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Par caprice, sans doute, la nature a doté un homme — un homme comme vous et nous — de l'étrange pouvoir de voler dans les airs sans autre artifice que sa volonté. Cet homme-là sort d'un rêve, un rêve que l'humanité poursuit depuis le fond des temps. Et pourtant, la magie de son être n'éveille chez ses semblables qu'horreur et répulsion. Traqué par la police, poursuivi par la haine des médiocres, persécuté par l'ambition dévorante des riches et des puissants, il parcourt la terre sans vouloir se poser, sans vouloir s'encombrer de désirs trop pesants, se dérobant aux pièges de la méchanceté et de la bêtise par force tours d'adresse, farces et coups d'éclat, et tissant de par le monde un réseau de naïves complicités.
Que veut-il donc, cet homme qui échappe aux lois de l'Univers ? Il ne veut que voler à sa guise au milieu des nuages, et surtout, ne pas trop se préoccuper de ce qui se passe en bas.
Roman d'aventures, dites-vous ? A dire vrai, Le Monde étincelant joue à bousculer les genres. S'inscrivant tout entière dans la prodigieuse modernité de la jeune littérature soviétique des années vingt, l'oeuvre rejette l'autorité d'un plan rigide, confisque la suprématie du héros au profit des seconds rôles, tandis que le sens symbolique du sujet déborde le cadre relâché de l'intrigue pour conférer au récit des allures étrangement prophétiques, qu'il s'agisse du fonctionnement de la presse, inéluctablement pervertie par la machine d'Etat, de l'art et la manière de subjuguer les foules par quelques artifices enfantins, ou de la vision terriblement égocentriste que les hommes ont du monde, incapables qu'ils sont d'atteindre leurs rêves alors que ceux-ci collent à la réalité.
Certes, on trouvera que l'auteur va à contre-courant des modes de son temps, tourne en dérision le machinisme, le constructivisme, la soif de progrès technique mais il y donne en échange à l'homme le pouvoir des anges et le propulse d'emblée des dizaines de milliers d'années en avant.
Tour à tour apprenti matelot, vagabond, chercheur d'or, bûcheron, flotteur de bois, soldat, déserteur et révolutionnaire. Alexandre Grine (1880-1932) connut la misère la plus noire, la faim, l'exil et la prison. Autodidacte, nourri de littérature populaire, riche d'une étrange érudition construite au hasard de ses lectures, de ses rencontres et de ses voyages, il finit, vers 1905, par se consacrer exclusivement à la littérature, s'imposant peu à peu parmi les auteurs les plus singuliers de ce siècle.
Adaptations (cinéma, télévision, BD, théâtre, radio, jeu vidéo, ....)
The Sparking World , 1984, Bulat Mansurov
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