Extraits

Beth parut ne pas écouter ce qu'il disait, au plus grand déplaisir de Sanchez. Elle serra la main de Flake dans la sienne. "Et JD ? Est-ce qu'il est venu me sauver ? Je ne m'en souviens plus.

-Qui est JD ? demanda Flake.

- Le Bourbon Kid."

Flake lui sourit. "Alors ça, oui. Il est venu à votre secours, et de façon vraiment spectaculaire. Et il a laissé un sacré paquet de morts dans son sillage."

Une larme apparut à la commissure de l’œil gauche de Beth. "Il a encore tué ? dit-elle, sur un ton qui relevait autant du constat que de la question.

- Il a tiré dans les couilles d'un mec", dit Sanchez.

Flake passa une main consolatrice sur les cheveux de Beth. "Ils l'avaient tous mérité, ajouta-t-elle. C'est pour vous sauver qu'il a fait tout cela.

- Je sais, dit Beth en essuyant sa larme. C'est juste, enfin...

- Un peu dur à avaler ? proposa Flake.

- Non, ce n'est pas ça. J'ai un peu honte de le dire. Vous allez croire que je suis tarée.

-Tout le monde l'est dans cette ville", dit Flake.

Beth sourit enfin. "Je l'adore vraiment quand il tue des gens", dit-elle.

Flake afficha un large sourire : "vu le nombre de personnes qu'il a tuées, lui aussi doit vrament vous adorer."

"Le Kid se dirigea droit vers la sortie et répondit sans se retourner : « L’homme qui l’a tué est déjà parti.

– Vous savez qui c’est ? lança-t-elle dans son dos. Vous allez le tuer ?

– Il est sur ma liste".

"C’était terrible, hein ? lança-t-elle.

– Incroyable, répondit Dante. Je veux dire, quand je t’ai mordue et que j’ai fait de toi un vampire, c’était pas mal du tout, mais ça avait rien de comparable avec ça. Sans vouloir te blesser, ma puce.

– Y a pas de mal.

– Cette saloperie, c’était encore meilleur que de l’héro, commenta Dante.

– Parce que tu as déjà pris de l’héroïne ?

– Non. Je disais ça juste comme ça. »

Kacy glissa un doigt sur sa propre joue et lécha la petite goutte de sang qu’elle parvint à y glaner. « D’où est-ce qu’il vient, ce sang ? demanda-t-elle. Il faudrait qu’on en trouve plus. »

"Lionel ne répondit pas. Il restait figé sur place, les yeux rivés au portail.

Nate insista : « J’ai dit, on dirait que Gaïus est en train de faire apparaître la lune pour les loups-garous. »

Toujours pas de réponse.

De là où il était, Nate ne voyait qu’une infime partie du visage de son camarade. Il était impossible de savoir s’il l’avait entendu ou non. « Lionel ? T’as entendu ou… »

Avant que Nate ait pu finir sa phrase, les jambes de Lionel fléchirent, et il tomba à genoux, comme au ralenti. Nate se rappela la scène finale de La Planète des singes, lorsque Charlton Heston tombe à genoux face à la statue de la Liberté. Alors qu’il se faisait la remarque que ce souvenir était pour le moins déplacé, il fut saisi d’horreur".

"En s’échappant de la réception de la Casa de Ville, Sanchez s’était retrouvé dans une énorme salle à manger. La pièce était très impressionnante, et autrement plus belle que sa salle à manger à lui. On avait dû y donner de nombreux banquets mémorables au fil des années, voire des siècles. Au centre se trouvait une très longue table en chêne massif et verni, avec deux rangées de chaises à haut dossier de part et d’autre, et une à chaque bout. Les murs étaient garnis d’étagères où reposaient des objets de très grande valeur. Sanchez se dit qu’il en piquerait bien un s’il arrivait à sortir d’ici vivant. Mais pour l’heure, l’élément le plus positif de cette salle (en tout cas du point de vue de Sanchez), c’était qu’elle était vide".

Les poumons en feu,une jeune fille courait à vive allure dans les ruelles sombres et sordides de Santa Mondega.

- Jensen, vous êtes un génie.

- Non, j'ai juste la chance d'avoir accès à une tripotée de fichiers confidentiels dont l'existence apparaitrait aux yeux d'une majorité de citoyens comme une atteinte flagrante aux droits de l'homme.

Qu'est-ce qui s'est passé ? Aïe, ma tête ! Ouh !

- Kacy, calme-toi et fais-moi confiance, tu veux? Est-ce que je t'es déjà déçue?

- Oui, c'est déjà arrivé. Tu te rappelles la fois où on n'avait plus rien à manger et où tu as claqué tout ton fric pour acheter tous ces DVD du capitaine Crochet?

- Ouais, c'est vrai. Mais quelqu'un m'avait dit qu'il y avait un tas de pognon à se faire en vendant des vidéos pirates. Comment j'aurais pu savoir que le mot "pirate" avait aussi un autre sens?

L'homme, Dante Vittori, finit par sortir de l'ombre pour passer dans la lumière des lampadaires qui illuminaient la rue. Les faisceaux lumineux révélèrent les grosses taches de sang qui recouvraient la chemise bleue de son uniforme de policier. Il fit signe à sa compagne de le rejoindre. Le commissariat semblait complètement vide. Dante s'avança droit vers l'édifice, d'un pas téméraire, fort de la certitude que si quelqu'un le guettait dans un coin d'ombre, il n'oserait pas s'attaquer à lui. Sa petite amie Kacy se glissa hors des ténèbres et courut après lui.

«le ne suis pas sûre que ce soit vraiment malin d'entrer là-dedans, dit-elle dans son dos alors qu'il gravissait les marches de béton qui menaient au double battant de verre de l'entrée du commissariat.

- Fais-moi confiance, dit-il en les ouvrant. Il y a quelque chose dans ce bâtiment qui va te plaire.»

Il regarda à droite et à gauche afin de s'assurer que personne ne se trouvait dans le coin.

Kacy n'était toujours pas convaincue. «A moins que ce soit un remède miracle qui nous fasse redevenir normaux, je doute que ça me plaise.

- Allons-y. Y a personne», dit Dante en lui faisant signe de passer le seuil de la porte qu'il tenait ouverte.