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( Ben & Samara )
Nous passons devant la porte du vestibule et au lieu de continuer vers la fête, je m'arrête et saisis la poignée.
D'autres occasions d'aborder le maire ne se présenteront pas ce soir. Le mieux est de partir maintenant.
- Où vas-tu ? demande Sam.
- Je pars.
- Poison d'avril ?
- Non, en vrai.
- Tu n'en as rien à faire de ma fête ?
- Pas du tout.Je suis venu. Et maintenant je pars.
Voici une fille qui n'est pas habituée à ce que les garçons partent de la sorte. Elle est visiblement décontenancée. Elle s'apprête à me poser une autre question, puis se ravise.
- D'accord alors, mais Érica va être déçue.
- J'ai l'habitude de décevoir les femmes.
Elle tord une mèche de cheveux entre ses doigts.
- Et moi j'ai l'habitude de décevoir les hommes. Une autre chose que nous avons en commun.
Je passe la porte et le gorille.
Je compte les secondes avant qu'elle referme la porte. S'il s'agit d'un ami, on referme souvent directement derrière lui. Si c'est quelqu'un qui ne nous laisse pas indifférent, on attend quelques secondes. Mais si c'est c'est quelqu'un dont on est en train de tomber amoureux ...
- Hé Benjamin ! appelle-t-elle.
Je me retourne. Sam se tient à moitié sur le palier, sa main sur la poignée. La porte est restée ouverte.
S'il s'agit de quelqu'un dont on est en train de tomber amoureux, on ne rentre pas, on attend sur le palier et on le regarde partir. Exactement comme elle le fait à l'instant.
- Tu ne m'as pas déçue, dit-elle.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrent. Le liftier attend.
- Pas encore, dis-je.
Elle sourit et me salue de la main.
J'entre dans l'ascenseur et je laisse les portes se refermer derrière moi.
Afficher en entier- Elle est un peu paumée. Son ancien copain l'a jetée super méchamment et elle a du mal à s'en remettre.
- Ca craint, dis-je.
- L'amour fait mal. Parfois.
- Parfois ?
Elle hausse les épaules.
- Oui, si tu aimes les fessées et les trucs dans le genre. Mais, au fait, s'insurge-t-elle soudain, on va quand même pas passer toute la soirée à parler de Sam ?
Elle serre mon bras contre son corps. Je sens l'arrondi de son sein. Agréable.
- Tout dépend si tu arrives à me fasciner.
- Oh, j'y compte bien.
Afficher en entier- J'ai changé d'avis. Si on allait plutôt chez moi pour regarder un film ?
Je hausse un sourcil.
- Poisson d'avril, dit-elle.
- Elle est bonne celle-là.
- Oui, comme moi, quoi.
Ses joues rougissent dans l'air frais de cette soirée de printemps. Elle est belle. Elle me regarde de ses immenses yeux fardés.
Afficher en entierEn moins d'une semaine, nous étions inséparables. En moins de quinze jours, il dormait à la maison.
Nous passions des nuits entières à parler de toute et de rien, au grand dam de mes parents. On s'échangeait des livres, on parlait des filles.
C'est cette année-là que je me suis aperçu que les filles portaient des soutiens-gorge et que, selon la direction de la lumière, on pouvait voir à travers leurs chemisiers. Mike m'expliqua qu'il fallait toujours laisser une fille s'asseoir entre soi et la fenêtre les jours ensoleillés afin d'accroître ses chances d'une jolie vue. C'était un génie.
Afficher en entierLe quatrième homme me crie dessus en mandarin. Je ne comprends rien de ce qu'il raconte, mais quelque chose me dit qu'il est en colère. Il sait très bien ce que je manigance.Je suis en train de gagner du temps, d'analyser la situation.Et vu l'état de ses trois collègues, il n'est plus question de me traiter comme un gamin.
Je regarde le pistolet, puis ses yeux.
Glacials.
Je suis dans le pétrin.
Et c'est là que le téléphone dans ma main sonne.
Le verre est brisé, mais l'appareil fonctionne encore.
La sonnerie nous surprend autant l'un que l'autre.
Ça a du bon, la surprise. Surtout si on l'utilise à son avantage.
Je décroche.
-Ni hao ma? dis-je.«Comment allez-vous?»
Mes connaissances en chinois s'arrêtent là.
J'écoute un instant,puis je tends le téléphone au type en face de moi comme si c'étais pour lui.Il en reste pantois.
J'agite un peu le portable et je regarde notre homme comme si je le prenais pour un débile. Une petite voix stridente crie dans l'appareil.
Je ne comprends pas un mot, mais cela n'a aucune importance.
Je brandis à nouveau le téléphone. Il avance pour le prendre...
Je frappe. À la tête, à l'endroit un peu mou au niveau de la tempe, à deux doigts d'un oeil. Je frappe tellement fort que le téléphone part en morceaux dans ma main.
L'homme s'éffondre.
Et de quatre.
Afficher en entier-Je sais que tu n'es pas un élève, murmure-t-il.
-Ah bon?
Je scrute son visage. Il a peur.
-Pas comme nous autres.
Je l'empoigne et le pousse dans les toilettes pour hommes.
IL N'Y A PERSONNE DANS LES TOILETTES.
Je continue de pousser Howard jusqu'à ce qu'il soit dos au mur.
-Qu'est-ce que tu es en train de raconter, Howard?
-Je ne crois pas que tu allais à Choate. Ou si tu y étais vraiment, ce n'était pas pour suivre des cours.
-Qu'y aurais-je fais d'autre?
-Tuer des gens.
Quinze secondes suffiraient.J'exercerais une pression sur sa carotide, pas trop fort afin de ne pas provoquer un hématome, et je le balancerais dans une des cabines.
-Pourquoi voudrais-tu que je tue des gens?
Je passe mes doigts le long de son cou pour localiser le pouls carotidien. C'est là que j'appuierais.
-Parce ce que tu es un vampire.
Je retire ma main de son cou et lâche son T-shirt.
-Un vampire?!
-Je t'ai observé, tu sais. Tu es silencieux. Tu dégages une étrange énergie. Par moment, on dirait que tu t'évapores. Et tu es plus fort que n'importe qui.Là, à l'instant, tu leur as mis une sacrée raclée comme si de rien n'était, explique Howard.
Je savais bien que c'était une erreur.
-Les vampires, ça n'existe pas, dis-je.
-Ça ne me dérange pas si tu en es un. Juste, s'il te plaît, transforme-moi aussi en vampire, Ben. Même un vampire faible. Ça m'es égal. Du moment que je suis plus fort que ces types et capable de me défendre tout seul.
-Cette conversation est terminée.
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