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À l'occasion de la Foire du Livre de Bruxelles, L-A Braun m'a accueillie chez elle pour deux dodos. Grâce à elle, mon séjour et le salon ont été merveilleux. Elle a su rendre magique un Week-End, ainsi que toutes les personnes de cette Foire, que j'aime énormément. Enfin... je m'égare. Le vendredi soir, alors que L-A Braun a décidé de « geeker » avec son chéri, je me suis emparée de manière fourbe son roman intitulé « Le mystère de la Licorne », édité chez le Héron d'Argent. Cela faisait des lustres que je voulais le lire... et ce roman s'avère être un moment très agréable passé en la compagnie de son auteure. Rien de tel que savourer un livre affalé sur la divine personne qui l'a imaginé... héhé !

Le résumé de ce livre est difficile à faire. Pour cette fois, je vous copie-colle celui de Livraddict (eh ouais, ça m'arrive !) :

Année 1725, à Lorient.

Une belle licorne protège la ville bretonne et ses marins. Grâce à sa magie bienfaisante, les navires de la Compagnie des Indes partent à la découverte des océans.

Heureux, Cyan et Ekram sont frère et sœur. Ils aiment lire, jouer et rêver dans la forêt. Mais tout ce bonheur déplaît au méchant Ankou, le fidèle serviteur de la Mort. Furieux, celui-ci cherche à se venger…

Un roman jeunesse sur les légendes celtiques pour toute la famille !

Nous sommes donc plongés dans une histoire pour les enfants mais qui peut être malgré tout lue par des adultes Personnellement, j'ai 18 ans et j'ai passé un beau moment avec cette histoire (ne me sortez pas la fameuse vanne de « toute façon, t'as 8 ans d'âge mental ! », merci !). Plus sérieusement, c'est un joli conte qui fait rêver. D'ailleurs, il m'a fait penser à tout ce qui est Alice aux pays des merveilles, etc... (sentiment subjectif) car il est aussi magique, jeune et attrayant que ce type d'aventures. Il nous y fait penser sur l'aspect de transformations, d'une évolution constante, de messages cachés qui nous apprennent beaucoup. J'ai été très ravie de lire un roman de ce genre parce que c'est un univers onirique qui m'avait manqué et me rend nostalgique.

L'écriture de L-A Braun est magique, tout en restant facile et agréable. Avec son vocabulaire riche, ses tournures maîtrisée et ses explications modérées, on ne peut que s'incliner et admirer sa dextérité. C'est le premier roman que je finis de cette auteure et je ne suis pas déçue (en plus elle est adorable comme tout !). Elle a un style qui accroche et donne envie de continuer, jusqu'à ce que – hop – le livre se termine... Et puis, tous les mots compliqués ou termes atypiques ont une définition par le biais de notes de bas de page. Je peux vous dire que j'en ai moi aussi appris des choses, surtout sur des termes marins ou Les Indes... Bref, la plume de L-A est captivante et vous envoûte à coup sûr.

Les personnages sont attachants, bien que niais et enfantins. Mais dans ce genre de récit, c'est plutôt logique donc ce n'est pas vraiment un point négatif. (Justement...). J'aurais mal imaginé une histoire aussi mignonne avec des enfants aussi matures que des adultes. Parfois, les auteurs ont dû mal à se situer. Soit leurs protagonistes jeunes sont trop réfléchis pour leur âge, soit ils sont beaucoup trop puéril... Ici, on sent bien que L-A arrive à gérer l'entre-deux. On ne peut que la féliciter ! J'ai apprécié les deux personnages principaux : Cyan et Ekram. Elle, pour son prénom, lui pour son teint halé. Noooon, je plaisante bien sûr. Cyan est une fillette adorable, avec un côté un peu peste, comme on le voit si bien chez les enfants de son âge. Elle sait rester malgré tout courageuse, fidèle à elle-même et prête à tout pour les personnes qu'elle aime. Sa fragilité et sa force combinées m'ont touchée. Ekram, lui, c'est un petit garçon qui n'a aucune confiance en lui, qui a du mal à trouver sa place dans le monde... D'une autre manière, lui aussi a su m'émouvoir. L'évolution dont il fait preuve, ainsi que sa franchise le rendent vraiment adorable. Tous deux sont authentiques, avec leurs qualités et leurs défauts. Aussi, que serait l'histoire sans cette très chère merveilleuse licorne ? Le conte brodé autour de cet animal fantastique, que j'ai toujours adoré, était vraiment merveilleux, bien trouvé et crédible. Même les motivations du méchant Ankou le sont, même si cela reste un livre jeunesse. Personnellement, je l'ai trouvé très joli, que cela soit son contenu ou son esthétique.

La fin, comme tout conte pour petits, fait sourire, nous ramenant tendrement à notre enfance. Un peu comme la fin d'un bon Disney ou Dreamworks. On se sent bien, nostalgique et revigoré d'énergie. Cela nous donne envie de lire des autres histoires de la sorte, surtout écrites par L-A Braun...

Grosso modo, que vous soyez enfant, ado ou adulte, cette histoire nous plonge dans un monde de rêve semblable à ce qu'on a l'habitude de regarder quand nous sommes petits. Ce livre jeunesse se laisse lire avec facilité et nous procure une sensation de bien-être que je demande encore ! Je vous le conseille à tous.

Malheureusement, et indépendamment de ma mauvaise expérience avec la maison d’éditions, ce roman de L.A. Braun est une catastrophe littéraire, mais contrairement aux Chairs de Poule, qui malgré des textes moyens apportent de bons moments aux lecteurs, Le mystère de la licorne est clairement à éviter.

La couverture n’est pas très jolie et propose une version ratée des personnages de l’histoire. Il en est de même pour les illustrations à l’intérieur de l’ouvrage où l’on note immédiatement le manque d’implication dans la publication de ce roman pour de jeunes lecteurs. Les dessins sont tous simplement repris d’un autre ouvrage des éditions Le Héron d’Argent et apportent un sentiment de recyclage dans ce récit d’un peu plus de cent pages.

L’intrigue est également très fade sans réelle construction de la part de l’auteur qui se contente de proposer une succession de phrases simples sans aucun lien entre elles. Et même si ce texte est adapté à de jeunes lecteurs, il ne rend pas service aux adultes qu’ils seront demain où les codes ne sont pas respectés. L’histoire n’a pas le temps d’être correctement installée qu’elle est déjà terminée où L.A. Braun essaie, sans grande réussite, à faire passer un message plutôt destiné à des personnes plus âgées.

Je n’ai pas non plus apprécié la quantité astronomique de définitions dans ce roman. Tous les mots « compliqués » renvoyaient à une note de bas de page où la définition était souvent hasardeuse. Une fois encore, c’est tout ce qu’il ne faut pas faire dans un texte destiné à un jeune lecteur (pour les sceptiques (coucou le Héron d’Argent), il s’agit de mon métier) et l’auteur est tombée dans le piège de croire que Lire = Déchiffrer le texte !!!

Lire, c’est comprendre l’écrit. C’est de lui apporter un sens à partir du déchiffrement ET d’un sens de la réflexion. L’enfant lecteur doit être en mesure de déduire des mots en fonction du contexte. […] ville portuaire. Pourquoi diable devoir préciser le sens du mot « portuaire » ? Le roman propose, une page avant, une carte de la ville de Lorient en 1725 où l’on voit clairement le port. Juste en parallèle du texte se trouve une ancre de bateau. Pourquoi alors prendre le lecteur pour un débile au point de ne pas comprendre la signification de ce terme ?

Tant cela pour proposer : « Portuaire : quelque chose en rapport avec un port » !!! WAOUW !!! Dans cette définition, l’auteure présume que l’enfant connaît la signification de « port » et n’a donc pas sa place en note de bas de page. J’ai lu les 10 premières pages en lisant toutes les définitions au fur et à mesure. Ces dernières freinent énormément la lecture et la compréhension du texte est alors impossible.

Je suis également très touché, négativement, par le choix de la ville de Lorient en 1725. Le port de la ville est devenu, cette année-là, le premier port négrier en France. La ville a traité plus de 11.000 personnes à la peau noire. Il me semble judicieux de douter que le jeune garçon du roman puisse avoir vécu aussi librement qu’on le décrive dans le roman, du moins à l’époque choisie.

Le dénouement final n’en est pas vraiment un où l’on referme le roman avec un sentiment de lire une fable de la Fontaine médiocre où l’auteure tente de nous imposer une morale à deux francs cinquante.

J’ai eu le plaisir d’acheter ce livre jeunesse au Salon du Livre de Paris, au stand de la maison d’édition. En passant, et en se bousculant un peu (c’était la folie là-bas), j’ai viré à gauche sans clignotant en voyant leur bannière ; je savais ce que je voulais. Ce petit roman d’aventures et de magie me faisait de l’œil depuis quelque temps, et j’avoue avoir profité d’un large budget pour craquer et me faire plaisir. On ne vit qu’une seule n’est-ce pas ? Autant en profiter un maximum. Alors, certes, il s’agit d’un livre jeunesse, pour jeunes enfants, et alors ? A 30 ans, on n’a pas le droit d’un peu de cette magie ? ?

L’histoire nous plonge en 1725, à Lorient, au sein d’une famille aisée où l’on rencontre Cyan, la fille, et Ekram, le frère adoptif. Ils sont très complices et c’est touchant de voir leur lien. Suite à la chasse à la Licorne, la magie opère et les deux enfants se retrouvent au cœur des légendes. On rencontre Ankou, les korrigans, l’histoire d’un grand Roi ou encore des lucioles. Outre le fait de nous faire vivre ces légendes, le roman transmet un message : il faut accepter les différences, les nôtres et celles des autres, mais il fait également comprendre que le poids de la société, le regard des autres, est fort. Ce qui nous rend différent nous rend plus fort et unique, et il ne faut pas laisser les autres dire le contraire.

La lecture se fait facilement. Elle est très fluide et enrichissante malgré le public visé. Il y a des mots que je n’aurais jamais été chercher, lol. Et je trouve cela très bien, car les jeunes lecteurs, comme les autres, apprennent. Ce n’est pas un simple roman qui se contente d’utiliser des mots simple et basique, il va chercher plus loin. De plus, il y a un lexique pour les mots compliqués et qui ne peuvent pas être compris par les jeunes lecteurs. J’ai trouvé ce procédé vraiment intéressant ? Tout est fait pour encourager à la lecture et non l’inverse.

Les illustrations sont sublimes. Cela étoffe l’ensemble et j’ai vraiment pris à les regarder pendant ma lecture. Elles accompagnent le roman, la lecture ; le tout forme un bel ensemble.

« Le mystère de la Licorne » est un livre pour toute la famille. Les jeunes enfants ne pourront être que ravis de découvrir ce petit monde de magie ?

Bisous les petites plumes.