Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
724 649
Membres
1 051 907

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

Leur mère frappa dans ses mains.

— C’est le réveillon de Noël, aujourd’hui, et il y a encore beaucoup à faire. Max, tu peux couper le bois. Va te mettre dans la grange sinon il sera trop mouillé, vu la neige qui tombe encore ce matin. Wilhelm et Otto peuvent aller chercher le sapin dans la forêt avec père.

Puis, se tournant vers les trois filles, elle déclara :

— Quant à vous, j’ai besoin de votre aide dans la cuisine.

Elle regarda Anna dans les yeux et dressa l’index.

— Et après ça, on aura une petite conversation, toutes les deux.

Anna soutint un instant le regard sévère de sa mère puis baissa la tête et loucha prudemment vers l’arrière. Avait-elle déjà vu la déchirure sur sa jupe ou était-elle juste fâchée par son retard ? La veille de Noël, il n’y aurait tout de même pas de punition sévère ?

Afficher en entier

Anna ! J'aurais perdu mon poste. Dès qu'ils sont arrivés au pouvoir, ils ont fait passer la loi sur le rétablissement des professions de la fonction publique et renvoyé six mille employés opposés au nouveau régime. Rien que des membres de syndicats ou de partis de travailleurs, et des Juifs. Tous mes collègues sans exception ont leur carte du NSDAP. On était forcé de devenir membre.

Afficher en entier

On était le 9 novembre 1923, et pour la première fois, le nom d'Adolf Hitler apparaissait en une du Chemnitzer Anzeiger : "La marche sur la Feldherrnhalle de Munich se termine par une fusillade. Vingt morts. La tentative de renversement du gouvernement par Erich Ludendorff et Adolf Hitler est déjouée."

Afficher en entier

Le 19 février 1919, Anna arriva pour la première fois devant la façade de presque cent mètres de long du KaDeWe, dans la Tauentzienstrate. L'immeuble portail d'entrée s'élevait sur deux étages ; creusé en profondeur dans le grès, il donnait au visiteur l'impression de pénétrer dans le magasin à travers un hall. Il n'était pas tout à fait 8 heures, les hautes portes de verre étaient encore fermées. L'entrée était surmontée d'une horloge artistiquement décorée à l'immense cadran de bronze. Alors qu'Anna s'avançait, la grande aiguille passa sur le 12 et, à sa stupeur, les deux petites portes qui flanquaient la pendule s'ouvrirent. Bouche bée, elle vit un bateau de bronze aux voiles gonflées surgir de l'obscurité et décrire une courbe majestueuse devant le cadran.

Afficher en entier

Au bout de la rue, face au croisement très passant, Anna se retourna encore. C'était donc Berlin : d'immenses immeubles locatifs sans âme des deux côtés de la rue, à perte de vue. Des trottoirs encombrés de gens aux vêtements miteux, des femmes de tous les âges, des invalides de guerre appuyés sur des béquilles en bois, certains avec des cache-œil noirs.

Afficher en entier

... je suis plus à mon aise derrière le dos des livres que sur celui des chevaux.

Afficher en entier

- Il serait enfin temps que nous, les Allemands... et surtout nous, les Saxons, comprenions qu'un champ de blé ou de patates est aussi un champ d'honneur.

Charlotte observait toujours la clairière.

- Tu disais bien autre chose au début de la guerre, papa, répliqua-t-elle en mastiquant.

Elle abaissa ses jumettes.

- Oui, mais ils ont commis trop d'erreurs. Trois offensives en un an, même la meilleure des armées ne supporte pas ça. Nous avons exagéré. En été… Ca aurait été le bon moment pour conclure une paix satisfaisante. Il y a bien eu quelques personnes sensées pour le dire, seulement on ne les écoute jamais. C'est toujours comme ça. Le bon sens couplé au désir de s'améliorer, ça n'est pas donné à tout le monde. Le courage, c'est bien, pourtant quand le moment est venu de faire queue basse, il faut savoir le reconnaître. Nous, les Feltin, on sent ça. Toi aussi, Lotte.

Afficher en entier

- Ah, Anna, si on avait su, à l'époque, tout ce qu'on avait. On croyait que la vie serait plus belle à l'âge adulte. Comme si c'était un pays lointain, lumineux, quelque part au-delà des champs. Extraordinaire, inconnu et plein de promesses.

Afficher en entier

- Depuis quand tu fumes ?

- Depuis que je suis à l'armée.

Anna posa la tête sur sa poitrine, écouta les battements réguliers de son cœur et attendit. Ils restèrent ainsi au moins un quart d'heure, immobiles, muets.

- On s'enterre comme des taupes, commença-t-il, balbutiant. Des deux côtés, tu te rends compte ?

Elle savait qu'il n'attendait pas de réponse.

- En France, les troupes sont retranchées des deux côtés, poursuivit-il. Au début, c'était juste des espèces de fortifications toutes simples, mais maintenant c'est très complexe, comme des tunnels de taupes ou des terriers de lapins, sophistiqués. Une ligne ininterrompue qui va de la Manche jusqu'à la frontière suisse. On y vit par milliers. Des fosses boueuses pleines de vermine et de rats, creusées en zigzags, les unes derrière les autres, protégées par de gros rouleaux de barbelés. Il y a des tranchées de raccordement qui mènent à l'arrière, à des entrepôts et des infirmeries. Ca fait une éternité qu'on ne bouge plus d'un mètre, ni en avant ni en arrière. De temps à temps, on envoie une troupe d'assaut dans les tranchées adverses, et tous espèrent ne pas en faire partie. Presque personne n'en revient. Et une pluie de balles peut déchiqueter au hasard la tête d'un camarade dans la tranchée, à quelques centimètres de toi. Pendant les pauses, on a le temps de penser. C'est le pire. Il faudrait pouvoir arrêter complètement de penser.

Afficher en entier

Dans l'après-midi du 1er août 1914, Charlotte, assise à l'étage noble avec sa cousine Edith et sa tante Cäcilie, brodait une housse de coussin. Les jeunes filles jetaient des coups d'oeil de plus en plus fréquents à l'immense horloge du mur tendu de soie bleu pâle. Ce jour-là, le temps refusait obstinément de passer. Elles attendaient avec impatience que la petite aiguille se pose enfin sur le 5. Depuis l'arrivée de Charlotte chez sa tante, il ne se passait pas une journée sans que la haute société de Leipzig ne vienne prendre le thé chez les Liebermann. Cäcilie tenait un salon om se retrouvaient chaque après-midi les épouses des industriels et des banquiers de la ville avec leur rejetons en âge de se marier. Et chaque fois, on présentait à Charlotte des jeunes hommes pleins d'espoir. Elle constatait toutefois sans jalousie que beaucoup présentaient leurs hommages à sa cousine Edith, d'un an son aînée. Sa tante et son oncle menaient grand train dans leur hôtel particulier somptueusement meublé. Cäcilie avait épousé un membre d'une riche famille de banquiers.

Afficher en entier