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Je rejoins Alban à bord de son Audi. Je cale mon casque sur la banquette arrière. Il prend la direction de mon domicile que nous atteignons sans un mot.
- Merci d’avoir joué au taxi, dis-je.
Je m’étonne quand il coupe le moteur.
- Puis-je m’inviter chez toi ?
- Oui, bien sûr.
C’est demandé si poliment… pour une fois. Il me force définitivement à changer d’avis sur les types genre gros bourrins pleins de muscles et rien dans la cervelle. Non pas que Fabre ait une telle réputation.
Nous pénétrons dans mon pavillon et je lui propose une boisson.
- S’il te reste une bière…
- Je crois, oui.
Je disparais dans la cuisine.
- Des nouvelles de Fournier ?
- Non, réponds-je après vérification sur mon téléphone. Vu son humeur, je ne prendrai même pas la peine d’essayer de le contacter. L’affaire prend de telles proportions…
Je n’achève pas ma phrase. Je le pensais sur le canapé et ne l’y trouvant pas, je scrute la pièce. Je le retrouve à rêvasser devant la fenêtre.
- Tu vas bien, Alban ? demandé-je, m’approchant de lui. C’est à cause de ce matin, pas vrai ?
Il saisit sa bouteille d’une main, et de l’autre il écope mon cou et m’embrasse sans crier gare. Je n’y réponds d’abord pas, puis il se débarrasse de nos bières sur le rebord de la fenêtre, et m’attire par la taille afin d’approfondir cet échange brutal et grisant.
Dans ses gestes, je dénote de la frustration, de la colère, du désir et un je-ne-sais-quoi qui booste mon adrénaline. Un petit goût d’interdit, j’imagine.
Échauffés, nos corps ondulent l’un contre l’autre, au rythme de nos langues douces et caressantes. J’ai rarement été embrassé de cette manière, je l’avoue. D’habitude, je suis celui qui tient les rênes.
Une main sur mes fesses et l’autre dans mon épaisse tignasse frisée, il me chavire littéralement en se penchant de plus en plus en avant sur moi. S’il cherchait une certaine confirmation en cédant à ses pulsions à mon égard, nous voilà fixés l’un comme l’autre. Merde ! J’adore !
Il rompt notre baiser et nous restons joue contre joue, à reprendre notre souffle.
- Satisfait ? bredouillé-je à son oreille.
Il ricane en guise de réponse. Je m’écarte doucement.
- Nous sommes collègues, je te rappelle, achevé-je, tapotant son pectoral du plat de la main.
Mon sourire fébrile ne semble pas le persuader. Je me détourne vers le canapé, tellement troublé que j’oublie ma boisson, lorsqu’il me retourne de force et me soulève dans ses bras. Ainsi extirpé du sol, il s’empare à nouveau de ma bouche et enroule mes jambes autour de ses hanches. Avant que je m’en rende compte, je me retrouve bloqué contre le dossier du canapé par le torse d’Alban.
Afficher en entier- Viens ! exige-t-il.
Impatient, il m’attrape par le poignet et m’extirpe de mon siège. J’atterris dans son étreinte.
Pris en etau par un seul de ses bras, son autre main caresse ma joue avec une infinie douceur, avant de se refermer sur l’arrière de mon crâne. Il attire sans ménagement mes lèvres sur les siennes. Je finis sur la pointe des pieds.
Un baiser viril comme je les aime.
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