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Extrait ajouté par Maririe 2021-11-06T10:55:49+01:00

CHAPITRE 1 : Miss Polly

En ce matin de juin, Miss Polly Harrington entra en trombe dans sa cuisine. Il n’était pas dans ses habitudes de se hâter, elle qui se targuait même de garder son sang-froid en toutes circonstances. Or, ce jour-là, elle était en proie à une agitation manifeste.

Étonnée, Nancy leva les yeux de sa vaisselle. La jeune fille ne travaillait au service de Miss Polly que depuis deux mois, mais elle savait que sa patronne n’était pas femme à s’affoler de la sorte.

— Nancy !

— Oui, madame ? répondit-elle d’un ton enjoué.

Loin de s’interrompre dans sa tâche, la domestique entreprit d’essuyer un pichet.

— Nancy ! répéta Miss Polly d’un ton sévère, cette fois. Quand je vous adresse la parole, veuillez cesser votre travail pour écouter ce que j’ai à vous dire !

La jeune fille rougit violemment et posa aussitôt son torchon et son pichet, qu’elle faillit faire tomber au passage, ce qui ne fit qu’augmenter son trouble.

— Oui, madame… Bien, madame, bredouilla-t-elle.

Elle redressa le pichet et se retourna vivement vers sa patronne.

— Si je continuais mon travail, madame, c’est parce que vous m’avez dit de me dépêcher de finir ma vaisselle, ce matin, voyez-vous…

Miss Polly se renfrogna légèrement.

— Cela ira, Nancy ! Je ne vous demande pas de vous justifier, mais de m’accorder votre attention.

— Oui, madame, souffla la domestique en réprimant un soupir.

Parviendrait-elle un jour à satisfaire son exigeante patronne ? C’était le premier poste de Nancy, dont la mère était veuve depuis peu et souffrante. Elle avait trois jeunes enfants à élever, de sorte que Nancy, sa fille aînée, devait contribuer à leur entretien. Comme elle avait été heureuse de trouver cet emploi dans la cuisine de la grande maison perchée sur la colline ! Nancy venait d’un hameau situé à dix kilomètres de là. Elle ne connaissait Miss Harrington, l’une des habitantes les plus fortunées de la ville, qu’en tant que maîtresse du vieux manoir Harrington. Deux mois plus tard, elle considérait Miss Polly comme une femme austère et renfrognée qui fronçait les sourcils au moindre bruit, que ce soit la chute d’un couteau sur le sol ou un claquement de porte… En revanche, quand tout allait pour le mieux, il ne lui venait pas à l’idée de sourire.

— Dès que vous aurez effectué vos tâches du matin, vous monterez nettoyer la petite chambre qui se trouve en haut de l’escalier, dans le grenier. Après en avoir sorti les malles et les cartons, vous passerez le balai et ferez les poussières, sans oublier de préparer le lit.

— Bien, madame. Et où dois-je entreposer ces affaires ?

— Dans le grenier.

Miss Polly eut un instant d’hésitation, puis reprit :

— Autant vous l’annoncer sans attendre : ma nièce, Miss Pollyanna Whittier, vient s’installer chez moi. Elle a onze ans et logera dans la chambrette.

— Une petite fille va s’installer ici, madame ? En voilà une bonne nouvelle ! s’exclama Nancy en songeant au bonheur qu’apportaient ses petites sœurs dans la ferme familiale.

— Une bonne nouvelle ? Vous trouvez ? Ce n’est pas le terme que j’emploierais, rétorqua Miss Polly. Néanmoins, j’ai l’intention de tirer le meilleur parti de la situation. Je suis une personne bienveillante et, je l’espère, une femme de devoir.

Nancy s’empourpra.

— Bien sûr, madame… Je me disais simplement que la présence d’une petite fille était susceptible de… d’embellir votre existence, balbutia-t-elle.

— Je vous remercie, rétorqua sèchement sa patronne, mais je n’en vois pas la nécessité immédiate.

— Pourtant… Il est naturel… de recueillir l’enfant d’une sœur décédée…, hasarda la jeune fille.

Elle se promit d’accueillir avec chaleur cette pauvre petite esseulée. Ulcérée, Miss Polly se redressa d’un air hautain.

— Allons, Nancy… Ce n’est pas parce que ma sœur a été assez stupide pour se marier et engendrer des marmots inutiles dans un monde déjà surpeuplé que j’ai envie de m’occuper d’eux. Néanmoins, j’ai le sens du devoir. Veillez à ce que cette chambre soit impeccable, conclut-elle avant de prendre congé.

— Bien, madame, soupira Nancy.

Elle reprit son pichet et le rinça de nouveau.

De retour dans ses appartements, Miss Polly relut la lettre qu’elle avait eu la mauvaise surprise de recevoir deux jours plus tôt, d’une ville lointaine située dans l’ouest du pays. Le courrier était adressé à Miss Polly Harrington, Beldingsville, Vermont :

« Chère mademoiselle Harrington,

J’ai le regret de vous informer que le révérend John Whittier est décédé il y a deux semaines, laissant une enfant unique, une fille de onze ans à qui il n’a légué que quelques livres. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il était pasteur missionnaire dans une modeste paroisse et qu’il ne bénéficiait que de maigres revenus.

Votre beau-frère m’avait laissé entendre que vous n’étiez pas en très bons termes. Toutefois, il pensait que, en cas de malheur, et en mémoire de feue votre sœur, vous accepteriez de recueillir Pollyanna pour l’élever parmi les siens, dans l’Est. C’est pourquoi je me permets de vous écrire.

Lorsque vous recevrez cette lettre, la fillette sera prête à partir. Si vous acceptez de la recueillir, nous vous serions reconnaissants de bien vouloir nous adresser au plus vite une acceptation par écrit. Un couple de ma connaissance part pour la côte est très bientôt et se propose d’accompagner l’enfant jusqu’à Boston, puis de la mettre dans le train en partance pour Beldingsville. Naturellement, vous seriez avertie du jour et de l’heure d’arrivée de Pollyanna.

En espérant une réponse favorable et rapide de votre part, je vous prie d’accepter l’expression de mes salutations distinguées,

Jeremiah O. White, notaire. »

Perplexe, Miss Polly replia la lettre et la glissa dans son enveloppe. La veille, elle avait répondu au notaire qu’elle acceptait de recueillir l’enfant, car c’était son devoir, même si ce qu’il exigeait d’elle la rebutait.

En cet instant, elle pensait à sa sœur. À l’âge de vingt ans, Jennie avait épousé le jeune pasteur en dépit des mises en garde de sa famille, qui aurait préféré la voir mariée avec un homme fortuné qui avait demandé sa main. Outre son argent, ce prétendant était plus âgé qu’elle, tandis que le pasteur n’avait à lui offrir que ses idéaux, de l’enthousiasme à revendre et un cœur débordant d’amour. Naturellement, Jennie avait choisi ces qualités et épousé son pasteur missionnaire, puis elle l’avait suivi dans le Sud pour devenir femme au foyer.

Ce fut le point de rupture. Miss Polly en gardait un souvenir vivace, même si elle n’avait que quinze ans, à l’époque. La famille avait pratiquement coupé les ponts avec Jennie. Certes, celle-ci leur avait écrit pendant un certain temps. Elle avait même baptisé sa dernière née Pollyanna, en l’honneur de ses deux sœurs, Polly et Anna. Malheureusement, ses autres bébés étaient décédés en bas âge. Par la suite, Jennie avait arrêté d’écrire et, un jour, ils avaient appris son décès. Le pasteur leur avait adressé un court message chargé d’émotion depuis une petite ville de l’Ouest.

Entre-temps, il s’était passé bien des choses dans la somptueuse maison sur la colline. En contemplant la vallée qui s’étendait à perte de vue, Miss Polly pensa à tout ce qui avait changé, en vingt-cinq ans.

Elle avait désormais quarante ans et était seule au monde, ou presque. Son père, sa mère, ses sœurs avaient disparu. Depuis des années, elle régnait sur le manoir et sur les milliers de dollars que lui avait légués son père. Certains ne cachaient pas leur peine de la voir solitaire et lui avaient conseillé de trouver une amie, une dame de compagnie. Miss Polly n’avait bien accueilli ni leur pitié ni leurs recommandations. Elle ne souffrait nullement, affirmait-elle. Elle aimait vivre ainsi car elle préférait le calme. Mais à présent…

Les lèvres pincées, la mine soucieuse, Miss Polly se leva. Elle se réjouissait d’être une femme honorable, une femme de devoir et elle avait suffisamment de caractère pour se montrer à la hauteur. Cependant… Pollyanna ! Quel prénom ridicule !

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Extrait ajouté par Alias-Rosiel 2017-01-16T11:16:29+01:00

Se contenter de respirer, ce n'est pas vivre !

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