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— Avec de l’ambre gris n’importe qui aurait des problèmes, dis-je en frémissant. Comment se fait-il que finalement les parfums sentent si bon ?
— C’est ce que j’ai essayé de vous expliquer, grinça-t-elle. Tout est dans le mélange. La qualité de tout parfum dépend de l’utilisation d’une ou de plusieurs des quatre bases animales, et elles sont toutes répugnantes. Vous connaissez maintenant l’ambre gris. Le musc est une sécrétion séchée des follicules du cerf musqué. La civette est la sécrétion glandulaire de la civette, une espèce de chat d’Abyssinie. Et le castoréum est une sécrétion des follicules du castor canadien. Ce sont les huiles de fleurs synthétiques qui donnent son odeur agréable au parfum, et les bons composants synthétiques sont mélangés à des essences de fleurs naturelles, ce qui explique que le prix soit si élevé… (Une expression exaspérée passa sur ses traits.) Je me demande pourquoi je perds mon temps à vous expliquer tout ça, bon Dieu ! Ce qui importe, c’est que quelqu’un me vole mes recettes !
Afficher en entierPendant quelques instants des pensées uniquement incendiaires m’assaillirent, ce qui devint parfaitement négatif. Aussi, pour me changer, regardai-je autour de moi. Là encore, le plafond représentait un faux ciel étoilé et’ les murs étaient tapissés également de velours noir ; Comme truc marrant, ça pouvait passer, mais pour vivre là-dedans c’était une autre histoire. Je me dis que Maxine Lord avait une forte personnalité, ou alors qu’elle était cinglée, très axée sur la cabale. Sexy, aussi, me rappelai-je en soupirant.
Afficher en entierLa fermeture à glissière s’ouvrait tout le long de son dos, jusqu’à un centimètre du clivage postérieur, et je me dis que les chats de verre ne m’en voulaient pas ; ils en étaient simplement pour leurs frais. Leur maîtresse, sans se retourner vers moi, fit glisser le maillot jusque sur les hanches, comme on pèle une banane, et se dirigea vers ce que je devinai être une penderie.
Afficher en entierElle s’enveloppa dans la serviette comme dans un sarong et se dirigea vers l’escalier. Je la suivis jusque dans le vestibule, puis dans un ascenseur vitré. Elle sortit au troisième étage, moi sur ses talons, et me précéda dans une chambre à coucher assez vaste pour abriter de multiples distractions nocturnes du genre de celles qu’appréciait la Grande Catherine. Deux autres chats égyptiens en verre de Venise montaient la garde de part et d’autre d’un lit hollywoodien, et leurs yeux fauves étaient nettement inamicaux alors qu’ils me regardaient entrer derrière leur maîtresse.
Afficher en entierElle me parut sur le point d’exploser, mais changea d’avis brusquement. Son attitude trahissait une froide détermination qui m’inquiéta un peu. Une ombre de sourire passa sur ses lèvres.
Afficher en entierJe refermai docilement la porte, puis m’avançai au bord de l’eau et baissai les yeux vers elle. De longs cheveux blonds auréolaient sa tête comme un coucher de soleil flottant, tandis que ses yeux d’azur continuaient d’examiner le plafond. Le nez, entre les. pommettes saillantes, était droit et d’une pureté classique ; les narines palpitaient légèrement. Sa large bouche était un somptueux poème sensuel : la lèvre supérieure courte, l’autre gonflée qu’elle tenait bien serrées. Elle avait l’air d’une bonne femme habituée depuis longtemps à. imposer sa volonté, et je me dis que, derrière cette façade presque admirable, elle devait être aussi délicate et frêle qu’un bulldozer.
Afficher en entierJ’empruntai l’escalier de mosaïque, dont chaque marche était décorée de dessins cabalistiques, et une fois en bas, je me trouvai devant une lourde porte à panneaux. Elle ouvrait sur une piscine à l’atmosphère embuée ; creusée en sous-sol, elle était entièrement carrelée des mêmes motifs de mosaïque que dans l’escalier. Le bassin proprement dit faisait dans les dix mètres sur six et de petites volutes de vapeur montaient de la surface. En revanche, une chose qui ne montait pas de la surface, c’était la blonde flottant sereinement sur le dos au beau milieu de la piscine ; apparemment perdue dans ses réflexions profondes, elle contemplait le plafond qui représentait avec un certain cachet un faux ciel étoilé.
Afficher en entierLa bonne me conduisit vers un escalier plongeant gardé par un chat égyptien géant en verre de Venise saphir. À mon approche, il fit passer une lueur mauvaise dans ses yeux fauves, ou alors c’est que je me faisais des idées.
Afficher en entier— Vous êtes attendu, monsieur Boyd.
La bonne d’âge mûr renifla pour montrer ostensiblement sa désapprobation, et recula d’un pas.
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