la forêt de Tsalombar, Kirstendale), une idyllique cité où le maître ne jouit de ses aristocratiques prérogatives qu’autant qu’il accepte d’être de temps en temps esclave, de superbes paysages découverts depuis des nacelles à voile filant euphoriquement le long d’une monoligne suspendue de cime en cime, mais l’ensemble ne paraît pas pleinement abouti et laisse le lecteur sur sa faim. Vance a lui-même senti que la balade de Claude Glystra était loin d’épuiser le sujet puisqu’il a récemment éprouvé le besoin de compléter l’évocation de son extravagante planète géante d’un deuxième volet : Showboat World (1975).

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Suggérer des cultures, des mentalités, un état de l’histoire à travers les fictions qui en procèdent, voilà qui constituerait une trouvaille digne de Borges si le propos était délibéré. En réalité, en composant The Dying Earth, Vance n’a pas eu autre chose en vue qu’un ouvrage d’heroic fantasy au premier degré – même si le style et la structure y sont particulièrement soignés. Mais l’hypothèse ci-dessus formulée, par le fait même qu’elle puisse être formulée, abstraction faite de sa valeur, montre que l’œuvre de Vance gagne à être considérée dans son ensemble, telle une vaste fresque dont chaque panneau ferait vibrer les autres de nouvelles résonances. Ainsi, c’est parce que l’art de Mazirian le Magicien, qui essaie de créer une nouvelle humanité dans des cuves biologiques, est assez proche de celui des seigneurs de la planète Aerlith, spécialisés dans la création de dragons de combat, que l’on peut imaginer une relation historique entre le monde de l’un et des autres – comme on peut imaginer, pour les mêmes raisons, que les aventures de Mazirian font partie du répertoire de Phadée la ménestrelle, compagne d’un de ces seigneurs… On le voit, relier les textes de Vance les uns aux autres, c’est se donner l’occasion de leur faire produire un surplus de rêves, c’est lire une science-fiction qui est à la fois SF et machine à engendrer de la SF, ou si l’on veut, c’est faire de la lecture-fiction.

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L’avenir, tel qu’il est envisagé par Vance, surtout l’avenir lointain, qui sollicite davantage son imagination que le futur immédiat, ne saurait être un simple prolongement, aussi aberrant soit-il, du présent. Il a au contraire toutes les chances de présenter ce caractère de fondamentale étrangeté que les Anglo-Saxons désignent sous le nom d’« alienness ». Ainsi, si l’humanité essaime dans la galaxie, non seulement elle y rencontrera des mondes, des créatures, des civilisations radicalement différentes, mais elle se transformera à leur contact. De ce point de vue, Vance est l’un des premiers à avoir exploité l’idée de 1’« homme modifié », mais il ne procède pas à la façon d’un James Blish qui, dans Semailles humaines, recueil réunissant une série de nouvelles écrites entre 1942 et 1955, imagine une humanité apte à survivre dans n’importe quel milieu physique grâce à un programme de manipulations génétiques. Pour Vance, la transformation de l’humanité est en quelque sorte dans l’ordre des choses, elle s’inscrit dans une certaine logique historique où les mondes colonisés, d’abord groupés en confédérations sous l’autorité de la Terre, deviennent de plus en plus autonomes. Les énormes distances qui séparent les planètes habitées, le fait même qu’elles puissent accueillir des catégories d’individus très différentes (la planète géante du roman du même nom est le refuge de Terriens marginaux ; les îles flottantes d’Un Monde d’azur sont occupées par les descendants d’un groupe de repris de justice échoués là à la suite d’une avarie de l’astronef qui les transportait vers quelque colonie pénitentiaire), les incidents diplomatiques, voire les guerres, l’influence des cultures autochtones lorsqu’il y en a, tout cela entraîne un relâchement des relations interstellaires. Chaque société devient une espèce de système clos qui a tendance à perdre la mémoire de ses origines et à évoluer selon une dynamique propre. Oubli de la Terre, oubli de l’humain, mutations régressives ou progressives : ainsi peut se résumer l’hypothèse de Vance dans le cas d’une expansion spatiale de l’humanité.

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Le prestige dont il jouit aux États-Unis, non seulement auprès des amateurs de SF mais aussi auprès de ses confrères(1), Vance ne l’a pas acquis d’un seul coup. C’est en douceur, sotto voce, si l’on peut dire, qu’il aborde la voie redoutable des mondes entièrement inventés, avec une série de nouvelles parues dans Startling Stories à partir de 1948 et dont certaines devaient être reprises plus tard en volume sous le titre de The Many Worlds of Magnus Ridolph. Le compte rendu(2) que Philippe Curval fit de ce livre lors de sa publication dans notre pays en donne bien la tonalité : « Jack Vance, en six chapitres-nouvelles, nous transporte à vingt mille années-lumière par seconde dans six mondes absurdes et joliment cauchemardesques. De l’invention à gogo, une petite tonalité scheckleyenne qui n’est pas habituelle, voilà de l’ouvrage bien ficelé, excellent pour les longues soirées d’hiver à se chauffer devant les feux du rêve. » Rien d’ambitieux donc. Vance s’amuse. Notamment en campant un héros qui rompt complètement avec la tradition du baroudeur baraqué alors en vigueur dans le space opera. Détective-dépanneur interstellaire de son état, Magnus Ridolph est plus proche d’Hercule Poirot que de Northwest Smith avec ses allures de petit vieux bien propre, sa barbiche blanche impeccablement taillée, son flegme très britannique… et son astuce – ce qui accentue, par un effet de contraste, le caractère passablement délirant des situations et des mondes auxquels il se trouve confronté au cours de ses missions.

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Depuis quelques pages lumineuses de Proust sur la question, on sait que tout romancier est un créateur d’univers. Saisie dans le prisme d’une subjectivité, la réalité d’une époque et d’un lieu donnés se trouve infléchie dans des directions qui sont celles des préoccupations de l’auteur, investie de significations qui appartiennent en propre à une personnalité ; de sorte que cette réalité, tout en demeurant reconnaissable, vraisemblable sinon familière, se transforme en monde autre, en un reflet dans le miroir déformant d’un regard. « Grâce à l’art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et, autant qu’il y a d’artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition, plus différents les uns des autres que ceux qui roulent dans l’infini », écrivait l’auteur de À la recherche du temps perdu. De l’écrivain de science-fiction, on attend pourtant davantage qu’une interprétation de la réalité pour lui reconnaître ce titre de créateur d’univers – même si, en dernière analyse, son écriture se révèle réglée par un certain point de vue sur le réel qui est, justement, celui de la SF. On lui demande cette chose exorbitante : une réalité toute neuve, inouïe, extrapolée de la nôtre ou créée de toutes pièces, peu importe, l’essentiel étant qu’elle ne nous parle de nous qu’autant qu’elle nous transporte ailleurs. C’est dire qu’en science-fiction la création d’un univers n’engage pas seulement une vision du monde, mais aussi une imagination capable de concevoir des espaces, des créatures, des cultures et jusqu’à des lois physiques radicalement étrangères, et d’organiser le tout en un ensemble assez cohérent pour emporter l’adhésion du lecteur. Art difficile, véritable démiurgie que peu d’auteurs peuvent se permettre parce qu’il y faut à la fois une certaine folie visionnaire et une solide culture scientifique : James Schmitz, Frank Herbert, Ursula Le Guin, Philip José Farmer, tels sont les quelques noms auprès desquels vient se ranger celui de Jack Vance.

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Dans son introduction à un recueil de nouvelles de Jack Vance, Barry N. Malzberg soutient la théorie que le titre de la première œuvre publiée d’un auteur a un caractère symbolique : il annoncerait la direction de toute une carrière. Et de fait, il n’est pas indifférent que le premier texte publié de l’indestructible Jack Williamson s’intitule The Metal Man (l’Homme de métal), que l’inégal Ray Bradbury ait fait son entrée sur la scène de la science-fiction avec Pendulum, le toujours vigoureux Robert Heinlein avec Life-Line (Ligne de vie), le sublime Sturgeon avec Ether Breather (Celui qui respirait dans l’éther)… et le prolifique Malzberg avec We’re coming through the windows (Nous passons par la fenêtre). Sans doute aurait-on bien du mal à tirer quelque chose de la première nouvelle publiée d’un Silverberg (Gorgon Planet), d’un Spinrad (le Dernier des Romani) ou d’un Dick (Où se niche le Wub) – pour ne prendre que quelques exemples parmi les auteurs qui ont déjà fourni matière à un « Livre d’or » – mais s’il est facile de la prendre en défaut, et par là même difficile de lui reconnaître une valeur scientifique, la théorie de Malzberg fonctionne à merveille dans le cas de Vance.

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La loi, en général, est la raison humaine, en tant qu’elle gouverne tous les peuples de la terre ; et les lois politiques et civiles de chaque nation ne doivent être que les cas particuliers où s’applique cette raison humaine.

Elles doivent être tellement propres au peuple pour lequel elles sont faites, que c’est un très grand hasard si celles d’une nation peuvent convenir à une autre.

Il faut qu’elles se rapportent à la nature et au principe du gouvernement qui est établi, ou qu’on veut établir, soit qu’elles le forment, comme font les lois politiques ; soit qu’elles le maintiennent, comme font les lois civiles.

Elles doivent être relatives au physique du pays ; au climat glacé, brûlant ou tempéré ; à la qualité du terrain, à sa situation, à sa grandeur ; au genre de vie des peuples, laboureurs, chasseurs ou pasteurs ; elles doivent se rapporter au degré de liberté que la constitution peut souffrir ; à la religion des habitants, à leurs inclinations, à leurs richesses, à leur nombre, à leur commerce, à leurs mœurs, à leurs manières. Enfin elles ont des rapports entre elles ; elles en ont avec leur origine, avec l’objet du législateur, avec l’ordre des choses sur lesquelles elles sont établies. C’est dans toutes ces vues qu’il faut les considérer.

Montesquieu, De l’esprit des lois,

livre I, chap. III.

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Rolver haussa les épaules. « Le retour au monde des visages ! Les visages ! Des visages partout, pâles avec leurs yeux de poisson. Des lèvres molles, des nez pleins de bosses et de trous, des figures molles et sans relief… Je crois que je ne le supporterais plus après avoir vécu ici. Heureusement pour vous, vous n’êtes pas devenu un vrai Sirénien. »

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« Il pénétra dans la grande nef, dépassa des piliers carrés faits de briques de terre. Des filets de lumière rose tombaient des fissures et des trous du plafond, et il paraissait minuscule au sein de l’immense salle. De tous côtés se trouvaient des niches protégées par des panneaux de verre, chacune d’elles contenant qui avait été révéré dans le passé : l’armure dans laquelle Plange l’Avisé avait mené les Étendards Bleus au combat ; la couronne du Serpent Primordial ; une rangée de vieux crânes padangs ; la robe de fiançailles arachnéenne en fibres de palladium de la Princesse Thermosteralliam, aussi fraiche que le jour où elle l’avait portée ; les tablettes de la Légalité originales ; le grand trône conque d’un roi des premières dynasties ; une douzaine d’autres objets. Mais le coffret ne se trouvait pas parmi eux.

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